Les concertations nationales sur les priorités politiques de développement du Mali sur la période 2013-2018, se sont déroulées du 3 au 5 mars au CICB avec la participation des acteurs aussi bien du niveau national que du niveau régional. L’objectif général des concertations est de procéder à un échange pour une plus grande visibilité des politiques, stratégies et programmes de développement : CSCRP 2012-2017, Plan pour la Relance Durable du Mali (PRED 2013-2014), Programme d’Action du Gouvernement (PAG) 2013-2018 et Programme de Développement Accéléré des Régions du Nord (PDA/RN). Les concertions ont formulé un paquet de recommandations pertinentes afin d’accélérer la croissance et lutter contre la pauvreté.
Organisées par le ministère de l’Economie et des finances, à travers le CSCRP, trois objectifs principaux étaient assignés à ces concertations : informer les différents acteurs régionaux et nationaux sur le contenu des principaux documents de politiques et stratégies et leur synergie avec le programme d’actions du gouvernement 2013-2018 ; recueillir l’expression des priorités spécifiques des différentes régions dans la mise en œuvre du PAG et du PDA/RN et susciter la réflexion sur l’opérationnalisation des dispositifs régionaux de suivi-évaluation existants, notamment la mise en place de ressources matérielles, humaines et financières adéquates en faveur des CROCSAD.
Les travaux se sont déroulés en trois commissions portant sur la mise en place d’institutions fortes et crédibles ; la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale. Les deux autres commissions ont planché sur la construction d’une économie émergente et la reconstruction de l’école malienne ; la mise en œuvre d’une politique active de développement social. La plénière qui a adopté les conclusions de ces commissions, a été l’occasion pour le coordonnateur national du CSCRP, Sékouba Diarra de rappeler que le gouvernement réaffirme sa volonté et son engagement à accélérer la croissance, lutter efficacement contre la pauvreté et faire du Mali une puissance agricole et un pays émergent à l’horizon 2018. Pour ce faire, le pays sait compter sur l’appui technique et financier de la communauté internationale.
Au terme des concertations, les participants ont formulé des recommandations pertinentes (voire encadré).
En conclusion, les participants ont reconnu la pertinence des quatre documents et ont proposé la relecture du Plan d’Actions du CSCRP 2012-2017 pour tenir compte du contexte post-crise.
A la clôture, le ministre délégué chargé du Budget, Madani Touré a affirmé avoir particulièrement apprécié les conclusions et recommandations formulées. Il dira que les objectifs assignés à ces concertations ont été atteints au regard des pertinentes conclusions et recommandations auxquelles elles ont abouti et par le fait que les participants aient pu se faire une idée précise sur la cohérence et la complémentarité entre les différents documents présentés.
Il rappellera que le pays amorce progressivement son retour à la normalité et que les avancées réalisées permettent de fonder beaucoup d’espoir quant à la relance économique et la lutte contre le chômage.
Il a enfin rassuré que les conclusions et recommandations du présent atelier feront l’objet d’une attention particulière du Gouvernement pour permettre une amélioration de la mise en œuvre et du suivi-évaluation de nos priorités de développement.
Dans ce cadre, il a invité tous les participants à s’impliquer davantage en donnant plus d’impulsion à la mise en œuvre des politiques de développement pour plus de résultats sur les conditions de vie des populations et avec beaucoup de dynamisme dans l’organisation des revues annuelles de nos politiques pour en améliorer la qualité.
Youssouf CAMARA
Les 18 recommandations issues des concertations
– Accélérer le retour des services techniques de l’Administration et des populations déplacées et réfugiées dans les régions du Nord ;
– Impliquer davantage l’ensemble des acteurs aux niveaux national, régional et local dans la conception, la mise en œuvre et le suivi évaluation des politiques de développement, ceci, à travers une révision conséquente des PDSEC ;
– Rationaliser les mécanismes nationaux existants de suivi évaluation, notamment par la relecture du décret N°171/PM-RM du 23 avril 2009, fixant les mécanismes institutionnels du CSCRP et du suivi des conclusions de la Table ronde des bailleurs de fonds du Mali, pour mieux prendre en compte l’évolution de la situation depuis la crise de 2012 ;
– Redynamiser les mécanismes de suivi évaluation aux niveaux régional et local (CROCSAD, CLOCSAD, CCOCSAD) par la mise à disposition de moyens adéquats de fonctionnement (prise en charge par les collectivités, le budget d’Etat et l’appui direct des PTF) ;
– Accélérer la mise en œuvre du SDS II notamment par le renforcement des capacités des structures de production et d’analyse statistique (INSTAT, CPS, DRPSIAP, observatoires, etc.)
– Promouvoir la durabilité environnementale et la durabilité du développement économique et social par la mise en œuvre du verdissement ;
– Prendre en compte de façon explicite les dimensions transversales (genre, démographie, ciblage des pauvres, jeunesse, etc.) dans la mise en œuvre des actions ;
– Procéder à une meilleure identification des actions d’urgence et des actions de développement et leur priorisation pour faciliter le processus de préparation de la loi des finances ;
– Former la population à la citoyenneté pour mieux amorcer le changement ;
– Poursuivre le processus d’appropriation des documents de politique aux niveaux régional et local ;
– Promouvoir l’accélération de la croissance en mettant l’accent sur la création de la chaîne des valeurs notamment dans le secteur agro-sylvo-pastoral pour un partage de cette croissance
– Mettre en œuvre la politique d’industrialisation à travers notamment, le développement de l’énergie (y compris les énergies nouvelles et renouvelables) et sa disponibilité à moindre coût ;
– Accélérer l’adoption du fonds de cohésion et de solidarité et sa mise en œuvre rapide, en synergie avec le Fonds de Solidarité Nationale, pour soutenir le PDA/RN ;
– Intensifier la lutte contre la corruption à tous les échelons et poursuivre l’amélioration de la gestion des finances publiques de l’Etat et des Collectivités ;
– Procéder à l’assainissement du secteur de la microfinance et actualiser la stratégie de développement de ce secteur ;
– Assurer la prise en compte de la dimension lutte contre le VIH/SIDA dans les projets et programmes de développement, tout en mettant un accent particulier sur la lutte dans les zones à risque élevé ;
– Accélérer la mise en œuvre des conclusions des Etats Généraux de la Décentralisation et des Assises du Nord ;
– Encourager la Diaspora à investir dans les secteurs productifs pour promouvoir la croissance.