Le PDG de la CMDT et le Président de l’Union des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton étaient en visite dans la filiale sud pour s’entretenir non seulement avec les producteurs mais aussi avec l’encadrement sur l’ensemble des problèmes qui se trouvent à leur niveau au niveau de la coordination.
Issa Sidibé, Coordinateur Cmdt De Bougouni
« La projection pour la campagne 2017-2018 est de 170.000tonnes »
Dans la coordination de Bougouni, en filiale sud, la campagne 2016-2017 s’est déroulée dans des conditions passables. Mais elle a démarré sous de bons auspices avec un climat social très apaisé. Nous avions eu à faire une bonne emblavure sur une prévision de 144 000tonnes. Vu les difficultés du démarrage de la campagne au niveau de presque l’ensemble du secteur, la réalisation aux termes de la campagne 2016-2017 est de 134 301 tonnes, soit 93% des prévisions. Ceci est dû au fait qu’au niveau de l’ensemble du secteur, nous avons eu un démarrage vraiment très difficile, avec des pluies mal reparties dans le temps et dans l’espace et une fin de campagne très perturbée. Je vous avoue que la pluviométrie n’a pas été à hauteur de souhait pendant les périodes où les plantes avaient besoin des pluies notamment vers la fin du mois d’août et début septembre. Presque tout le mois de septembre a été sec en termes de pluies au niveau de la coordination de Bougouni. Ce qui fait que dans de pareilles conditions, les paysans se réservent de faire le traitement. Nous avons également vu la pluralisation d’un certain nombre de parasite, qui en principe apparaissaient en début de campagne. Avec l’arrêt de la pluviométrie, ces parasites sont revenus et ont causé d’énormes dégâts. Sinon sur le plan de la mise en place des moyens de production, on n’a pas eu de grands problèmes. Tout de même, il y a certains secteurs qui se détachent, notamment le secteur de Dogo avec une réalisation en termes de rendement de 1,135tonne à l’hectare. Vraiment ça, c’est très bien. On avait prévu un rendement de 1,007T à l’hectare. Nous avons réalisé 940kg/hectare. Vraiment, il faut reconnaitre que cela est dû aux difficultés qu’on a connues avant la production. En termes de grades de têtes, je vous avoue que les secteurs qui sont au niveau de la frontière, il fait suffisamment humide, notamment Garalo, Yanfolila, Kolondièba. Je vous signale qu’au niveau de la coordination, dans ces zones, en année normale, on a que deux à trois mois sans pluies, sinon, tout le reste, on peut recevoir la pluie à tout moment. Avec le volume de production que nous avons programmé au niveau de la coordination de Bougouni, il a fallu démarrer les usines un peu tôt en fin octobre. Cela veut dire que le coton va venir avec un peu d’humidité. Le coton avec humidité et les conditions de conservation, la qualité a été suffisamment entamée notamment au niveau du secteur de Yanfolila et de Garalo. Il y a encore d’énormes efforts à fournir afin que la qualité puisse être rehaussée au niveau de ces trois secteurs. En ce qui concerne la chaux, ça fait trois campagnes que nous sommes dans l’utilisation de ce produit. Nous avons eu des formations , qui permettent de mieux expliquer le produit qu’est la chaux, les conditions d’utilisation. Ce produit est en train de revenir petit à petit dans nos mœurs. Il faut reconnaître que les secteurs qui l’ont utilisé à grande échelle, ont vu leur rendement amélioré. Mais, c’est un produit qui mérite encore beaucoup de sensibilisation afin que les paysans puissent l’adopter comme il faut. Présentement, au niveau de la coordination de Bougouni, les magasins sont suffisamment pleins de chaux agricole. Nous sommes déjà dans les phases des bilans au niveau de chaque organisation paysanne. Ces bilans seront mis à profit pour mieux étudier les difficultés que nous avons rencontrées durant la campagne écoulée et les perspectives pour la nouvelle campagne 2017-2018 . Il n’y a pas eu de problème particulier au niveau de la gestion des intrants. Nous avons eu les intrants à hauteur de souhait. Au cours de sa tournée, le PDG nous a demandé de faire preuve d’une très grande vigilance dans la gestion des intrants et de nous impliqué véritablement dans la distribution de ces intrants au niveau des OPI. Au niveau de la coordination de Bougouni, durant cette campagne, nous n’avons pas rencontré de problèmes majeurs par rapport à la gestion des intrants .La projection pour la campagne 2017-2018, est de 170.000tonnes qui vont être cultivées sur 152.000 hectares avec environ un rendement de 1t à 1,62t/hectare. Avec tous les efforts de sensibilisation et de suivi rapproché des producteurs, on est à mesure de mettre en valeur ces superficies. Les céréales sont dans les mêmes ordres de grandeur. Nous faisons un équilibre des cultures au niveau des céréales. La superficie coton ne doit pas dépasser le tiers des superficies des céréales. A ce titre, pour la campagne 2016-2017, l’autosuffisance est suffisamment assurée au niveau de la coordination, avec un excédent céréalier très appréciable. Mais seulement au niveau des villes comme Bougouni, où la population est suffisamment urbaine, il y a encore beaucoup de gestion à faire. Sinon, de façon générale, l’autosuffisance est assurée au niveau de la coordination, avec 342 kg de céréale par individu.
Abdoulaye Sanogo, Ag Office de classement de Coton de Koutiala :
« Sans ce classement, la balle ne peut pas sortir »
Le Pouce : Qu’entend-t-on par Office de Classement de Coton ?
ABDOULAYE SANOGO, « C’est une filiale qui se charge du classement de coton pour les ventes. Toutes les filiales, après égrenage du coton, envoient des échantillons au niveau de l’office où il y a des classeurs qualifiés pour classer ce coton. Sans ce classement, la balle ne peut pas sortir. En quelque sorte c’est nous qui identifions ou fixons les types de vente ducoton. Après le classement, on envoie le message de retour à chaque usine pour l’identification de la balle, c’est-à-dire les types de la vente. Dès que cela est fait, on le met à la disposition de la direction commerciale. Toutes les fibres convergent vers l’office de classement. Il y a 17 usines. Chaque balle qui sort, il y a un échantillon qui est tiré pour être acheminé à l’office de classement qui est basé à Koutiala. Chaque matin, nous classons les échantillons des 17 usines qui arrivent. L’office existe depuis la création de la CMDT. Auparavant, chaque direction régionale avait une salle de classement. Il y’en avait à Sikasso, à Koutiala et à Fana. Mais avec le recentrage de la filialisation. Tout a été centralisé au niveau de la salle de centralisation de Koutiala. Cela a été fait en 2009. L’office a été créé en 2009 et les gens ont commencé sous l’ordonnance gouvernementale. Mais les travaux ont normalement commencé en 2010 ».
Le Pouce : Avez-vous le personnel suffisant pour faire le travail ?
ABDOULAYE SANOGO : « Bien sûr, nous avons le personnel qualifié pour faire ce travail. Aujourd’hui, dans la sous-région, les résultats de nos classement sont reconnus fiables. A chaque classement, on prend des échantillons pour aller vérifier dans un autre laboratoire. Au vu de ces résultats, il n’ ya pas de différence significative dans le résultat de classement que nous faisons à notre niveau et l’analyse contrôlée au niveau de l’autre machine. C’est pour dire qu’on a la compétence et le personnel suffisant pour faire ce travail ».
Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
OUMAR DIAKITE, ADMINISTRATEUR GENERAL FILIALE NORD-EST, ZONE DE KOUTIALA
« On compte avoir 230.000 tonnes pour la nouvelle campagne »
Le Pouce : Pouvez-vous nous parler du bilan de la filiale nord-est ?
OUMAR DIAKITE, « On a clôturé la campagne d’égrenage, exactement le 29mars 2017. Ça nous a donné un résultat de 208 816, 80 kg tonnes pour une prévision de 203.900 tonnes. Ça nous fait un pourcentage de réalisation de 102,41 % avec un rendement au champ de 1,35tà l’hectare. Ce résultat nous réjouit énormément. Cela est l’effort conjugué des producteurs, de l’encadrement, des autres partenaires, l’Etat et même de nos responsables de la holding. Ces acteurs n’ont ménagé aucun effort au début de cette campagne pour nous mettre dans des situations confortables afin qu’on puisse atteindre ces objectifs. A côté de ça, le paiement coton est achevé à hauteur de 90%. Nous avons une recette nette payée aux producteurs d’environ 45milliards 700millions de FCFA. Il ne reste 10% qui ne font que 3milliards 700 Millions FCFA. Au total, nous allons redistribuer au niveau des producteurs environ 50 milliards de FCFA au niveau de la filiale nord-est ».
Le Pouce : Qu’est-il de la gestion des intrants ?
OUMAR DIAKITE, « La gestion des intrants est plus ou moins maîtrisée. Il faut une gestion rationnelle au niveau du producteur. Sinon, au niveau de nos magasiniers, on suit régulièrement nos mises en place. Mais, il va falloir au niveau de l’utilisation de ces intrants, que ça se fasse conformément aux normes édictées par nos itinéraires techniques. C’est à cela qu’on œuvre tous les temps afin que ces intrants puissent apporter une valeur ajoutée en termes de rendement. Je précise qu’il y a de cela deux à trois campagnes, on est en train d’amender nos sols. Les intrants qu’on utilise habituellement, le complexe coton, l’urée, et le complexe réal, ils sont absorbés au niveau d’un complexe absorbant qui n’est efficace que si l’acidité du sol est régulée. Des études ont montré qu’au niveau du Mali sud, pratiquement nos sols sont tous acides. Il va falloir un amendement calcaire. C’est la chaux agricole qu’on est en train d’utiliser. Nous sommes en train de sensibiliser et d’expliquer aux producteurs que cela est nécessaire aujourd’hui pour avoir un gain substantiel au niveau du rendement. A côté, il y a aussi le phosphate naturel de Tilemsi qui a été reconditionné par Toguna Agro Industries-sa, sous forme de granulé et dont l’utilisation est plus facile avec les producteurs. Auparavant, c’était sous la forme poudreuse. Quand ils veulent l’épandre, c’est la poussière qui s’élevait. Ça été un handicap à la vulgarisation. Mais aujourd’hui, c’est un engrais qui se présente comme le complexe coton, comme l’urée, en terme granulé. Cela fait que les gens sont beaucoup partant, parce qu’ils savent déjà l’utilité de cet engrais par rapport à l’amélioration de la structure du sol ».
Le Pouce : Qu’en est-il de la nouvelle campagne ?
OUMAR DIAKITE, « La campagne s’annonce bien. On a fait un recensement au niveau des producteurs au mois de septembre. Ce recensement analysé et ajusté a été arrêté à 227.000 hectares. Pour le moment, on parle d’hectare et on prévoit une production à travers un rendement qu’on se fixe. Sur ces 227.00 hectares, on compte avoir 230.000 tonnes. Ça va faire un gap substantiel. De 208000 à 230000, je pense que c’est quelque chose qui n’est pas une négligeable. En termes de préparatif, les semences sont en train d’être mise en place au niveau des producteurs. Quant aux engrais, on est à 90% de mise en place. Ça part en jumelage. Depuis le jour où on apporte l’engrais, on amène l’engrais. C’est la chaux et le PNT qui sont les deux produits qu’on utilise d’abord. Ils sont en train d’aller vers les utilisateurs. Il y a d’autres dispositifs qu’on est en train de prendre pour la nouvelle campagne. On insiste beaucoup par rapport à l’accompagnement des producteurs. Aussi, nous mettons un accent particulier sur la présence effective de l’encadrement auprès des producteurs. Chaque encadreur doit être à son poste. En ce qui concerne les postes vacants par suite de départ à la retraite ou d’impotence de certains agents, la holding a promis des mesures dans de brefs délais. On va mettre à leur disposition des agents pour combler ce vide. Une fois que cette couverture est totale, en termes d’accompagnement du producteur, il s’agit de passer aux itinéraires techniques, notamment les différentes stages de démonstrations pour expliquer aux producteur comment s’y prendre afin d’avoir un très bon rendement. A côté de ça, il beaucoup d’autres choses surtout techniques qu’on va mettre en place afin d’améliorer le rendement, la qualité du coton, j’en passe.
Le Pouce : Koutiala utilise beaucoup de saisonniers, quel est le sort qui leur réservé?
OUMAR DIAKITE, « Les saisonniers sont importants autant que les permanents. Sans eux, il n’y aura pas de campagne. C’est une question de statut. Ça se gère petit à petit. Nous sommes 400 permanents à Koutiala au niveau de la filiale, pour environ 1000 saisonniers. Vous voyez déjà le rapport. Sans les saisonniers, il n’y aurait pas de résultats. Ils sont considérés comme les autres. On est en train de voir par rapport à notre accord d’établissement, comment leur faire avancer en tenant compte de leur ancienneté ou comment souvent les transformer en permanents, pour qu’on puisse donner un sens à tout l’apport qu’ils font dans l’économie du pays ».
MAMADOU SANGARE, SEGAL COMITE SYNDICAL CMDT KOUTIALA
« Les travailleurs ne sont pas contents de la prestation de l’INPS »
A Koutiala, les travailleurs de la CMDT déplorent le manque d’efficacité du bureau local de l’INPS. Le secrétaire général du comité syndical des travailleurs de la CMDT de Koutiala, Mamadou Sangaré, explique.
Le Pouce : A propos des prestations de l’INPS qu’est ce qui se passe ?
MAMADOU SANGARE : « Après une concertation, les travailleurs ont dit qu’ils ne sont pas contents de la prestation de l’INPS, notamment sa façon de travailler et de gestion des allocations familiales.Mêmes les congés de maternité sont en retard de paiement. Après concertation avec les délégués syndicaux, les travailleurs ont décidé de profiter de cette visite pour faire part au président directeur général de la CMDT,de la situation inconfortable et inexplicable qu’ils connaissent . Le représentant de l’INPS de Koutiala a été approché par nos soins avec les pièces impayées. Une correspondance qui a été adressée à Sikasso par rapport à ces impayées. Nous relevons de Sikasso, mais notre bureau correspondant est à Koutiala. Si le paiement n’est pas fait à Koutiala, nous irons à Sikasso. Sikasso dit que l’effectif des saisonniers qui est très élevé pose des problèmes dans le traitement diligent des dossiers. Le manque de personnel a été souligné par Sikasso ».
Rassemblés à Koutiala par Tiémoko Traoré