Privatisation de la CMDT : Un passif de 20 milliards de FCFA à éponger avant la filialisation en 2008

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Un crédit de près de 20 milliards de FCFA emprunté auprès de certains partenaires financiers qui n’a pas été encore remboursé malgré le délai imparti suscite inquiétude et impatience des créanciers à la veille de l”aboutissement du processus de privatisation.  Avec une situation financière délicate, l”on se demande comment la société peut faire face à cette dette.

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La privatisation de la Compagnie malienne pour le développement du textile soulève beaucoup d”inquiétudes. Si les travailleurs s”interrogent sur leur sort et réclament la reconduction du plan social de 2003, les créanciers de la société ne sont pas aussi rassurés.

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Le rapport "étude sur l”identification et l”analyse des échéances juridiques du processus de privatisation de la CMDT" daté d”avril 20007 réalisé par le cabinet d”avocat Brysla conseil sur demande de la Mission de restructuration du secteur coton dévoile que les dettes de la CMDT doivent être traitées au niveau du holding avant sa dissolution. En effet, de nos jours, la société doit la somme de 19 171 858 607 FCFA de crédits à trois partenaires financiers que sont l”AFD, la BOAD et le BEI. Cette bagatelle avait été empruntée dans le cadre des activités de financement des équipements de certaines usines d”égrenage comme Oueléssébougou et Dioila et le financement du plan social de 2003.

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 Cependant, il faut préciser que cette somme ne prend pas en compte l”enveloppe de près de 100 milliards de FCFA levée par un pool bancaire conduite par la BDM-SA pour la campagne de commercialisation cotonnière 2006-2007.

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Le processus de filialisation   est très avancé, il doit aboutir en 2008 à la création de quatre sociétés cotonnières différentes. De même que les travailleurs  les créanciers s”inquiètent de ce pourrait devenir leur dette vis-à-vis d”une société pratiquement en cessation de paiement.

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La CMDT n”ayant pas honoré ses échéances envers eux, il est indispensable qu”elle leur fournisse des garanties supplémentaires. Cependant, dans le schéma  opérationnel de privatisation, il ressort que " la CMDT fera face à son passif exigible grâce : au produit réalisé par la cession de ses actifs durant la liquidation (immeubles, terrains et autres propriétés) ". 

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Autant dire qu”une fois les quatre filiales portées sur les fonts baptismaux, les biens de la compagnie à commencer par le bâtiment abritant la direction générale, les directions régionales seront cédés au plus offrant. La grande interrogation, est de savoir si cela est suffisant pour rembourser ses dettes. Curieusement alors que l”on s”appesantit sur le passif de la CMDT, force est de reconnaître qu”au même moment l”entreprise a, à son actif, des dettes envers certaines sociétés. Le plus illustratif est le cas de Huicoma dans le cadre de l”achat des graines de coton utilisées dans la production de l”huile de consommation et de l”aliment bétail.

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 L”importante quantité de graines de coton produite par les usines après égrenage peuvent engendrer annuellement plusieurs milliards de FCFA. Malheureusement, l”Etat pour des raisons inavouées s”est toujours interposé pour que des faveurs sur les prix soient accordées à Huicoma depuis son acquisition par le Groupe Tomota; alors que ces mêmes faveurs avaient été refusées à Huicoma dans le passé.

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En plus de ces avantages opaques, l”Etat, dans le cadre de la privatisation a sacrifié les dettes que Huicoma devait à la CMDT. En effet, l”huilerie cotonnière du Mali, à elle seule, avant sa cession au Groupe Tomota, devait plus de 18 milliards de FCFA  à la CMDT.

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Pour la présente campagne cotonnière on estime cette dette à 2,5 milliards de FCFA sur laquelle seuls 500 millions de FCFA ont été payés. En tout cas, avec un tableau aussi sombre, il y a de grosses menaces sur la privatisation qui, il faut le dire n”est pas une opération gagnée d”avance, si l”on sait que les expériences passées dans les pays voisins n”ont pas donné les résultats escomptés.

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Faut-il rappeler que la CMDT procure directement de quoi vivre à 3 millions de Maliens, que les zones cotonnières sont les principales zones de production céréalière. C”est pourquoi au niveau du syndicat de la CMDT, on pense qu”avec cette privatisation c”est la porte de la pauvreté qui s”ouvre dans les zones cotonnières jusque là excédentaires en matière de production céréalières. 

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Certains observateurs vont plus loin en indiquant que la CMDT, dans son état actuel, ne doit même pas être privatisée conformément aux textes de l”OHADA. Elle a tout simplement besoin d”une refondation ou d”une liquidation car elle traverse une période difficile en matière de trésorerie accentuée par une crise de confiance.

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 La société n”est plus rentable depuis quelques années. Elle cumule déficit sur déficit.

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 La recapitalisation tarde à se concrétiser avec le refus du partenaire français Dagris. Les bons et chèques établis sont difficilement acceptés au niveau des banques. Selon certaines informations, moins de 60 % des producteurs de coton ont reçu leur argent sur la vente du coton graine pour la présente campagne. Quant au salaire du personnel, il tombe de façon échelonnée.

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Youssouf CAMARA

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Le prix d’achat du kilo du  coton graine chutte de 5 F CFA

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La nouvelle vient de tomber. Dans un communiqué lu sur les antennes de la radio nationale on apprend que conformément au protocole d’entente de fixation des prix d’achat du coton graine entre la CMDT, le gouvernement et les producteurs, le prix d’achat du kilogramme de l’or blanc connaitra une légère dimunition pour la campagne prochaine. En effet, si le kilo du coton graine premier choix  était acheté par la CMDT aux producteurs à 165 FCFA lors de la campagne 2006-2007, pour celle de 2007-2008, le même kilo sera vendu à 160 FCFA soit une baisse de 5 FCFA. Ce qui constitue un manque à gagner de plus pour les cotonculteurs maliens qui avec 165 FCFA le kila, tiraient le diable par la queue. Car, force est de reconnaitre qu’au moment où le prix d’achat du coton chute, les prix des engrais, principales matières de production augmentent, à cause, disent les techniciens de la flambée du cours des hydrocarbures.

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En tout cas, cette nouvelle donne qui ne sera pas de nature à encourager la culture de l’or blanc l’année prochaine, va certainement susciter des polémiques. Car les autres années, la fixation des prix faisait l’objet d’une grande cérémonie en présence de toutes les parties prenantes. Pourquoi tel n’a pas été le cas cette année?   

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  Youssouf CAMARA

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