« Suite à votre déclaration de marche pacifique en date du 20 septembre 2015, je suis au regret de vous notifier mon interdiction pour des risques de troubles à l’ordre public », dit le maire Abdel Kader Sidibé dans une correspondance adressée au représentant du collectif des producteurs de coton, Gaoussou Sanogo. A titre de justification, le maire ajoute : « le pays traverse une période délicate qui n’est pas propice à de telles manifestations… la libre circulation des personnes sera perturbée». Pour le collectif, cette décision du maire, aussi claire soit-elle, est bien plus difficile à comprendre. Car, la correspondance du maire de la commune III date du 28 octobre soit deux jours seulement avant la marche. Alors que la déclaration de marche indiquant l’itinéraire et les autorités à rencontrer pour leur remettre leurs doléances avait été envoyée depuis le 20 septembre, ce que le maire confirme lui-même dans sa réponse. Pourquoi avoir entendu, 40 jours plus tard pour interdire la marche seulement, l’avant-veille de celle-ci ? En tout cas, pour le Collectif, la situation actuelle du pays ne saurait justifier une telle décision. Des marches, il y en a tous les jours, affirme-t-il et les forces de l’ordre encadrent la marche, il y va de leur devoir. Le trouble à l’ordre public est léger comme argument. Les vraies raisons sont ailleurs.
Mamadou TOGOLA