Excellente nouvelle ! Les lourdes hypothèques qui planaient sur la réussite de la campagne cotonnière de cette année ont été levées. Les précieux engrais, qui faisaient défaut et dont l’absence avait défrayé la chronique en provoquant des inquiétudes tant chez les producteurs que chez les autorités et les citoyens, sont arrivés. La CMDT procède ces jours-ci à leur dispatching dans les filiales, à la grande satisfaction des bénéficiaires.
Pour en arriver à ce bon compte, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a dû lui-même faire face résolument au problème qui compromettait gravement non seulement la culture du coton, mais aussi pratiquement toute la campagne agricole. Les engrais, prévus pour être acheminés au Mali au plus tard le 20 juin, date quelque peu butoir, étaient toujours bloqués dans les ports d’Abidjan et Conakry, en raison de l’embargo imposé à notre pays depuis le 09 janvier 2022.Dans les filiales de la CMDT, de Sikasso à Kita, les producteurs, de plus en plus inquiets depuis le début du mois de mai, piaffaient d’impatience et donnaient de la voix. Certains en ont même publiquement appelé le chef de l’Etat de limoger au plus vite le PDG de la CMDT, Dr. Nango Dembélé, jugé par eux peu préoccupé de la situation, afin de parer au plus pressé. Les échos des différentes tensions çà et là ne rassuraient guère les Maliens qui savent bien ce que signifierait dans le contexte actuel pour leur pays l’échec de la campagne cotonnière.
Tout est désormais entré dans l’ordre, il y a un ouf général de soulagement qui prévaut désormais. En effet, dès le vendredi, 17 juin, on a pu observer des camions franchir les frontières entre, d’une part le Mali et la Côte d’Ivoire et, d’autre part, avec le Sénégal. Selon nos infos, les convois transportaient rien que des engrais pour les cotonculteurs maliens, du moins d’après ce que nombre de chauffeurs et de routiers ont affirmé. Ces derniers croient même avoir dénombré 73 camions au total. L’information a été confirmée par un haut cadre du ministère de l’agriculture qui a une vision d’ensemble sur les questions agricoles. Celui-ci, sous le couvert de l’anonymat, a tenu à signaler l’entregent particulièrement efficace dont a fait preuve le Président de la Transition pour créer les conditions de l’embellie entre le Mali et ses voisins malgré l’embargo afin que les engrais maliens puissent arriver à leur destination. « Je ne connais pas tous les détails, mais il est certain que sans une manœuvre intelligente du Président Assimi Goïta, nos engrais ne seraient là avant le 20 juin. Dieu merci, nous les avons maintenant, in extrémis je peux dire, et c’est tant mieux. Le Président de la Transition est à féliciter… », dit notre interlocuteur averti.
Le Mali peut donc légitimement envisager conserver sa place de premier producteur de coton occupée à l’issue de la campagne dernière grâce à une subvention colossale de 17 milliards au profit des producteurs. Cet effort étatique, au regard des enjeux, doit augmenter cette année, d’autant que le Bénin a un temps estimé être celui qui caracole en tête de peloton, pour se raviser finalement avec la réalité des données. En effet, il est prévu au Mali comme superficies l’exploitation de 760.000 hectares pour une production de 780.000 tonnes, soit un résultat attendu supérieur à celui obtenu l’année dernière se chiffrant au finish à 777.120 tonnes. Le kilo de cession des engrais est fixé à 264,2 FCFA tandis que le prix d’achat du coton graine est à 285 FCFA pour le premier choix et à 260 FCFA pour le deuxième. Autant de facteurs favorables qui disposeront les producteurs à plus d’émulation, donc de rendement.
Malick Tandjigora