Commerce sans frontière en Afrique de l’Ouest : Le Mali mauvais élève

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Selon le 15ème rapport de l’OPA (Organisation des Pratiques Anormales) au niveau de l’espace UEMOA, le Mali est épinglé à cause de son favoritisme à la  pratique d’harcèlements routiers dans la sous région.

A cet effet, mercredi 13 juillet dernier au Grand hôtel de Bamako, s’est tenue une conférence sur les nouveaux rapports d’harcèlements routiers au Mali qui montrent que la croissance économique est retardée par les postes de contrôles.

Ce rapport fustige tous les intervenants  dans les transports routiers au Mali notamment la Police, la Douane, la Gendarmerie et les autres services responsables de prélèvement illicites comme les syndicats, les services des impôts, l’Office National des Transports.

Selon M. Niels Rasmussen (Directeur des transports à l’USAID Trade  Hub : « Nous avons établi ce rapport sur la base de données collectées auprès des chauffeurs de camions qui ont relevé le nombre de fois où ils ont été arrêtés et les montants qu’ils ont payés au titre de pots de vin lorsqu’ils transportent des marchandises sur les routes et autoroutes du Mali ». Et enfin il ajouta : «  la situation est abondante, les parties prenantes doivent agir ».

Après les enquêtes menées par l’OPA sur les corridors suivis par le Trade Hub, ils ont convenu que le Mali est en retard par rapport aux autres pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.
La densité des contrôles est relativement homogène dans la sous région. Toutefois, le corridor Abidjan-Bamako reste le plus dense avec 3,2 contrôles aux 100km, soit 38 arrêts par voyage en moyenne. Le corridor le moins dense est Bamako –Dakar, avec 1,8 contrôle aux 100 km.

Le nombre de points de contrôle est encore inférieur dans le sens de l’export sur le corridor.
Dans ce rapport, le Mali est le pays dans lequel les paiements illicites sont les plus importants.
Dans notre pays, les perceptions illicites peuvent aller jusqu’à plus de 150 000 f CFA par voyage et principalement sur le corridor du mil/sorgho.

Le Mali qui arrive à la deuxième position derrière la Côte d’Ivoire, occupe une position stratégique pour le commerce international parmi les 7 corridors majeurs couverts par l’Observation des Pratiques Anormales OPA 4 ont pour terminus Bamako. Ce qui lui permet d’être au cœur de la CEDEAO.
Cependant le Mali est redouté par tous les chauffeurs de l’Afrique de l’Ouest par ce que les perceptions illicites, les tracasseries, les harcèlements en tout genre, culminent tristement au Mali, en particulier pour les camions étrangers et dans le sens de l’importation.

A travers les différentes interventions on a constaté que la Police, la Gendarmerie, la Mairie, la Douane, l’Office National des Transports, dont les missions sont  dévoyées, sont là, chacun pour recevoir sa dîme et harcèlent les chauffeurs au cours de leurs trajets contrairement aux autres pays de la sous région. D’où les tracasseries sont dominées par un ou deux corps habillés.
Contrairement aux recommandations de la CEDEAO qui est de deux arrêts par voyage, au Mali la moyenne est de 14 arrêts par voyage pour un voyage de 560 km aux moyennes entre Bamako et une frontière.

A  cet effet même, si les prélèvements illicites ont diminué en 2009, ils sont restés stables aux alentours de 25 000 f par voyage.

Les postes de contrôles ont augmenté et la distribution des pots de vin a ainsi doublé en deux ans.
Après les enquêtes menées sur les tranches corridors entre le 1er Avril 2009 et le 31 décembre 2010, ce rapport vise à fournir des informations détaillées destinées aux acteurs nationaux et locaux ; c’est-à-dire les décideurs dans le secteur du commerce et du transport, leaders d’opinion , forces de l’ordre, transporteurs, importateurs et exportateurs pour l’instauration d’une bonne gouvernance routière sur les principaux axes routiers de l’Afrique de l’ouest.
Par Bréhima Traoré (stagiaire)

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