Le mouvement de mécontentement des producteurs de coton de Koutiala pourrait franchir une étape décisive demain avec une marche de protestation à Bamako. Le collectif demande « la suspension des activités de l’actuel bureau illégal et illégitime » de l’UN-SCPC ; l’arrêt des travaux et la dissolution de la commission d’appel d’offre des intrants agricoles de la campagne 2016/2017; le paiement des ristournes sur les bénéfices de la vente du coton de la campagne 2014/2015 et le renouvellement des instances de l’UN-SCPC conformément aux textes en vigueur.
Dans une lettre, les producteurs de Koutiala ont écris le 17 Octobre 2015, au PDG de la Compagnie malienne du développement du textile (CMDT) pour l’informer de l’arrêt de toute évacuation du coton graine jusqu’à la marche du 30 octobre 2015 à Bamako. Ainsi, rien ne va plus entre la direction de cette compagnie et les producteurs de la localité qui ne décolèrent pas après que certains de leurs camarades aient été convoqués à la gendarmerie qui assure que c’est la CMDT qui a porté plainte contre ces paysans.
Dans leur correspondance envoyée au PDG de la CMDT, le collectif demande le retrait immédiat de la plainte de la CMDT contre les producteurs, au risque de voir la réaction des producteurs de coton de Koutiala s’étendre à l’ensemble des quatre filiales de la CMDT. « Et nous vous tenons comme seul responsable, des germes de la perturbation de la campagne d’égrenage que vous venez de semer », indique la lettre.
Selon des responsables de du collectif des producteurs de coton, le PDG de la CMDT est allé loin en portant plainte contres les producteurs de coton, à la gendarmerie de Koutiala, une première dans l’histoire de la CMDT. Les auditions des paysans ont commencé le jeudi 22 Octobre 2015 et se poursuivaient plusieurs jours après.
Et face à la situation, le collectif, réuni le 22 octobre 2015 à adressée une lettre d’avertissement au PDG de la CMDT avec ampliations à Primature, au ministre du Développement Rural, à la Commission développement rural de l’Assemblée Nationale du Mali, au Médiateur de la République et à l’UNTM.
Ce bras de fer intervient dans un contexte tendu entre les producteurs de coton et le président sortant de l’Union Nationale des Sociétés des Coopératives de Producteurs de Coton (UN-SCPC), Bakary Togola. En effet, ce dernier est confronté à une levée de bouclier contre sa candidature au renouvellement du mandat de l’APCAM.
Pour ne rien n’arranger, une marche de protestation de Bamako est organisée par les représentants du collectif des producteurs de coton des quatre filiales (Koutiala, Sikasso, Fana, Kita) et de l’OHVN. C’est ainsi qu’ils ont adressé une demande d’autorisation au maire de la commune III de Bamako pour marcher demain vendredi, 30 Octobre 2015, à partir 10 heures.
A en croire le collectif, Bakary Togola qui est contesté est déjà en difficulté dans le cadre du renouvellement des chambres d’agricultures. « Dans la zone cotonnière, les principaux ténors de Bakary TOGOLA sont tombés au niveau de leur commune », indique une source paysanne en donnant le résultat suivant : Cercle de Kita, commune de Kita Ouest( Soloba Mady KEITA), Cercle de Kita, commune de Baladougou( Karamogo TOUNKARA), Cercle de Dioila, Commune de Fana( Kèfa Diarra), Cercle de Koutiala, commune de Oundina( tendance de Ampha COULIBALY), Cerce de San ( Bakary Clédioumé Dembélé dit Torakoloba Bakary).
Soumaila T. Diarra
Discours d’investiture du nouveau président de la république du Mali: Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK
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Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.
Bismil’ahi, rahamane, rahimi Loué soit le Seigneur, Allahoumma çalli alâ Mouhammadine wa alâ âli Mouhammadine wa sallim.
Oui, louanges à Dieu. Sans Lui, aujourd’hui ne serait pas. Un pays de gloire, de lumière, d’humanisme fécond au long des siècles , soudain plongé dans les ténèbres d’une nuit, d’une longue nuit noire peuplée des pires cauchemars, voilà ce dont nous émergeons.
Cette véritable résurrection est le fait du Tout-Puissant qui a permis qu’autour de nous se créée la plus formidable chaîne de solidarité jamais mise en œuvre dans le monde pour la résolution d’une crise.
Que tous ceux qui auront permis ce très heureux dénouement trouvent ici l’expression de nos sentiments de très profonde reconnaissance !
Une transition qui a débuté dans des difficultés de tous ordres, qui a nécessité des sacrifices inouïs de la part de ceux qui ont eu la lourde charge de sa conduite. Au premier plan de ces acteurs, chacun comprendra qu’une mention particulière soit faite à mon très estimé ainé, le Pr. Dioncounda TRAORE. Grand frère, au jour de la reconnaissance du mérite, il est séant que ton nom brille au fronton de l’édifice national.
Ton calme olympien légendaire, ta grande sérénité dans la tempête, ton éternel et inébranlable optimisme auront permis de franchir bien des handicaps.
La construction du Mali nouveau aura besoin de l’expérience fabuleuse acquise dans la douleur, la patience, et un courage certain.
Que tous ceux qui t’ont accompagné dans cette difficile et délicate épopée, trouvent ici notre reconnaissance solennelle de l’œuvre salvatrice accomplie au nom et pour la patrie malienne.
Vos efforts, Monsieur le Président par intérim et ceux de vos différentes équipes malgré une somme colossale d’énergie déployée dans tous les domaines, n’auraient pu nous conduire à un dénouement aussi rapide et heureux, sans la magnifique mobilisation d’une chaîne de solidarité inédite dans l’histoire contemporaine.
Rendons à César, l’hommage dû par Rome. Notre organisation régionale, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a très promptement pris la mesure des enjeux et mis en marche l’ensemble de tout le processus qui aboutira au dénouement heureux, qui se traduit aujourd’hui par cette cérémonie de prestation de serment du nouveau Président de la République en ma personne, mettant ainsi fin à une transition dont nul n’aurait pu prévoir le terme il y a seulement un an.
La suite est désormais dans les annales. Comme toujours, il n’y a jamais de crime parfait. Dans notre tragédie, l’élément déclencheur de l’épilogue aura été la fatale attaque de Konna par des criminels convaincus d’avoir désormais dompté le Temps en leur faveur.
Hélas, trois fois hélas, pour eux ! Les Rafale de François Hollande, fendant le ciel depuis la lointaine base de St Dizier et les Mirage 2000 venant de N’Djamena, dans un souffle désormais épique, ont balayé les prétentions saugrenues de ceux qui croyaient avoir eu raison du pays de gloire de Soundiata, de Tieba, de Babemba, des Askia, de Firhoun, de Koumi Diossé et d’Ambodedio.
Bientôt, les forces françaises et maliennes, auront à leurs cotés, nos frères des pays de la CEDEAO, et très rapidement les héroïques forces armées Tchadiennes qui ont depuis écrit une nouvelle page de gloire sur les collines de Tegharhar. Mon récent voyage à Iriba, pour saluer le Président Idriss Deby ITNO, au nom de notre peuple reconnaissant, était indiqué et je suis sûr que le Mali tout entier m’a accompagné.
Tout le reste fut dès lors possible, jusques et y compris, l’incroyable : la possibilité désormais, le pays territorialement libéré, l’organisation d’élections présidentielles dans des conditions fiables et viables, de manière apaisée, transparente et crédible. L’incrédulité se nourrissant dans les mêmes auges de l’éternel pessimisme, quant à la capacité d’organisation et de méthode, faillit avoir raison de l’engagement d’un nombre important au-dedans comme au-dehors. Là encore, M. le Président par intérim votre sens de l’honneur et du devoir eut raison de tous les scepticismes.
Monsieur le Président par intérim, l’élection présidentielle du Mali dont nous célébrons ici, aujourd’hui l’aboutissement heureux, très heureux, aura convaincu le monde entier de la grande maturité de notre peuple qui a retrouvé le chemin des urnes dès lors que ce chemin lui a semblé désormais débarrassé des embûches, des malices et autres tripatouillages voire spoliation et mépris total de ses vrais choix. Le résultat, avec l’apothéose qu’a été la visite en ma résidence de mon concurrent de la finale, Monsieur Soumaila Cissé, a fini de convaincre le monde que désormais, il faudra compter avec le Mali. Un Mali sur un socle de légitimité avérée, en acier trempé.
Je puis, Monsieur le Président de la Cour, Mesdames et Messieurs, vous dire que le Président de la République que je suis désormais, grâce à cette confiance massive des Maliennes et des Maliens, fera de ce socle, le départ du renouveau de notre pays dans tous les domaines.
Ah, Maliennes et Maliens ! J’ai compris votre message. Il m’est allé jusqu’au fond de l’âme.
Je prends l’engagement de le traduire désormais au quotidien, pour l’Honneur du Mali.
Pour le bonheur des Maliens !
Le Mali d’abord !
La confiance, la grande, la très grande confiance placée en moi ne sera jamais galvaudée.
Je veillerai désormais à sauvegarder notre peuple, en ses personnes et ses biens.
La vie du malien vaudra désormais son prix inestimable. Aussi voudrais-je ici, solennellement, engager tous ceux qui ont mission et vocation à protéger et sauvegarder notre peuple, à s’acquitter très consciencieusement de leurs missions.
C’est le lieu, chers compatriotes, de vous dire ma révolte et mon indignation tout en m’inclinant avec la plus grande piété et une compassion réelle sur toutes les victimes récentes de la cupidité de certains et que des eaux maitrisables ont emportées, les arrachant à notre pays et aux leurs.
Une enquête approfondie devra établir sans tarder toutes les responsabilités à l’origine de la tragédie récente.
Il en sera désormais ainsi en République du Mali, inch Allah !
Il en sera de même pour les contrôles routiers et de la circulation routière auxquelles je porterai une attention particulière.
Trop de maliens perdent encore la vie sur nos routes.
Mesdames, Messieurs,
Cela pour vous dire que pas un instant, je n’oublierai que vous m’avez hissé là où vous m’avez placé pour prendre soin de tous les aspects de notre vie.
La réconciliation nationale demeure la priorité la plus pressante. Dès demain, nous enclencherons les actions appropriées pour forger des solutions robustes en vue d’une paix durable afin que nous sortions définitivement de la répétition cyclique des crises dans le Nord du pays.
Je veux réconcilier les cœurs et les esprits, rétablir une vraie fraternité entre nous afin que chacun dans sa différence, puisse jouer harmonieusement sa partition dans la symphonie nationale.
Je veux rassembler toutes les composantes et toutes les générations de la société malienne, mobiliser les talents, et les efforts en vue de l’avènement d’une société nouvelle basée sur l’Excellence.
Je veux rassembler les Maliennes et les Maliens, pour que triomphent la Justice et l’Equité sans lesquelles il n’est pas d’avenir viable pour une Nation.
A cet effet, en tant que Président de la République, je m’attellerai sans relâche à restaurer l’Autorité de l’Etat.
Nul ne sera au-dessus de la loi. Elle s’appliquera de manière égale à tous. Je mettrai fin à l’impunité, aux passe-droits qui sont à l’origine du dévoiement des institutions judiciaires et étatiques.
La restauration de l’autorité de l’Etat se conjuguera avec une lutte sans répit contre la corruption qui inhibe notre capacité à sortir du sous-développement économique et social.
En tant que Président de la République, je veillerai à la bonne gestion des deniers publics. Je mettrai en place les mécanismes appropriés pour assurer la transparence et l’efficacité de la dépense publique. Nul ne pourra s’enrichir de manière illicite sur le dos du Peuple Malien.
Je bâtirai avec le concours de tous, un Etat fort, impartial, qui sera totalement dédié au service du Bien-Etre moral et matériel de la Nation Malienne.
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
J’œuvrerai pour que les Maliens retrouvent foi en l’avenir, qu’ils aient confiance dans leur futur et le futur du Mali et de l’Afrique.
Rien de grand ne peut réussir sans sacrifices.
Il faut accepter de tendre la main à l’autre afin de bâtir ensemble un Mali nouveau qui sera en mesure d’apporter une contribution significative à l’unification de l’Afrique au cours de ce siècle.
Nos atouts sont innombrables. Le peuple Malien est ingénieux, travailleur, il recèle en lui une formidable énergie et d’énormes potentialités. Il est prêt à assumer pleinement son destin. Il veut écrire une nouvelle page de son histoire.
Elle sera, inch’ Allah, toute de gloire !
Vive la République !
Vive le Mali éternel !
Qu’il fasse ce qu’il a dit ou dit ne plus pouvoir le faire
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