La Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) entend augmenter la production de coton de 500 000 tonne. Cette ambition affichée par le PDG, Tiéman Coulibaly, lors d’une conférence de presse samedi dernier, risque d’être contrariée par les réticences des producteurs de coton qui boudent la culture de l’or blanc depuis des années.
Pour son PDG, Tiéman Coulibaly, la CMDT dispose des moyens d’atteindre les objectifs de la campagne agricole de cette année. Démarrée dans des conditions socio-économiques favorables, la campagne agricole 2010-2011 s’annonce alléchante pour les cotonculteurs maliens. Le ton de ce renouveau a été donné lors de la campagne 2010-2011. Selon Tiénan Coulibaly, suite aux efforts consentis par les acteurs du secteur coton, avec l’appui du gouvernement, la production cotonnière du Mali augmente régulièrement pendant ces dernières années. Cela se mesure par des facteurs comme le paiement à temps de la totalité des recettes coton-graines de la campagne 2009-2010 au 31 mai 2010 ; le versement aux producteurs d’un complément de prix de 14 FCFA le Kg et le maintien de la subvention des engrais par le gouvernement ; à la hausse du prix aux producteurs du coton-graine -qui a passé de 170 à 185 par Kg ; et à l’autosuffisance alimentaire assurée dans les zones de production.
Selon le PGD de la CMDT, l’objectif affiché pour la campagne agricole 2011-2012, est de porter la production cotonnière à 500 000 tonnes de coton-graine. Cette ambition, explique-t-il, repose sur plusieurs facteurs. Il s’agit de l’engouement des producteurs pour la culture du coton suite à deux campagnes jugées satisfaisantes ; la hausse du cours du coton-fibre ; l’augmentation du prix au producteur (qui passe, pour la première fois au Mali, de 185 de FCFA le Kg à 255 FCFA), le maintien de la subvention des engrais par le gouvernement (où le sac de 50 Kg sera cédé aux producteurs à 12. 500 de FCFA) et l’apurement des dettes internes des coopératives évaluées à 3,175 milliards de francs CFA.
Aussi, le plan de campagne 2011-2012 des céréales sèches prévoit la production de 2 000 000 tonnes. Cet objectif cadre avec ceux du Programme de développement économique et social (PDES) du président de la République pour l’atteinte des 10 millions de tonnes de céréales à l’horizon 2012. Pour assurer le bon déroulement de cette campagne, explique Tiénan Coulibaly, plusieurs mesures ont été prises. Déjà, les commandes des intrants nécessaires (70. 000 tonnes de complexe coton, 30 000 tonnes de complexe céréale, 45 000 tonnes d’urée, 1 575 000 doses d’insecticides coton et 500 000 litres d’herbicides. Des dispositions sont prises pour approvisionner les producteurs en semence coton de qualité. Mieux, les institutions financières (BNDA et Kafo Jiginew) s’organisent pour accompagner la CMDT et ses partenaires producteurs enfin de faciliter le financement des intrants et des équipements. Pour faire face à cette grande campagne, la CMDT a renforcé son dispositif d’encadrement agricole par le recrutement de 60 techniciens supérieurs d’agriculture. « Le personnel industriel sera renforcé par le recrutement de 10 ingénieurs électromécaniciens », a annoncé le patron de la compagnie cotonnière du Mali.
Mais la question qui se pose est de savoir si les producteurs vont encore massivement adhérer à cette politique incitative de la CMDT ? Une politique qui a besoin d’une première expérience réussie pour captiver les paysans ?
Issa Fakaba SISSOKO
