La main malienne cette fois-ci a été humiliée devant celle du FMI. Et pour cause, la ministre malienne des Finances, Bouaré Fily Sissoko, qui s’est rendue à Washington en début de semaine est retournée bredouille. A la demande du FMI, elle a avait accepté de mener un audit des transactions, de préciser les conditions d’application de certaines règles budgétaires et de passation de marché.
Malgré tout, le Fonds monétaire international a décidé de geler ses crédits En effet, selon notre confrère du figaro, le Fonds monétaire international (FMI) suspend ses crédits au Mali et demande des explications à Bamako sur deux importants contrats passés par les autorités dans des conditions jugées douteuses dont l’achat de l’avion présidentiel.
Selon la même source, quatre millions d’euros de crédits devraient être versés aux autorités maliennes ce mois-ci. Le FMI vient de décider de geler ce décaissement, au moins jusqu’en décembre. Pour cause: l’achat par notre gouvernement d’un nouvel avion présidentiel à 30 millions d’euros et un contrat d’équipements passé par le ministère malien de la Défense pour 105 millions d’euros. Pour enfoncer le clou et Anton op de Beke, représentant du FMI au Mali, d’affirmer : «Selon nous, ces deux contrats ont été passés hors budget.», a-t-il déploré. En décembre dernier, le FMI et Bamako ont signé un accord portant sur 30 millions d’euros de facilités de crédits. Le Mali s’engageant dans ce cadre à respecter l’équilibre de ses finances et à mener une série de mesures supposées renforcer la croissance nationale.
Par ailleurs, le FMI dénonce enfin l’opacité dans laquelle les autorités maliennes ont passé ces deux contrats. «Dans le code de marché public, l’article 8 permet aux autorités de ne pas respecter la réglementation pour certains achats qui exigeraient le secret, détaille Anton Op de Beke.
Notre opinion, c’est que cet article est utilisé très libéralement. Il n’est pas clair que l’achat d’un avion d’affaires, comme l’avion présidentiel, demande le secret qu’on lui a attribué. Même chose pour le contrat du ministère de la Défense: « la partie militaire est très faible, tout le reste concerne des équipements pour lesquels on peut tout à fait imaginer des marchés compétitifs au travers d’un appel d’offres.»
En tout état de cause, si les dirigeants ne prennent pas conscience de prendre la vie de leur nation en main, si la junte intellectuelle ne prend pas sa responsabilité en main, tant que les hommes politiques se laissent instrumentaliser par la communauté internationale pour effondrer leur pays dans les ténèbres pour des intérêts personnels, tant que la fraude et la délinquance financière restent le sport favori des dirigeants et des administrateurs africains, tant que les pays africains n’ont pas leur propre monnaie , tant que la paix et la cohésion sociale ne règnent pas dans les pays africains, la main de l’Afrique sera toujours humiliée au-dessous des mains occidentales.
« La main qui reçoit est toujours au-dessous de celle qui donne », cet adage sied parfaitement aux pays africains qui ne peuvent rien réaliser sans le crédit empoisonné de ce satanique fonds qui ne fait que le malheur des populations. Pourtant, c’est l’Afrique qui doit avoir la main au-dessus de celle des pays qui se prennent pour nos patrons. Car elle regorge des richesses qui, une fois bien exploitées et mieux gérées, peuvent nous rendre indépendants. Nous nous demandons si les dirigeants africains reçoivent les mêmes cours dans les universités, les mêmes cours que les petits blancs de leur pays d’accueil, tant ils sont complexés devant ces dirigeants cravatés et munis de sacs diplomatiques contenant des documents qui ruinent nos pays. Il faut un éveil de conscience de la part de nos dirigeants, pour comprendre que Breton-woods est synonyme de ruine et désolation. La preuve, les pays africains qui ont leur propre monnaie n’ont pas autant de problèmes dans leurs pays. L’expérience du Ghana est un exemple réconfortant.
Christelle