Malgré la signature des contrats de performance avec Maseda-industrie, Batex-CI et Sofacoh-sa : Le PDG de la CMDT refuse d’appliquer les engagements pris par l’Etat

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Le contrat de performance signé, en bonne et du forme, le 15 septembre dernier, entre l’Etat et trois sociétés de transformation de coton (BATEX-CI-sau, Maseda-industrie – sa et Sofacoh-sa) impose des exigences à la CMDT comme la cession du coton graine à ces sociétés à 50% du coût réel. Le reste 50% devant être payé par l’Etat sur ses 80 milliards FCFA de créances envers la CMDT. Cette dernière se rebiffe et refuse d’appliquer les engagements pris par l’Etat, sur instruction du président de la République.  

Le contrat de performance est l’aboutissement d’un long processus initié par l’Etat pour soutenir et encadrer la gestion des sociétés ayant recours à des ressources publiques sous quelque forme que ce soit. Ce sont les sociétés de transformation de coton qui ont surtout été les premières bénéficiaires de cette initiative.

Mais les contrats de performances paraphés par le ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce,  Mme Sangaré Niamoto Ba et les patrons de BATEX-CI-sau (Bakari Cissé) , de Maseda Industrie-sa (Mamadou Seyba Daou) et de la Sofacoh-sa (El Hadj Lanfia Camara) ont du mal à se concrétiser. La brouille est relative à l’application de l’article 6 du contrat qui stipule ainsi: " l’Etat accordera à la société (NDRL : cas de Maseda) une décote progressive sur le prix de cession du coton fibre de la CMDT aux entreprises locales de 50% pour les années 2011 à 2013, 40% pour les années 2014 et  2015, 30% pour les années 2016 et 2017. Le montant découlant de ladite décote fera l’objet d’un règlement de l’Etat à la CMDT par prélèvement sur la créance qu’il détient sur elle ".

En fait, à la date d’aujourd’hui, la CMDT doit plus de 80 milliards de FCFA à l’Etat malien qui lui a injecté cette somme pour la redresser.  Voila que cette société qui a bénéficié des ressources de l’Etat quand elle traversait des moments difficiles, va à contre-courant du contrat de performance. Elle a simplement posé ses exigences aux trois sociétés si celles-ci veulent avoir du coton à transformer.

En effet, le PDG de la CMDT a notifié à ces sociétés que : " les réserves sur les besoins exprimés par les industriels au titre de la campagne 2011/2012 qui ne seraient pas conformes à leurs précédentes enlèvements; l’enlèvement de l’intégralité de la quantité octroyée avant fin avril 2012 et le paiement au comptant, sur la base du prix de cession, avant tout enlèvement, charge à l’acheteur de demander la décote à l’Etat ". En clair pas de vente à 50%.

Les responsables des trois sociétés en question ont été sidérés par cette attitude du PDG de la CMDT, Tiéna Coulibaly, qui foule au pied l’engagement pris par les ministres de l’Industrie et des Finances après adoption par le Conseil des ministres présidée par le Chef de l’Etat.

Dans une correspondance datée du 19 octobre 2011, adressée au ministre de l’Industrie, les industriels du coton ont dénoncé "l’imposition de ces conditions par la CMDT qui sont en porte-à-faux avec l’esprit des contrats de performance, à savoir la volonté du gouvernement à soutenir le redressement de l’exploitation et l’assainissement  financiers des sociétés de transformation de coton en vue d’augmenter de façon sensible la quantité de coton transformée sur place ". Aujourd’hui,  ces industriels ne comprennent pas pourquoi, le PDG de la CMDT, Tiéna Coulibaly veut s’opposer à la volonté politique consignée dans un document officiel à l’élaboration duquel sa structure ainsi que le département de tutelle qu’est le ministère de l’Economie et des finances à été impliqué. On a du mal à comprendre comment la CMDT après avoir reçu des milliards de FCFA d’appui de la part de l’Etat pour son redressement peut refuser d’accorder des facilités à d’autres entreprises locales pour accéder et transformer le coton produit au Mali par des Maliens. Cette décision de la CMDT va aussi à l’encontre de la politique de l’UEMOA d’encourager ses Etats membres à transformer sur place au moins 20% de leur production de coton.  En tout cas, le ministre de l’Industrie, Mme Sangaré Niamoto Ba est vivement attendu par rapport à cette affaire dont dépend en grande partie la survie de ces sociétés créatrices d’emplois et de richesse pour l’économie nationale.                                         

 Youssouf CAMARA

 

 

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