Pr. Baba Berthé PDG du Groupe CMDT : « J’avoue que j’ai été largement satisfait »

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Les prochaines journées de l’Association Cotonnière Africaine se tiendront  en mars 2018 au Nigéria. Le PDG du groupe CMDT, en sa qualité de président en exercice de l’ACA est rentré d’Abuja au Nigéria et de Lomé en république du Togo. Il a bien voulu se prêter à nos questions. Faites –en bonne lecture de son entretien  accordé à votre serviteur.

 Le Pouce : Vous revenez d’Abuja et de Lomé. Nos lecteurs peuvent- ils connaitre l’objet de ces visites ?

Pr Baba Berthé : L’objet était double. Il s’agissait  de venir en appui à l’association cotonnière nigériane dans le cadre de l’organisation des prochaines journées de  l’Association Cotonnière en Afrique. Ils ont demandé ce renfort. Le coton n’est pas très  connu dans ce pays qui constitue un atout pour l’Afrique de l’ouest. Je suis allé expliqué tout ce que le coton peut apporter à chacun des pays qui le cultive et singulièrement dans l’Afrique de l’Ouest. Le coton, il faut le rappeler nous l’exportons a l’état brut après égrenage. La valeur ajoutée n’intervient particulièrement qu’à partir de la phase de la transformation de la filature.

Dans la sous région, aucun des Etats n’a la capacité de transformer de façon significative le coton. Nous sommes restés dans un agenda qui fait que nous transformons à peine 2% de notre production. Le Nigéria a les ressources financières et l’expertise. Il fallait expliquer aux différents acteurs économiques de la filière, ce que le coton peut apporter  à notre région et en terme de lutte contre la pauvreté aussi surtout que nous sommes affecté par le phénomène de la pauvreté qui a par ricochet génère la violence et le terrorisme. On a expliqué que  les zones de production cotonnière sont pour l’instant épargnées par le phénomène de la violence. Et on a eu une oreille attentive auprès des différentes autorités du Nigéria.

Nous avons rencontré en particulier la structure qui est chargée du financement des risques et de l’agro industrie, du directeur général de la banque agricole du Nigéria et les responsables de l’Associations des Industries Textiles. En marge nous avons pensé qu’il fallait rencontrer la commission de la CEDEAO. Nous l’avons rencontré à travers quelques directeurs centraux qui nous ont écoutés et nous ont promis de s’impliquer intellectuellement et financièrement dans l’organisation des prochaines journées de l’ACA qui sont prévues au mois de mars 2018.

La deuxième étape m’a conduit à Lomé au Togo. Il faut rappeler que nous avons aujourd’hui deux débouchés naturels dont l’importance varie en fonction de la conjoncture politique, entre Dakar et Abidjan. C’est les ports les plus proches. On pourrait même ajouter la Guinée. Le port de Conakry qui malheureusement, faute de route praticable en toute saison, n’est pas dans notre agenda. Il faudrait des dispositions pour qu’à l’avenir ce port qui est le plus proche soit vraiment un débouché pour le coton du Mali.

A Lomé, nous avons estimé qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Les évènements politiques, la conjoncture politique ont fait que l’on s’est déplacé tantôt sur le port principal pour le débouché des produits maliens. C’était Dakar tantôt ou Abidjan en Côte d’Ivoire. Nous avons dit qu’il faut multiplier les débouchés. En cas de perturbation sur un des corridors nous utilisons le corridor qui est accessible.

Le jour où il y a des perturbations sur un corridor soit pour des raisons liées  aux hommes ou aux intempéries, on risque d’être perturbé et ne pas pouvoir exécuter nos obligations contractuelles comme cela se doit. C’est pour cela que nous sommes allés à Lomé et nous avons rencontré le directeur général du port autonome de Lomé. Nous avons également rencontré le président de la Chambre du commerce et d’industrie du Togo, le PDG du Groupe Bolloré à Lomé. On a eu l’oreille attentive.

Les contraintes, nous les avons identifiées, la distance, les coûts, les surcoûts. Nous avons constaté qu’à l’heure actuelle, l’expédition du coton par le corridor de Lomé revenait un peu plus chère. On a identifié les segments et sur chaque segment les uns et les autres se sont engagés a revoir un peu tout ce qui peut être de nature a nous amené à Lomé pour ce qui concerne l’expédition du coton. J’avoue que dans un cas comme dans l’autre j’ai été largement satisfait .

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré

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