Commercialisation de la gomme arabique au Mali : La filière gagne sa place sur le marché mondial

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En pleine croissance depuis sa mise en œuvre, la filière gomme arabique du Mali est aujourd’hui l’une des filières les plus porteuses qui sera sans doute un des moteurs de la croissance forte et soutenue, réductrice de pauvreté dans la dynamique d’entrainer l’économie malienne vers le développement durable. La commercialisation de la gomme arabique du Mali va conquérir le marché mondial. C’est du moins la motivation des  acteurs de la filière et du Ministère du Commerce et de l’Industrie qui organisent, le samedi 23 janvier dans cité des rails, la journée de lancement officiel de la campagne de commercialisation de la gomme arabique 2015-2016.

Le Mali qui regorge un potentiel de gomme arabique important avec d’importants peuplements repartis en deux zones de projet identifiées avec plus de 10.000 hectares de plantation peut conquérir le marché mondial. La zone d’intervention du projet de gomme arabique du Mali couvre 13 cercles de production repartis principalement en deux zones. Il s’agit de la Zone 1 avec des peuplements importants d’acacia-Sénégal dans la région de Kayes, Nioro, Diéma, Nara et Yélimané et la Zone 2 constituée d’acacia-séyal et de combretum dans la zone de Nampala, Macina, Niono et Djoura, Mopti et Douentza.

Vers une augmentation de la part du Mali sur le marché international

La demande de gomme arabique sur le marché international est loin d’être satisfaite. Malgré un marché international porteur, le potentiel était jusque-là insuffisamment exploité par les populations locales avec des capacités de production et des filières de transformation et de valorisation encore très limitées. Pourtant, le commerce de la gomme arabique est caractérisé par des opportunités de parts de marché sur le plan international. C’est pourquoi, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, à travers le Cadre Intégré  Renforcé, entend saisir l’opportunité pour augmenter la part de marché du Mali en appuyant les acteurs de la filière.

Les études démontrent que la  filière est l’un des rares produits dont la demande se situe bien au-delà de l’offre. Les chiffres sont indicateurs.  Au cours de la dernière décennie, les exportations de la gomme arabique de l’Afrique subsaharienne sont passées de 45.000 à plus de 80.000 tonnes par an, soit 70% en 2010. Cette demande qui devrait atteindre 150.000 tonnes en 2020 n’est aujourd’hui satisfaite qu’à hauteur de 60%.

Par rapport à l’offre, l’on note que trois grands pays (Soudan, Nigeria et Tchad) réalisent 90% des exportations de gomme arabique vers le marché mondial, tandis que quinze autres pays africains partagent les 5% restants (Ethiopie, Tanzanie, Cameroun, Togo, Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso, le Kenya, l’Erythrée, l’Ouganda, la Somalie). Toutefois, compte tenu de la couverture existante des arbres de la plupart des pays producteurs de gomme arabique, les estimations montrent que la ressource est sous-exploitée de près de 40% à 100%.

Une filière à impacts notables sur le plan social

La gomme arabique revêt un rôle essentiel dans la contribution à la solution à certains fléaux comme l’émigration en raison de son caractère générateur de revenus. Le marché porteur de la gomme arabique permet aux acteurs à la base d’obtenir des ressources additionnelles permettant aux jeunes de gagner leurs pains sur place et les dissuader de tenter l’aventure de l’immigration.

Aussi, la commercialisation de la gomme arabique aura un impact positif sur les ménages, permettant aux communautés rurales dans les zones d’exportation concernées d’accéder à un revenu monétaire jouant un rôle primordial dans la satisfaction des besoins quotidiens et ponctuels des ménages : frais de santé, école des enfants, nutrition… Le revenu engendré permet également aux ménages d’investir dans du petit bétail qui pourra être revendu en période de soudure pour générer la trésorerie nécessaire à l’achat de denrées alimentaires, la sécurité alimentaire des ménages mais aussi dans le développement global des familles.

Daniel KOURIBA

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