Mohamed Moncef Marzouki au Musée National : «J’ai vu une partie de l’histoire de la Tunisie ici»

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C’est un visiteur de marque qui est arrivé au Musée national du Mali, pour une contemplation d’une heure. L’hôte malien a visité samedi 21 juin le Musée national du Mali, dans le cadre du programme de la visite d’Etat qu’il effectue actuellement dans notre pays. Il a été accueilli par madame le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, par le ministre des Affaires religieuses et du Culte, M. Thierno Hamady Oumar Hass Diallo, le Directeur du Musée, M. Samuel Sidibé et par de nombreux responsables du Département de la Culture.

Moncef Marzouki, le Président de la Tunisie au Mali : La lutte contre le terrorisme au cœur de la visite
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue tunisien Mohamed Moncef Marzouki

Le président tunisien et sa délégation ont visité le pavillon des manuscrits de Tombouctou et la salle des objets archéologiques. L’illustre hôte tunisien a pu suivre des explications détaillées sur les différents objets exposés dans les salles visitées. Mohamed Diagayette, responsable des manuscrits : «Elles parlent de la culture malienne parce que nous avons exposé des manuscrits qui traitent des domaines différents. Il s’agit de la littérature, de l’histoire, de l’astrologie et de la théologie». Maliens et Tunisiens sont attachés aux mêmes valeurs universelles et défendent les mêmes principes qui visent à promouvoir la culture africaine et même au-delà. «J’ai vu le trésor, je connais la valeur du trésor qui est une partie de la mémoire non seulement du Mali, mais aussi du monde musulman. J’ai retrouvé, ici, une partie de l’histoire de la Tunisie. C’est des manuscrits qui ont été faits ou écrits par des Tunisiens et font partie de la mémoire culturelle du monde musulman», a dit   Moncef Marzouki.

Le Centre Ahmed Baba de Tombouctou comptait 40 000 manuscrits sur lesquels 4 000 demeurent introuvables après le passage des jihadistes. Ces documents précieux méritent une attention toute particulière, surtout s’agissant de la conservation. «Nous ne sommes pas trop satisfaits de l’état de conservation. Vous savez, nous les avons amenés à Bamako dans des conditions aventureuses. Mais, Dieu merci, nous avons pu sauver un grand nombre», nous a confié Mohamed Diagayette, responsable des manuscrits.

 

À l’issue de la visite, le président tunisien a signé le livre d’or du Musée national y exprimant toute son admiration. Toutefois, il a déploré la destruction massive de certaines parties de ce trésor par les barbares narcotrafiquants au nord du Mali. Et de remercier le Mali d’avoir gardé jalousement ces parties de mémoire collective à tous, tout en assurant de la volonté de son pays d’aider le Mali à leur conservation. «Je me suis accablé à l’idée que quelques barbares se sont attaqués à ce trésor, ceci m’accable profondément. Je remercie les Maliens de garder jalousement cette partie de notre mémoire collective à tous. J’espère que la Tunisie va aider dans la conservation de ces manuscrits qui appartiennent à l’humanité», a déclaré Mohamed Moncef Marzouki. Outre les manuscrits, le président tunisien a visité l’exposition ordinaire du Musée national. Là aussi, il a été fasciné par le Mali authentique. Cette exposition sur le patrimoine national a informé le visiteur sur les pillages dramatiques auxquels sont soumis les sites archéologiques.

 

Tout au long de la visite, le président tunisien avait à ses côtés la ministre de la Culture du Mali N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui avait dès le jour de son arrivée organisé une soirée culturelle pour lui souhaiter la bienvenue au Mali. Il faut signaler qu’une bonne partie des manuscrits séculaires collectés et conservés à l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba Ahmed Baba de Tombouctou avait été transférée à Bamako pendant l’occupation des jihadistes.

Oumou DIAKITE

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Soirée culturelle d’accueil du président tunisien

Au rythme de la diversité culturelle du Mali

Dès son arrivée et son accueil à l’aéroport international de Bamako Sénou, le président tunisien Mohamed Moncef Marzouki a pris ses quartiers à l’hôtel Radisson de Bamako. Pour sa première nuit, il a été l’invité du président malien. C’était au cours d’une soirée culturelle dans la salle Babemba de Bamako.

 

Cette soirée culturelle est l’œuvre de la ministre de la Culture N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui se bat depuis son arrivée pour que la culture malienne puisse trouver sa place d’antan, mais en mettant les acteurs de la culture malienne au devant de la scène. C’est ce qui explique cette soirée culturelle pour souhaiter la bienvenue au président tunisien à travers chants, danses, démonstrations acrobatiques mais aussi de la mélodie malienne du Nord, Sud, de l’Est et l’Ouest. C’est la salle magique cinéma, ex-Babemba, qui a servi de cadre pour cette grande soirée culturelle et artistique de bienvenue au président tunisien Mohamed Moncef Marzouki.

En plus des deux chefs d’Etat, il y avait les membres du gouvernement, les présidents des institutions, les corps constitués, des hommes d’affaires maliens et tunisiens. C’est le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait à ses côtés N’Diaye Ramatoulaye Diallo ministre de la Culture, qui a accueilli le président tunisien à l’entrée de la salle Babemba. IBK et son hôte se sont dirigés vers la salle.

 

Selon la ministre de la Culture, c’est la meilleure manière pour eux d’introduire la fête de la Musique : «C’est de montrer la richesse de la culture à l’illustre hôte du Mali qu’est le Président Marzouki de la République tunisienne. Ce soir, et donc à la veille de la fête de la Musique, nous organisons une soirée artistique et culturelle en son honneur». Et d’ajouter : «On était à la veille de la fête de la musique, parce que la soirée a eu lieu le vendredi 20 juin 2014 et la fête de la musique était le samedi 21 juin 2014. Ça a été un voyage de 2 heures de minutes à travers la diversité de la culture malienne. Cette soirée dédiée au président tunisien et à la forte délégation qui l’accompagne, loin d’être une découverte parce que Mohamed Marzouki connaît la culture malienne, était une manière de communier ensemble». « L’esprit de cette soirée est de partager les saveurs toujours succulentes et envoûtantes de l’étendue de la culture du Mali ; l’esprit de cette soirée est d’aimer ensemble, fraternellement, les effluves provenant de la profondeur des créations que nous proposerons ces artistes du nord, du sud, de l’Est et de l’Ouest du Mali», a enchaîné Mme la ministre de la Culture.

Ils étaient donc là ces artistes, à commencer par l’Ensemble instrumental national du Mali qui a chanté la cohésion, tout en mettant en avant les hauts faits des pères de l’indépendance. À travers d’autres compositions, l’Ensemble instrumental a rendu hommage aux femmes du nord du Mali, qui ont résisté à l’occupation des régions nord du Mali. Dans un mélangé de musique sonraï, arabe, Haïra Arby avec sa belle voix a émerveillé le public surtout la délégation tunisienne qui captait quelques mots arabes des chansons de la diva de Tombouctou.

 

Les danseurs acrobates du Groupe Séguedji de Mopti et la troupe Inza de Kidal, avec leurs violons traditionnels, ont transporté la salle sur les dunes de Gao, Tombouctou et Kidal et dans le lac Debo de Mopti. Ainsi vient le tour de la méga star, l’enfant de Djoliba Salif Keïta, qui a fait bouger toute la salle, y compris les deux chefs de l’Etat, qui ont été séduits par la voix du prince de Mandé. Et puis, le Ballet malien couplé à la troupe dramatique national, nous ont fait revivre «Soundjata», l’épopée mandingue. Les danseurs du Ballet national ont montré des pas de danses avec tradition et modernité. L’ensemble chorégraphique et les différents tableaux de cette prestation n’ont pas laissé le président tunisien indifférent. «Je remercie mon frère et président malien de m’avoir offert ce spectacle, le plus beau cadeau qu’il pouvait offrir à la délégation tunisienne. Ce que j’ai vu, c’est l’âme du Mali, ça m’a beaucoup touché. J’ai bien aimé la variété et la richesse de la culture malienne, il y a aussi de l’espérance, la joie de vivre, le dynamisme, la force. C’est ce qui est souvent splendide avec la détente dans cette soirée, l’énergie vitale du pays, en un mot, le rythme de la diversité culturelle du Mali».

 

Cette soirée a marqué le début du séjour du président tunisien au Mali, qui n’est pas à sa première visite. «Aujourd’hui, c’est ma deuxième visite dans votre pays. Jamais deux sans trois comme dit le proverbe et je rêve déjà d’une troisième visite où les contraintes de la politique seraient mises de côté. Ce qui me permettrait d’assouvir ma curiosité de ce lieu mythique qu’est Tombouctou, de me remplir l’âme de cette musique malienne si envoûtante et qui a conquis le monde, de mieux connaître cette culture si riche qu’est la culture Dogon et les autres cultures de ce pays si vaste, si complexe et si beau qu’est le Mali, pays à l’image du monde… Plein de toutes les promesses inépuisables», a conclu le président tunisien.

Kassim TRAORE

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