Quelques semaines seulement après sa grande bataille contre la signature d’un protocole d’accord qui donnait le monopole de fait à la société Achcar & fils, l’Association des Intervenants dans la filière thé vert au Mali est encore sur pied de guerre contre un autre projet du même genre : un projet d’Arrêté N° 10…./MEF-SG du…….2010 portant fixation des valeurs de référence servant de base à la liquidation des droits et taxes de douanes sur certains produits.
Ledit arrêté qui est présentement soumis aux représentants des structures et entreprises (24 au total) de la place donne de nouvelles indications sur les valeurs de référence de certains produits dont le thé, les farines, les huiles, la gomme à macher, les bonbons, les pâtes alimentaires, l’eau minérale, la peinture à huile, les piles entre autres. D’ailleurs, une première rencontre a été faite autour de ce projet d’Arrêté entre
C’est d’ailleurs la seule société qui représente les intervenants dans la filière thé vert au Mali dans lesdits travaux. La raison : les nouvelles valeurs de référence sur le thé vert lui sont largement favorables. Il ressort en effet du projet de l’Arrêté N° 10…./MEF-SG du…….2010 portant fixation des valeurs de référence servant de base à la liquidation des droits et taxes de douanes sur certains produits que la valeur de référence du thé 1 (thé vert conditionné pour la vente au détail toutes qualités confondues) a pour unité d’évaluation
Par unités industrielles, il faut simplement comprendre les unités de production de thé de la société Achcar et Fils, et non l’usine de thé Farako dont le thé est notoirement insuffisant à la production, chère à la vente et de surcroît de très mauvaise qualité.
Quant à l’Association des intervenants dans la filière Thé vert au Mali qui regroupe aujourd’hui 60 sociétés agrées et patentables réparties sur l’étendue du territoire national, ses membres ont été superbement ignorés. Et pourtant, l’Association que dirige Mme Ben Baba Jamila Ferdjani importe 50 000 tonnes de thé par an, contribue à hauteur de plus de 13 milliards de F.Cfa dans les recettes douanières et a créé près de 6 000 emplois aujourd’hui.
C’est dire que ce secteur prend de plus en plus un impact certain sur l’environnement économique et social du Mali.
Pourquoi vouloir favoriser la société Achcar et Fils alors ?
La seule explication que l’Etat peut donner aujourd’hui pour défendre son choix, c’est la protection de l’industrie locale. Or, il nous revient de source sûre qu’en fait d’industrie de Thé, Emile Achcar, n’a en réalité qu’une unité d’emballage de thé. Selon les mêmes sources, le thé qu’il vend est importé de
Est-ce donc à dire que c’est pour rembourser une partie de ces milliards de F.Cfa empochés que l’Etat a fixé la valeur de référence du thé vert en vrac destiné aux unités industrielles à
Déjà, affirme une de nos sources, les populations du Nord-Mali sont déterminées à ne pas consommer le thé Baro et l’emballage importé du Burkina Faso. Un thé importé par la société Achcar et Fils.
C’est donc dire qu’en cette année de célébration du cinquantenaire de notre accession à la souveraineté nationale et internationale, l’Etat malien s’apprête à sacrifier une frange importante de ses fils sur l’autel des intérêts sordides.
Birama Fall