Koutiala, chef-lieu de région, capitale de l’or blanc a abrité les 11 et 12 décembre 2019 la réunion bilan de commercialisation et l’assemblée générale de l’interprofession du coton. Au terme de cette rencontre capitale entre les animateurs de la filière coton du Mali, le PDG de la CMDT a bien voulu répondre à nos questions.
Le Pouce : Qu’est-ce que le citoyen lambda peut retenir de cette réunion de Koutiala ?
Pr Baba Berthé : « C’est une réunion statutaire avec l’interprofession du coton, que nous faisons pour faire le bilan de la campagne écoulée et pour entamer les préparatifs de la campagne de commercialisation de celle qui suit. Nous nous sommes retrouvés pour échanger sur un certain nombre de problématiques. Il y a eu des présentations secteur par secteur. Nous avons abordé la partie agronomique en se demandant quelles ont été les contraintes, quels ont été aussi les acquis ? On a eu la même démarche avec la partie industrielle, la partie qualité, l’office de classement du coton et l’OHVN. Nous avons abordé la partie commercialisation pour adopter des recommandations. Pour ce qui est des difficultés, on a constaté une baisse sensible des rendements. La bataille de la production ne peut se gagner que par le rendement. Il ne s’agit pas d’augmenter indéfiniment les superficies, il faut aller vers une maîtrise des superficies en apportant aux terres ce dont elles ont besoin. On a constaté des écarts sensibles entre le classement du coton graine, effectué par les commissions mixtes au niveau villageois et le classement opéré au niveau de l’équipe industrielle. Ce n’est pas normal que l’on classe un coton de premier choix au niveau villageois et que l’onse rend compte au niveau de l’usine que c’est un coton de deuxième choix. Cette situation crée des frictions et des frustrations au niveau des producteurs. Et c’est ce que nous voulons éviter. Un coton qui est classé premier choix alors qu’il aurait dû être du deuxième choix, est payé comme coton de du premier choix. Ça fait un manque à gagner pour la CMDT. Nous avons trouvé nécessaire d’adopter une position pour éviter qu’elle en soit ainsi. Une autre préoccupation est celle qui a trait à la baisse des cours mondiaux. C’est une question à laquelle nous n’avons pas de réponse, si ce n’est celle qui consiste à aller à la transformation. Nous avons fait des réflexions sur la question de la subvention. Il faut affiner la réflexion pour savoir s’il faut maintenir la subvention dans sa forme actuelle qui a généré des difficultés que nous sommes en train de gérer en ce moment. Ce travail nous permettrait de gagner en efficacité et de sauver la filière. Ce sont les points saillants abordés au cours des débats de ces deux jours avec les recommandations des producteurs. Les producteurs et l’ensemble des autres acteurs de la filière coton sont unanimes pour établir une cartographie de la fertilité des sols. »
Le Pouce : Un responsable satisfait qui regagne son bureau à Bamako ?
Pr Baba Berthé : « La réunion a atteint ses objectifs qui consistaient à identifier les difficultés de la campagne, les acquis de la campagne précédente et nous projeté dans la campagne suivante. »
Entretien réalisé à Koutiala par El Hadj Tiémoko Traoré