Afin de relancer la filière coton qui connait depuis quelques années d’énormes difficultés, le Front pour l’émergence et le renouveau au Mali (Fer-Mali) a tenu, le dimanche 30 avril dernier une rencontre avec les cotonculteurs venus des différentes zones cotonnières du Mali. La rencontre a servi de cadre pour échanger sur la problématique de la production du coton surtout après le déclassement de notre pays à la 3e place des pays producteurs de coton en Afrique. C’était en présence du président de Fer-Mali, Sory Ibrahima Traoré, de l’ancien patron de l’Apcam, Bakary Togola, de Bakary Klédioma Dembélé, de Yacouba Doumbia tous anciens responsables de la filière coton au Mali ainsi que plusieurs représentants de zones.
Dans son mot de bienvenue, le président du Fer-Mali a remercié tous ceux qui ont effectué le déplacement pour participer à cette rencontre d’échange sur la filière coton, un secteur vital pour notre économie. “Notre est un pays de coton par excellence. Ce secteur traverse une crise très profonde. Car, nous n’avons pas pu atteindre cette année la moitié de nos prévisions en termes de production de coton. Cette situation nous a valu la troisième place des pays producteurs de coton en Afrique. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une rencontre entre les cotonculteurs afin de dégager les pistes de solutions”, a-t-il précisé. Selon lui, la culture du coton constitue une véritable chaine de valeurs, un moteur pour d’autres secteurs. Car, elle joue un véritable rôle dans l’importation des produits alimentaires qui permet de réduire considérablement le prix de certaines denrées sur le marché. Avant d’inviter les participants à se pencher sur les différentes thématiques notamment le prix du coton, la question de crédit agricole, la crise de leadership qui s’est installée au sein des acteurs du secteur. Aussi, il a exhorté gouvernement malien à être juste entre les cotonculteurs et la Compagnie malienne du développement des textiles (CMDT). Car, à l’en croire, les problèmes ont été créés de toutes pièces par certains cadres de la CMDT.
A sa suite, le président Bakary Togola a rappelé l’historique de la filière coton. Selon lui, cette matière est au début et à la fin de la vie humaine. Avant de remercier les responsables de Fer-Mali d’avoir organisé une telle rencontre entre les cotonculteurs. Il les a invités à l’union sacrée pour relancer la filière coton.
Quant à Yacouba Doumbia, il dira que la seule issue pour la relance du secteur est l’entente. Il a appelé les cotonculteurs à se donner la main pour résoudre les problèmes qui minent le secteur. Selon lui, les cotonculteurs sont gérés par des personnes qui ignorent tout du secteur.
Bakary Klédioma Dembélé a abordé les solutions qui passent forcément par l’entente et la cohésion au sein des acteurs de la filière coton. De son côté, Mamadou Kané du secteur de Garalo a indiqué que parler de la relance de la filière veut dire qu’elle a connu des essors, mais connait actuellement des difficultés. Il a aussi laissé entendre qu’il faut dépolitiser la filière. Pour M. Sanogo de Koutiala, les mésententes entre les cotonculteurs sont encouragées par la CMDT. En effet, dira-t-il, le gouvernement doit exiger de la CMDT de ne plus se mêler des affaires des cotonculteurs. Car, les divisions sont semées par certains cadres de la CMDT qui est sortie dans son rôle. “La CMDT a pour mission d’encadrer et accompagner les agriculteurs et non s’ingérer dans les problèmes entre cotonculteurs”.
D’autres intervenants ont proposé entre autres la création d’une centrale syndicale des cotonculteurs, le respect des règlements intérieurs du système Ohada, l’harmonisation des prix des intrants agricoles. A la suite des interventions, le président de Fer-Mali a rendu publique une proposition de mémorandum qui s’articule autour de sept points notamment l’annulation de la dette des cotonculteurs dû au non acheminement des intrants, la mise en place d’un comité de crise, l’arrêt du processus de mise en place des différentes structures, l’acheminement de tous les intrants avant le 15 mai prochain, l’augmentation du prix du coton, la tenue de meetings dans tous les secteurs cotonniers, l’organisation des Etats généraux sur le coton d’ici la fin du mois de mai.
Boubacar Païtao