Prison à vie pour un fossoyeur de la CMDT

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ll s”appelle Abou Berthé, ingénieur d”agriculture en service à la CMDT à Bougouni au moment des faits (entre 1993-1994). Il était accusé d”avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l”Etat à Bougouni, par le détournement publics d’une somme de 128 969 520 F CFA et de s’être livré au même exercice à Koutiala carottant la somme de 177 000 000 F CFA. Ce qui fait un manque à gagner de 245 969 500 F CFA au détriment de la CMDT.

Appelé à comparaître, hier mardi 3 juillet, devant la Cour d”assises présidée par le premier président de la Cour d”appel de Bamako, Abdoulaye Issouffi Touré, l”accusé n”a pas répondu présent. Il a été jugé par contumace et condamné à la perpétuité et 200 000 F CFA d”amende. Ce n”est pas tout. Le délinquant a été également condamné à payer la somme détournée ainsi qu”un dommage intérêt de 5 millions F CFA à la CMDT

Les faits reprochés au coupable remontent à la fin de la campagne 1995-1996 lorsque des anomalies ont été constatées au niveau des remboursements des crédits agricoles de la région CMDT de Koutiala. En effet, ceux-ci se situaient autour de 60% alors qu”habituellement à la même période ils atteignaient les 98%. Une enquête interne a permis de mettre en cause Abou Berthé qui a fini par reconnaître sa responsabilité.

Des pièces du dossier, il ressort que courrant septembre 1993, Abou Berthé, alors directeur de la région CMDT de Bougouni accusait un déficit de plus de cent millions de F CFA, un déficit découvert quelques mois après qu”il fut muté comme directeur régional de Koutiala. Ainsi, il se livra à des opérations de soustraction frauduleuse dans la capitale de l”or blanc afin de rembourser les sommes manquantes de Bougouni. Une opération qui finira par laisser également des traces.

Ainsi, il sera mis sous mandat de dépôt le 12 septembre 1996 pour atteinte aux biens publics en complicité avec d”autres agents comme Facoro Tangara dit "Gross". Quelques années après, Abou Berthé échappe aux mailles de la justice et simule une maladie mentale. La justice n’est jamais arrivée à mettre la main sur lui. Malgré tout, la Cour a retenu le dossier face à l”insistance de Me Sydou Ibrahim Maïga, Bâtonnier de l”Ordre des avocats du Mali qui assurait de la défense de la partie civile. Ainsi, le procureur de la commune VI du District de Bamako, Adama Fomba, qui assumait les fonctions du ministère public, a demandé qu”il plaise à la Cour de maintenir l”accusé dans les liens de la culpabilité et de le condamner conformément à la loi. Ce qui fut fait. D”où la perpétuité et 200 000 F CFA d”amende. Sans oublier le remboursement de la somme détournée, soit 245 969 500 F CFA et 5 000 000 F CFA de dommages- intérêts.

Alassane DIARRA

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