Commencés le 18 janvier, les travaux des assises nationales sur le coton ont pris fin le lundi 8 février par la cérémonie de clôture présidée par le Premier ministre, Moctar Ouane. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été faites par les participants composés notamment du monde rural.
Une initiative du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, ces assises nationales ont été un cadre idéal pour les acteurs de la filières coton de se concerter en vue de pourvoir identifier les voies et moyens susceptibles de favoriser une véritable relance de la culture du coton dans notre pays, à partir de la campagne 2021-2022 en vue de la rendre plus résiliente, compétitive et durable. Et cela, après 3 grandes crises ayant fortement frappé de plein fouet l’or blanc malien portant ainsi un coup sérieux à l’économie nationale.
Ainsi, durant une vingtaine de jours d’échanges d’idées, les participants sont arrivés à la conclusion qu’il faudra prendre certaines mesures susceptibles de garantir la survie de la filière coton et de favoriser sa relance dès la prochaine campagne agricole.
De ce fait, en ce qui concerne le mécanisme d’approvisionnement et de financement des intrants et la subvention de l’Etat aux producteurs de coton, il a été recommandé de maintenir la subvention sur les engrais sous sa forme actuelle (subvention sur le prix des engrais), de transférer la subvention sur le prix à la production. Transférer également à la CMDT, dès la campagne agricole 2022/2023, la fonction d’approvisionnement en intrants de qualité sur une période de deux ou cinq (5) ans au regard des insuffisances actuelles du GIE et de l’ampleur des questions de gouvernance qui ont contribué à détériorer le climat de confiance entre les producteurs. Cela, avec l’implication des organisations de producteurs dans le processus d’acquisition et de veille à la transparence des opérations.
Pour ce qui est de la relance de la culture du coton après le boycott des cultivateurs motivé en grande partie par le prix du Kg du coton ainsi que des intrants, les participants ont recommandé entre autres de fixer un prix incitatif au kilogramme de coton graine et diminuer autant que possible le prix des intrants et des matériels agricoles, de rendre gratuites les semences de coton aux producteurs, de mettre en place un programme de formation continue pour permettre à la nouvelle génération de producteurs de mieux maîtriser les techniques et les technologies relatives à l’utilisation des intrants. Mais aussi, de mobiliser des ressources nécessaires au financement des mesures d’adaptation et d’atténuation auprès du fonds climat, du fonds vert climat et d’autres partenaires techniques et financiers pour renforcer la résilience des producteurs de coton aux effets néfastes des changements climatiques. Et enfin, de promouvoir la culture du coton bio pour répondre aux exigences de l’évolution du marché mondial en plus d’avoir songé à faciliter l’accès à l’aliment bétail pour les bœufs de labour.
Représentant le président de la Transition, le chef du gouvernement a indiqué que ces mesures contribueront, d’une part, à renforcer de façon significative la résilience, la durabilité et la compétitivité de la filière cotonnière du Mali et, d’autre part, permettront à notre pays de reconquérir sa place de premier producteur de coton de bonne qualité dans la sous-région et sur le continent africain.
Convaincus de la pertinence des recommandations de ces Assises, les participants ont exhorté le gouvernement à mettre en place une commission de suivi desdites recommandations.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Ould Mahmoud, a pris l’engagement de ne ménager aucun effort pour la mise en œuvre de ces recommandations en rapport avec l’ensemble des acteurs de la filière et avec l’accompagnement politique des plus hautes autorités du pays. Car à ses dires, le coton malien peut et doit reconquérir sa place de leader au niveau sous régional et sur le continent. « Le secteur coton doit se surpasser et aider le Mali à briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la précarité », a-t-il dit.
Alassane Cissouma