Crise à l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton : Pas de boycott de l’or blanc, mais les frondeurs réclament toujours la tête de Bakary Togola

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Campagne de commercialisation du coton à SiguimelaConvaincus d’être dans la légalité, ils ont remis sur le tapis leur demande du départ pur et simple de l’ancien 4ème vice-président du PDES des amis d’ATT, Bakary Togola, et la reprise des élections, conformément aux textes régissant leur faitière, à Marakacoungo, il y a une dizaine de jours au cours d’une assemblée générale.

Cette rencontre, qui avait mobilisé plusieurs milliers de producteurs, venus de toutes les zones, a fait une annonce de taille. Celle du non boycott de la prochaine campagne cotonnière. Cette décision salutaire a été très difficile à prendre. Il nous revient que les responsables de la contestation ont dû batailler fort pour convaincre certains extrémistes de la nécessité d’aller à la culture du coton cette année.

D’ailleurs, beaucoup d’entre eux campent toujours sur leur position. Interrogés sur les raisons de ce changement de donne, qui semble conforter le controversé patron de l’APCAM, les frondeurs expliquent que le coton va au delà de la modeste personne de Bakary Togola et de ses soutiens politiques. «Le coton, c’est 18% du produit intérieur brut du Mali. Aller au boycott de ce produit serait une grosse erreur de notre part. Mieux, nous ne voulons pas donner l’impression que nous sommes des négationnistes, même si certains essayent de nous présenter comme tels.

Nous n’avons pas demandé la mer à boire. Nous voulons tout simplement l’application des textes de notre organisation. L’élection de Bakary Togola n’a pas observé les règles de l’Union Nationale des sociétés coopératives de coton. Ce n’est qu’un secret de polichinelle. Cela a même été reconnu par des conseillers du ministre Tréta, dans une note interne dont nous détenons copie» nous a confié l’un des responsables du mouvement de contestation, qui va tôt ou tard emporter l’inamovible Président de l’APCAM.

C’est dire que la crise née de la non application des textes de l’Union Nationale des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton n’est pas prête à estomper. Pis, on insinue que «c’est une bande de mécontents» qui sont parvenus à tromper les gens. Comme cela a été confié par un haut responsable de la Compagnie Malienne de Développement du Textile à Mme Anne Logile (la patronne de l’AFD avait dit à ses interlocuteurs qu’il ne fallait pas minimiser la contestation), lors de la récente visite de supervision d’une délégation de l’Agence Française de Développement dans le cadre du Projet d’Appui aux Systèmes d’Exploitation en zone cotonnière PASE 2, dont la maîtrise d’ouvrage est confiée à l’APCAM.

Parler «de bande de mécontents» n’est ni plus ni moins qu’une façon déguisée et peu honnête de vouloir déplacer le problème de la part des soutiens de Bakary Togola, puisqu’il ne s’agit pas de majorité ou de minorité, mais de l’application des textes qui régissent une organisation.

Certes, avec cette sage décision de Marakacoungo on peut parler d’une petite victoire pour le demi-dieu de l’APCAM, mais le réveil va sans doute être brutal pour Bakary Togola et ses soutiens tapis dans la haute sphère de l’administration, puisque les frondeurs ont décidé d’intensifier les actions sur le terrain.

Aujourd’hui, ils animent une grande rencontre à Koutiala, à l’image de ce qu’on a vu il y a quelques jours à Marakacoungo. Suivra aussi une autre mobilisation générale à Sikasso, courant début de semaine prochaine. Le tout sera sanctionné par une grande rencontre bilan à Bamako. Il nous revient que cette dernière va définir un plan d’actions, dont l’objectif prioritaire reste l’application des textes de l’Union.

Yaya Samaké

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