Conclusions de la Troisième réunion du groupe de suivi de la conférence des donateurs « Ensemble pour le renouveau du Mali » du 15 mai 2013

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Une vue de la signature des conventions
Une vue de la signature des conventions

La troisième réunion du groupe de suivi de la conférence des donateurs « Ensemble pour le renouveau du Mali » du 15 mai 2013 s’est tenue le 15 mai 2014 à Bamako, sous la coprésidence de la Commission européenne, de la France et du Mali.

Ont participé à cette réunion le Premier ministre, le Commissaire au développement de l’Union Européenne, la Secrétaire d’Etat française au développement et à la Francophonie, des membres du Gouvernement malien, les principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux, les Nations unies, l’Union africaine, les organisations régionales ouest-africaines ainsi que des représentants du secteur privé malien et de la société civile.

 

1. Les participants se sont félicités de la tenue de cette réunion qui coïncide avec le premier anniversaire de la Conférence de Bruxelles. Les changements constatés depuis un an sont à bien des égards très positifs.
2. Les participants ont salué l’évolution de la situation générale du pays depuis la deuxième réunion tenue le 5 février à Bruxelles, notamment, la rentrée de l’Assemblée Nationale, la présentation de la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre, l’amélioration des conditions sécuritaires sur l’ensemble du territoire avec l’aide de la mission multidimensionnelle des Nations unies (MINUSMA), de l’opération SERVAL, de la mission de formation de l’Union européenne (EUTM) et des autres partenaires, et les signaux d’amélioration de la situation économique.

 

3. Dans le cadre de la lutte contre la corruption, les partenaires ont hautement apprécié les avancées faites par les autorités nationales, particulièrement les efforts remarquables faits par le Gouvernement pour accélérer l’adoption, par l’Assemblée Nationale, de la loi sur l’enrichissement illicite.

 

4. Dans le domaine des finances publiques, les partenaires ont noté avec satisfaction que le Gouvernement a transposé les directives de l’UEMOA relatives au code de transparence, à la loi de finances, à la comptabilité publique, à la nomenclature budgétaire, au plan comptable de l’Etat et au Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE). En outre, ils ont félicité le Gouvernement pour les progès très significatifs en vue de la mise en place du Compte Unique du Trésor (CUT) à la BCEAO. Aussi, ils l’encouragent pour l’aboutissement des autres réformes en cours en matière de fiscalité, de gestion de la tréosrerie, d’optimisation de la chaine de la dépense, de reduction des délais de passation de la commande publique.

 

5. Les partenaires et le Gouvernement se sont félicités des efforts consentis par les donateurs pour la mobilisation des annonces de financement faites lors de la Conférence de Bruxelles : sur 3,3 milliards d’euros d’aide promise, autour de 70% ont déjà été engagés sur lesquels 43% ont été décaissés. Aussi, le gouvernement encourage les donateurs à poursuivre cette dynamique tout en faisant passer le maximum de financement par le budget d’Etat. En effet, il ressort que les deux tiers du financement mobilisés sont exécutés hors budget. A cet égard, il a été proposé un suivi mensuel des progrès enregistrés de part et d’autre.

 

6. Concernant le processus de réconciliation nationale, les partenaires saluent les initiatives prises par les autorités nationales dans le cadre du dialogue inclusif, y compris la création de centres d’écoute en matière judiciaire, du retour des déplacés/réfugiés et des négociations avec les parties prenantes. Ils invitent les parties prenantes à une plus grande compréhension mutuelle. Les partenaires réaffirment leur disponibilité à s’inscrire dans les initiatives qui permettent l’aboutissement de ce processus.
7. En matière de décentralisation, tout en saluant les approches nouvelles entamées par le Gouvernement pour l’approfondissement de la décentralisation, les partenaires se sont félicités de l’adoption du cadre juridique pour la mise en œuvre du contrat-plan Etat/ Région et ont noté que le transfert de compétences et de ressources aux collectivités locales devrait être accéléré au regard de l’ampleur des défis à relever. Aussi, ils expriment leur disponibilité à accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre rapide des recommandations des Etats généraux de la Décentralisation et des Assises du Nord. Par ailleurs, ils encouragent le Gouvernement malien à accélérer le retour dans le nord, de l’administration, des déplacés et des réfugiés.

 

8. Le Plan intérimaire de relance de l’éducation présente les défis pour l’amélioration du système éducatif. A cet égard les participants se sont engagés à appuyer la mise en œuvre rapide dudit plan intérimaire de relance tel que présenté par le Gouvernement. Aussi, ils se félicitent des efforts en cours pour la bonne gestion de l’école.

 

9. Les partenaires saluent les propositions faites par le Gouvernement pour la mise en place d’un mécanisme adéquat de financement de l’Agriculture en vue d’accélérer l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire. Ils soutiennent le Gouvernement dans son initiative d’opérationnalisation de Fonds de Développement de l’Agriculture à travers ses différents guichets.

 

10. En matière de développement des villes du Mali, les participants ont pris acte des propositions faites par le Gouvernement pour relever les principaux défis : (i) bien gérer le processus irréversible d’urbanisation ; (ii) offrir à chaque citoyen un logement décent ; (iii) assurer la sécurisation foncière.
11. Les participants ont reconnu la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des conclusions de la rencontre du 10 avril 2013 à Montreuil sur la contribution de la diaspora au développement du Mali. En effet, cette rencontre a notamment fait ressortir le besoin de renforcer l’impact économique de la migration malienne, en favorisant les initiatives d’entreprenariat créatrices d’emplois dont le potentiel est, jusqu’à présent, demeuré sous exploité. Les coûts de transferts élevés et un accès restrictif au crédit freinant la contribution des diasporas au développement du Mali, l’adaptation des services bancaires au Mali et la baisse du coût des transferts d’argent ont également été au cœur des échanges.

 

En outre le Gouvernement a expliqué les dispositifs qu’il entend mettre en œuvre pour maximiser l’apport de la diaspora de manière à élargir le programme TOKTEN basé sur le transfert des compétences et orienter l’investissement de la diaspora vers les secteurs productifs, poursuivre et renforcer le co-développement. Les partenaires ont encouragé ces initiatives.

 

12. Les participants ont salué le rôle de la société civile dans la résolution des problèmes post conflit. Ils prennent acte des recommandations formulées par la société civile, notamment, accorder davantage de financement aux secteurs sociaux de base tels que la sécurité alimentaire, l’eau, l’assainissement, l’énergie, la protection, l’éducation, la santé, particulièrement à destination des plus vulnérables sur toute l’étendue du territoire. Le Gouvernement et les partenaires ont affirmé leur disponibilité à renforcer le contrôle citoyen dans le sens de la diffusion de la bonne information et de la redevabilité envers les populations.

 

13. D’une façon générale, les participants ont reconnu la nécessité d’accélérer la mobilisation du financement et son utilisation dans les secteurs clés pour la relance durable du Mali. Ils ont recommandé la mise en place d’actions de communication adaptées pour une meilleure information des populations.

 

14. Enfin, les participants ont convenu que la prochaine réunion du groupe de suivi se tiendrait le 30 septembre 2014 à Paris, pour continuer à suivre les engagements mutuels du Gouvernement et des bailleurs.

Bamako, le 15 mai 2014

Présidence de la République du Mali

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