Considéré comme un élément indispensable pour les producteurs d’huile et les éleveurs, la graine de coton occupe une grande place dans notre pays. Aujourd’hui, beaucoup de discussions se font autour de cette graine entre les éleveurs et la Fédération nationale des producteurs d’huile du Mali.
Le président de la Chambre d’agriculture de Bamako, Sanoussi Babouya Sylla, entouré des éleveurs a animé jeudi dernier, une conférence de presse à l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures du Mali. Objectif : demander à l’Etat d’interdire la sortie massive de la graine de coton. Le Mali est un pays à vocation agropastorale et qui dit agropastoral parle d’abord du cheptel qui est la 3e source de revenu du pays.
Ce secteur est confronté aujourd’hui à un paradoxe vis-à-vis de la Fédération nationale des producteurs d’huile du Mali. Ce qui poussera Sanoussi Babouya Sylla à dire que le pastoralisme est en danger puisque, selon lui, avant la tonne de tourteau était livré à 110 000 F CFA, le prix proposé par les huiliers est maintenant de 180 000 F CFA.
“Sachant que les pays limitrophes ont besoin de ce produit, c’est plus facile pour eux de faire la surenchère en cette période d’extrême urgence où les pluies ont été rares. La graine de coton produit au Mali devrait profiter d’abord au cheptel malien”, a-t-il-expliqué.
A l’en croire, la file de camions chargés de tourteau en direction de la Mauritanie et d’autres pays limitrophes se fait quotidiennement. Face à cette situation, les éleveurs demandent à l’Etat d’examiner cette situation de près et de prendre des dispositions adéquates en vue d’empêcher cette sortie massive d’aliment bétail. En colère, ils ont invité les huiliers du Mali à reconsidérer leur position et à revenir sur la table de négociation.
“Nous ne menaçons personne, mais nul ne peut avoir accès à la graine du coton malien, si l’Etat et les agriculteurs ne consentent pas d’énormes sacrifices pour sa culture. Nous pensons que la graine du coton peut et doit être mieux gérer au Mali pour que le cheptel malien ne se meurt pas”.
Selon le président de la Chambre d’agriculture de Bamako, cette fédération utilise la graine de coton cultivé par les agriculteurs malien, subventionné par l’Etat. “Le tourteau de coton ne profite pas au cheptel malien. Nous les éleveurs du Mali ne comprenons pas le refus des huiliers du Mali dans un premier temps de participer à la subvention de l’Etat sur l’aliment bétail. Aujourd’hui nous sommes malheureusement en train de constater que la couverture végétale commence à faire défaut. C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement a décidé de subventionner l’aliment bétail”, a-t-il-dénoncé.
Zié Mamadou Koné