Rien ne va plus entre la CMDT et ses Prestataires : Les transporteurs de coton réclament plus de 2 milliards de FCFA d''impayés

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2 086 676 904 F CFA est le montant impayé à la date de ce mois-ci que la CMDT doit aux transporteurs de coton pour le compte des campagnes 2005-2006 et 2006-2007. La Fédération nationale des groupements des transporteurs routiers du Mali (FENA-Group) qui s”inquiète, de plus en plus, de cette situation et qui doute de la possibilité de la CMDT de s”acquitter de la facture dans un délai raisonnable, vient d”adresser au PDG de la BDM-SA, chef de file du pool bancaire qui mobilise les fonds pour le financement des campagnes cotonnières, une correspondance avec ampliation au Premier ministre, au secrétariat général de la Présidence de la République et à plusieurs départements ministériels concernés.

La correspondance en question date du 17 mai et est signée des mains de M. Baba Coulibaly, premier vice-président de la Fédération nationale des groupements des transporteurs routiers du Mali (FENA-Group). Celui-ci révèle que «les transporteurs connaissent des problèmes de paiement de leurs factures au niveau de la CMDT pour les campagnes 2005-2006 et 2006-2007».

Pour ces deux campagnes, les impayés s”élèvent à plus de 2 milliards de FCFA. «Cette situation embarrassante risque de provoquer un blocage systématique des évacuations de la fibre de coton, vu les différentes démarches faites auprès de la CMDT qui, après plusieurs promesses, sont restées sans suite», peut-on lire dans le document.

La FENA-Group a alors jugé utile de tirer la sonnette d”alarme en saisissant le chef de file du pool bancaire. Car si la Compagnie payait dans le passé des montants plus élevés, aujourd”hui elle traverse une période délicate au niveau de sa trésorerie qui ne rassure pas les prestataires.

Une situation qui n”est pas sans conséquence. En effet, comme le fait ressortir le document, «le tonnage de coton fibre exporté étant estimé à ce jour à presque 60 pour cent, il est à craindre qu”au regard de l”hivernage qui s”annonce le stock en tiers détention par le pool bancaire risque de se trouver dégradé et avarié, provoquant ainsi une baisse des ressources financières avec ses répercussions irrémédiables à tous les niveaux».

En plus de l”importante quantité de coton fibre menacée de retard dans l”exportation, il faut reconnaître qu”environ 100 000 tonnes de marchandises à destination du Mali sont en souffrance au port autonome d”Abidjan. Car on n”est pas sans savoir que les véhicules qui évacuent les balles de coton fibre au port ramènent en retour les marchandises des importateurs maliens. L”acheminement de ces denrées ne peut s”effectuer qu”avec la flotte des transporteurs maliens. Dès le mois d”avril, la directrice générale des entrepôts maliens en Côte d”Ivoire, Mme Diarra Fatoumata Kéïta, dans une lettre adressée au directeur national des transports terrestres, maritimes et fluviaux écrivait: «J”ai l”honneur de porter à votre connaissance que les opérateurs économiques maliens rencontrent d”énormes difficultés dans le cadre de l”acheminement de leurs marchandises. En effet, l”offre de transport enregistré le 2 avril 2007 au Port autonome d”Abidjan est de 73 camions dont 25 vides et 48 chargés de balles de coton en attente de déchargement. Le stock dans l”enceinte portuaire et les usines d”engrais, de ciment et de fer au 3 avril 2007 est de 89 916,220 tonnes. A cela, il faut ajouter les prévisions de trafic à court terme au niveau de ces usines qui sont estimées à 387 000 tonnes. Sur la base de ce stock évalué, les besoins en moyens de transport se situent à environ 3 215 véhicules». La Directrice, qui a sollicité une intervention auprès de la CMDT pour accélérer le rythme, a rappelé que les transporteurs ivoiriens sont préoccupés par les campagnes du café, du cacao et du coton ivoiriens.

En tout cas, étant acteurs à part entière de la filière coton, les transporteurs proposent une concertation avec la BDM-SA et la CMDT pour «chercher des solutions réalistes pouvant atténuer les méfaits de la crise financière que subissent les acteurs».

Youssouf CAMARA

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