Transport des balles de coton : Les menus fretins exclus du marché

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La campagne de transport des balles de coton vers le port d’Abidjan ou autre bat son plein à la CMDT de Koutiala. Toutes choses qui expliquent la longue queue que font les camions devant les locaux de la CMDT de cette ville.

Cependant, le hic est que certains camions appartenant à des gros opérateurs économiques font 2 à 3 tours alors que d’autres attendent désespérément leur 1er tour.

Et, les camions qui ne font pas la queue appartiennent, dit-on, à des personnes qui graissent régulièrement les pattes de la commission chargée du transport des balles de coton. Il faut signaler que, cette commission est composée essentiellement des membres du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR).

En effet, la campagne de transport de balles de coton qui a démarré depuis quelques semaines à Koutiala, est une opportunité pour nombre de transporteurs (petits et grands) de faire des recettes.

Malheureusement, ce n’est pas le cas cette année pour nombre de « petits transporteurs » qui se voient délibérément exclus de la liste des heureux bénéficiaires dudit marché.

Et pour la simple raison que, ceux-ci manquent d’assez de moyens financiers pour amadouer la commission chargée du transport des balles de coton.

A Koutiala, cette commission ne jure présentement que par l’argent. Conscient de cela, les grands transporteurs n’hésitent plus à débourser de gros sous. Ce qui fait que leurs camions sont chargés à plusieurs reprises alors que, d’autres appartenant à des « petits transporteurs » attendent toujours leur premier chargement. Pis, des camions (appartenant toujours aux grands opérateurs) de retour du pont d’Abidjan après le déchargement du 1er ou 2ème voyage de balles de coton occupent à partir de Sikasso déjà le peloton de tête des camions qui font la queue à Koutiala. Bien que le camion ne soit pas arrivé encore. La tactique est simple. Une fois le camion franchit la frontière, l’opérateur envoie son convoyeur chercher les cahiers ou documents de ces camions qui sont en attente du feu vert de la douane de Sikasso.

Puisqu’ils sont à nouveau chargés de marchandises diverses. Arrivé à Koutiala, le convoyeur enregistre les cahiers de ces camions en raison de 30.000 FCFA par camion.
Ensuite il les reprend. Pourtant le cahier doit rester au niveau de la commission jusqu’au jour du chargement du camion selon les normes. Mais avec l’argent tout est possible. Ainsi « lubrifiée », la commission laisse le convoyeur filer avec ses cahiers qui sont à nouveau déposés à la douane de Sikasso afin de procéder au dédouanement. Ce qui fait qu’une fois à Koutiala lesdits camions, sans attendre, sont vite chargés de balles en direction du port d’Abidjan pour la nième fois.

Impuissants, les « petits transporteurs » ne font qu’assister au phénomène qui les exclue de plus en plus du transport des balles de coton. Toutes choses qui leur offrent pourtant de quoi se mettre sous la dent en ces temps difficiles.

Issa Diarra      

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