Visite du président directeur général du groupe CMDT et du président de la c-SCPC dans la filiale ouest : Réhabiliter le mérite en vue d’améliorer la façon de travailler

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La filiale Ouest de la CMDT avec une usine d’égrenage d’une capacité de 49 000 tonnes, connait une augmentation substantielle de la production de coton graine, une amélioration significative de la qualité du coton graine et de la fibre et une célérité dans l’évacuation du coton graine. Tous les feux sont au vert à la CMDT de Kita dirigée par l’administrateur général Modibo Tangara. La campagne de commercialisation 2016/ 2017 est satisfaisante. L’information a été donnée au président directeur général du groupe CMDT , le Pr Baba Berthé en visite mardi et mercredi dans cette filiale.

Accompagné par le Président Bakary Togola de la C-SCPC, des cadres de sa structure, des élus et de la presse, la délégation du Pr Baba , a été accueilli à l’entrée de la ville de Kita par le préfet Sinè Dembélé et les chefs de services de la préfecture. Le cortège a pris la direction de la CMDT ou attendaient producteurs et personnel de la compagnie.

Le président directeur général de la CMDT, le Pr Baba Berthé est rentré le mercredi 22 mars dans l’après midi d’une visite à la CMDT de Kita.

A leur arrivée les deux responsables ont rencontré les producteurs dans la cour de la CMDT, visité l’usine ALACOMA qui produit des tourteaux, de l’huile et de la farine de Blé.  Avec les producteurs le PDG a salué l’entente, apprécié la qualité du coton obtenu grâce au suivi rigoureux des conseils des encadreurs et mis l’accent sur l’utilisation de la chaux agricole qui, dira-t-il , n’est pas un engrais mais qui corrige l’acidité des sols. Il a invité ceux-ci à l’utiliser.

Dans l’après midi, la délégation a rendu une visite de courtoisie aux notabilités, regroupés au sein du conseil de cercle. C’était en compagnie des autorités administratives. Il a informé les notabilités des missions de sa structure.  

La journée du mercredi a été marquée par les visites guidées et commentées de l’usine , du garage et la rencontre avec le personnel de la compagnie.

L’administrateur général de Kita, Modibo Tangara a exposé sur l’évolution des évacuations, égrenage et des achats du coton graine, le remboursement des différents crédits. Il a entretenu la délégation sur la tendance des achats, la mise en place des intrants et le plan de campagne 2017 / 2018 et les préparatifs en cours.

Dans son adresse au personnel, le Pr Baba Berthé, constitutionnaliste de son état, ancien ministre de l’agriculture, en mission en terrain connu a remercié, a félicité les uns et les autres pour leur engagement à l’atteinte de cette performance.

Ce face à face aura permis à Baba Berthé de parler du schéma de privatisation et de vente, de la restructuration, de la relecture de l’accord d’établissement, de la présence du personnel d’encadrement à son poste. Le premier responsable de la CMDT a prodigué à ses agents des conseils utiles et surtout aux chefs de production agricole et prôné la bonne évaluation des intrants. D’entrée de jeu le Pr de rassurer, qu’il n’est pas venu pour régler des comptes avec qui que ce soit.

BABA BERTHE FACE AUX TRAVAILLEURS DE LA CMDT DE KITA

« Deux chiffres sont à retenir. D’abord, 49.000 tonnes, c’est la production de la filiale de Kita qui ne sont pas venues du néant. C’est les producteurs, c’est l’encadrement. C’est vous. Deuxième chiffre, 94% des grades de tête qui ne sont pas aussi venus du néant. Ça veut dire que nous gagnerons de l’argent. C’est le résultat du travail des industriels, des producteurs et de l’encadrement. La qualité, c’est toute la chaîne, depuis les champs, jusqu’à la sortie de l’usine. La qualité dépend de chacun de ses résultats. A cet égard, je réitère mes félicitations à tous les membres de la chaîne et principalement le personnel de la CMDT, les industriels comme les agronomes. Cela dit, il y a quelques préoccupations sur lesquelles, je voudrai échanger avec vous. La première préoccupation, c’est que la CMDT avec la tentative de privatisation, a été réduite à sa plus simple expression. Elle a été délestée de tout ce qui était mission de service public.  La CMDT ne s’occupait plus des routes, les pistes rurales, l’alphabétisation fonctionnelle, la santé animale, la santé humaine.  Avant la CMDT était une véritable machine qui promouvait le développement intégré. Tous les aspects du développement étaient pris en charge au sein de la CMDT. Hier, nous l’avons abordé avec les producteurs. La vision de la Banque Mondiale est purement financière. Est-ce que c’est rentable.  Pour elle, si ce n’est pas rentable, il faut vendre. L’Etat subventionnait la CMDT qui était en difficulté. Et comme l’Etat  retournait vers la banque mondiale pour demander des prêts, celle ci a eu le réflexe de dire à l’Etat de se débarrasser de la CMDT. Il fallait vendre la CMDT. Ça aurait été une erreur monumentale. Par ce que c’est la vie de plus de 5 millions de Maliens qui dépend de la CMDT.  Vous avez entre vos mains la vie de plus de cinq millions de nos compatriotes. En tant qu’agents de la CMDT, c’est ce que vous gérez tous les jours. Vous pensez à leurs intérêts. A l’époque, nous avons été solidaires avec les producteurs. Leurs représentants sont là. Avec eux, on a dit de ne pas vendre la CMDT. Il ne faut pas la privatiser. Finalement, c’est ceux-là qui ont eu raison. Et l’expérience a montré même que là ou on a vendu à des particuliers, ça ne passe pas bien. Dans autres  pays  de la sous-région où on a décidé de vendre. Ça ne se passe pas bien avec les sociétés cotonnières. Aujourd’hui, ils sont en train de regarder l’expérience malienne. C’est un cas d’école.  Ce n’est pas venu comme ça. C’est grâce à votre soutien. Le gouvernement ne peut arrêter une position que lorsqu’il n’est sûr  du soutien et des agents de la CMDT et des producteurs. Les producteurs ont fait bloc derrière le gouvernement. Et maintenant que ce schéma de privatisation et de vente a été abandonné, le premier élément, c’est de restructurer  la CMDT ».

RESTRUCTURATION ET RELECTURE

« C’est une tâche à laquelle je vais m’atteler. Il faudra restructurer et réorganiser la CMDT afin de faire en sorte qu’elle revienne à ses attributions anciennes. Nous allons le faire. Dans les prochaines semaines, le gouvernement  adoptera une communication écrite qui va dans le sens d’une redynamisation de la filière coton. Il fallait bien que je partage ces éléments avec vous.

Le deuxième point, si ce n’est pas compris et expliqué, ça peut fâcher le personnel, par ce que ça vous concerne. Le problème, c’est la relecture de l’accord d’établissement. Vous avez un accord d’établissement qui est unique.  Il s’agit de faire en sorte que le niveau de rémunération soit lié au niveau de qualification et non uniquement à l’emploi occupé. Un agent quel qu’il soit, il faut le mettre dans une situation d’autonomie qui lui permet de regarder son chef et de  dire, chef ce que vous voulez que je fasse, ce n’est pas bon techniquement, je ne peux pas m’associer à ça. Je sais que si vous pouvez m’enlever de mon poste, je pers quelques indemnités, je reste et je garde ma dignité. Regarder l’avenir.  Il y a vos frères, vos enfants qui vont venir dans la boîte. Une boîte où on ne peut pas dire la vérité dès que le chef arrive, pour peur d’être enlevé de votre poste. Cette attitude ne sert à rien. C’est aussi incompréhensible que vous placez un ingénieur sous l’autorité d’un détenteur de CAP. Je n’ai pas de mépris pour personne. Il y a des gens qui commencent sans diplôme, autodidacte.  Mais au bout du compte, ils ont un diplôme d’ingénieur. Il y a des portes de formation qui seront ouvertes. Il faudrait que l’accord d’établissement le précise. Mais je pense que vous me soutenez, j’ai déjà expliqué la question au syndicat et la Direction des ressources humaine. Je ne suis pas agronome. Ce que je peux vous apportez comme expertise, c’est un peu sur les questions juridiques, afin que vous fonctionner dans les meilleures conditions. C’est faire en sorte  que vous soyez rentables et que vous puissiez vous s’épanouir. On ne peut pas travailler la trouille au ventre. Quelques fois, il faut prendre des initiatives si elles sont bonnes. Si ce n’est pas bon, on vous le dira. Ce qui est sûr, vous ne perdrez rien. C’est ça mon souci.

Le troisième aspect, c’est concernera principalement le personnel d’encadrement. Les industriels sont moins concernés. C’est la présence au poste. J’insiste sur cet aspect.  Il vaut mieux que vous soyez très proches des producteurs. Ils ont besoin de vous. Sans vous, ils ne pourront pas travailler.  Et s’ils travaillent, ils travaillent mal. Vous êtes engagés pour cela.  Ne venez pas à la CMDT pour dire que je vais à Kita.  Ne venez pas à la CMDT pour dire que je veux rester à Koutiala. Ne venez à la CMDT pour dire que je vais rester à Bamako.. Et moi-même, je ne dois pas rester à Bamako. Je regrette aujourd’hui. Dans la plus part des pays qui nous entourent, vous verrez que le siège de la direction de la société cotonnière, n’est pas dans la capitale.  C’est en dehors. Il faudrait comprendre que chacun doit rejoindre son poste d’affectation. Evidemment, il m’arrivera de faire des sorties sans dire au DRH et au DGA, là où je m’en vais. Mais si on trouve que le Chef secteur ou le chef  de la Zone de Production Agricole n’est pas dans son poste, qu’est-ce que vous- mêmes allez proposer dans ces conditions. Je souhaite que vous me fassiez parvenir ultérieurement vos propositions.

Ensuite, il y a quelques conseils surtout à l’endroit des chefs de Zone de Production Agricole. Les situations des stocks reports, la gestion des intrants embêtent à la CMDT. Au niveau des exploitations, il n’y a pas un  recensement correct. Si le chef ZPA ne fait pas de recensement comme il le faut, ses besoins en intrants ne seront pas évalués comme il le faut. Parfois, il extrapole.    Dans ce cas, il vous restera dans vos magasins des intrants.  Si c’est des pesticides ou des insecticides, au bout d’un ou deux ans, on dit que c’est obsolète.  On ne pourra plus les utiliser. Ce sera une perte pour la CMDT. Malheureusement, ça fait quelques années que nous sommes en train de gérer ces aspects-là.  Cette année, le stock report avoisine les 14 milliards de FCFA. C’est de l’argent immobilisé. Nous pensions qu’il vaut mieux que nous évaluions correctement nos besoins. Qu’il manque un tonne par-ci, par-là, ça c’est des choses qu’on peut gérer. Vous avez  l’habitude de les gérer d’ailleurs. Il n’est pas normal que nous nous endettions à 14 milliards de FCFA, alors qu’on doit encore les intérêts des banques sur le prix de ces intrants. Ça fait une somme énorme. C’est au détriment de vos conditions de travail. On peut utiliser cet argent pour améliorer progressivement vos conditions de travail.  Vous êtes le personnel d’encadrement. Je pense que vous méritez plus que ce que vous avez aujourd’hui. Aidez-nous. à travailler à une meilleure évaluation, en restant sur le terrain. Vous avez décidé de donner votre vie à la coton culture, faites cet effort et continuer à servir.  Au niveau de la direction, nous en sommes conscients. Partout, je dois vous défendre, je le ferai. Mais il faut que vous nous donniez preuve que vous êtes en train de servir la CMDT, les producteurs.

 Il y a aussi cette gestion des intrants qui nous créé beaucoup de problèmes. Il faudra qu’on parvienne à les cerner. On a  envoyé une instruction opérationnelle transformée en décision, dans les différentes filiales pour que chacun puisse voir comment il doit le faire. Premièrement, il y a le suivi des mises en place des intrants dans chaque OP. Deuxièment, la tenue des cahiers de bordereaux pour suivre le mouvement des stocks. En troisième lieu, contrôler de façon régulière les magasins OP en, impliquant les responsables des OP eux-mêmes.  Cela veut dire vous vérifiez sur le terrain. Et enfin, le suivi des distributions des intrants dans chaque OP.  Il n’est pas interdit de prendre                   une  initiative pour éviter des pertes, d’associer les chefs de village. Ce n’est pas interdit d’associer deux ou trois conseillers du village en les faisant signer le PV, pour éviter les pertes.  Toute la difficulté, c’est la satisfaction des besoins exprimés par les producteurs qui se retrouvent souvent avec un taux inférieur à la demande. Ce qui fait qu’il est obligé d’aller chercher l’intrant au marché chez le commerçant à un montant qui dépasse les 11000FCFA.  C’est criminel.  . L’encadrement ne peut rien faire comme action  illégale sans la complicité des responsables des coopératives. Il faut qu’on se tienne le langage de la vérité. Il faut savoir se faire décider dans les suivis. Nous sommes en ce moment en train  de travailler avec Ousmane N  Traoré, avec la cellule informatique, avec  le Conseiller Technique Industriel pour voir comment rationaliser la gestion informatisée des intrants pour introduire plus de transparence. Plus de transparence, ça veut dire au niveau informatique, nous pourrions suivre pratiquement dans tous les secteurs, le mouvement des intrants. Nous sommes en train de travailler à cela. Et si, on parvenait à réussir ce coup, je  pense que ça réduirait fortement nos dépenses en matière d’intrants. A cela, il faut ajouter la formation. La formation, c’est le meilleur outil qui nous permet de maintenir un  niveau. Des gens  sortent de l’école. Ils vont  sur le terrain et font toutes leur carrière au niveau d’un  village, 20à 25 ans. Ils ne sortent pas. Ils ne regardent plus du côté de la CMDT, ils regardent au niveau de leur champ. Puisque au bout de 20 ans dans une même localité, ils ont un champ de coton, de maïs, une rizerie.  Cet agent ne va plus s’occuper du paysan.  Pourtant, il n’est pas recruté pour son champ. Il est recruté pour la CMDT. Aidez-moi, je ne suis pas venu pour régler des comptes avec qui que soit. Mais, il y a une méthode de travail. Ceux qui ne peuvent pas suivre il faudrait  les mettre à l’écart.  Ceux qui peuvent suivre, on continue notre chemin ensemble. Par ce que nos chemins se sont  croisés. Sans vous, je ne peux absolument rien. Sans vous, le ministre de l’agriculture ne peut rien. Tu peux amener le plus surdoué du monde à la CMDT, mais sans vous, il ne pourra rien faire.  C’est vous qui êtes le moteur. C’est vous qui êtes les guerriers. Quand il pleut, je ne suis dans les champs. C’est vous qui êtes dans les champs. Quand il ya le coton, les usines fonctionnent. Moi, je ne suis pas dans les usines. Ce sont les industriels qui sont dans les usines.  Je pense que vous méritez beaucoup de respect et de considération. Je pense que ce que nous conviendrons, c’est ce que vous ferez. Mon intérêt personnel n’a aucune importance.  Et de sorte que l’intérêt personnel  d’une seule personne d’entre nous n’a aucune importance pour moi. C’est l’intérêt du Mali, de la CMDT  et de tout le monde qui a de l’importance pour moi. Voilà, ce que je voulais vous dire en ce moment ».

Le professeur s’est prêté aux questions des agents à qui il a donné d’amples informations. Bakary Togola a aussi prodigué des conseils au personnel pour la pérennisation du bon climat qui aura permis l’atteinte de ce résultat.

Tiémoko Traoré

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