Les actions initiées par la Direction de la CMDT pour redresser l’institution et l’a placé au cœur du développement économique et social, sont –elles en train d’être torpillées ? La construction de deux usines de filature en zone aéroportuaire, en vue d’augmenter la capacité de transformation du coton malien et résoudre la lancinante question du manque d’emplois prend, incompréhensiblement, du retard. Qui a intérêt à saboter le projet présidentiel de booster notre économie, de même que les initiatives de la nouvelle équipe de la CMDT ?
L’ambition de la nouvelle direction de la CMDT, de redresser son institution et l’a placé au cœur du développement économique et social, est indiscutable. L’actuel patron de la CMDT, s’est fait entourer d’une équipe de direction qui partage ses ambitions. Depuis son arrivée à la tête de l’institution, l’homme et ses collaborateurs multiplient les initiatives, allant au contact avec la base. Objectif : augmenter la capacité de production et de transformation du coton, créer le maximum d’emplois, donner une place de choix à la CMDT sur l’échelle internationale.
Cet objectif répond à la vision du Chef de l’Etat, le président Ibrahim Boubacar Kéita qui place l’agriculture au centre de sa politique de développement. C’est pour cela que 15% du budget national a été alloué à ce secteur.
L’atout de l’actuel PDG de la CMDT, est sa connaissance du milieu financier qui lui permet de drainer d’importants fonds auprès des bailleurs et partenaires dans le cadre de la coopération multi bilatérales. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, dit-on. Homme de terrain, Modibo Koné n’hésite jamais à aller à la rencontre des paysans, des équipes de base. Conscient que pour obtenir des bons résultats, il faut savoir écouter les acteurs à la base – prendre en compte leurs préoccupations et apporter des solutions. C’est pour cette raison qu’il a ré institué le « Comité de direction » qui est un cadre consultatif avec tous les acteurs de la CMDT.
Les ambitions de la campagne 2016-2017 sont claires : atteindre voire dépasser les 650 000 tonnes. Ces ambitions vont aussi avec celles de rendre l’unité industrielle performante. Au mois de mars 2016, Modibo Koné a fait signer à la CMDT, des contrats de réalisation de deux nouvelles usines (Kadiolo et Kimparana 2), mais aussi de rénovation et d’extension de trois anciennes usines (Dioila, Koumantou et Sikasso 2). En juillet dernier, il a signé avec la partie chinoise et sous la co présidence des ministres Kassoum Denon et Koniba Sidibé, une convention de construction de deux usines de filature et de trois usines d’égrenage de coton. Les deux usines de filature, avec une capacité de transformation de 600 000 tonnes de coton pour environ 8000 emplois créés, devraient être implantées en Zone aéroportuaire et les usines d’égrenage, en zone cotonnière.
Aujourd’hui, la réalisation de ce projet est-elle menacée ? L’entreprise chinoise, responsable de la réalisation ronge le frein devant ce que d’aucuns appellent la « lourdeur administrative ». Une rencontre avec le Premier ministre, a été reportée sine die. Côté Domaines de l’Etat, on « hésite ». Pourtant, une usine est bien implantée en zone aéroportuaire depuis belle lurette.
La question que l’on pourrait amener à se poser, est : y a-t-il réellement une volonté d’empêcher la réalisation de ce grand projet et pourquoi ? Pourquoi l’Etat actionnaire de la CMDT et propriétaire des terres, ne trouverai pas un autre emplacement pour cette usine au cas où la zone aéroportuaire poserait un problème avec l’ASECNA. ? La construction des deux usines, est prévue sur une superficie de 2500 ha et devrait générer environ 8000 emplois soit 4000 par usine. Les deux usines, ont une capacité de production de 6000 tonnes de coton, soit 20% de la production. Doit-on torpiller la réalisation de tel projet pour quel que motif que ce soit ? Tout est possible entre les cadres maliens qui réfléchissent en termes d’intérêts personnels et qui font preuve d’égocentrisme. Pendant ce temps , dans la sous région certains sont à l’affût et n’attendent que le clash pour récupérer ce projet de filature grande envergure de plus de trois cents milliards.
Le moment n’est-il pas venu pour le président de la République SEM Ibrahim Boubacar Kéita de s’intéresser un temps soit peu à l’évolution de ce dossier. Pourtant, la réalisation de ces deux usines pourrait redorer le blason du président IBK en quête d’un second mandat.
Tiémoko Traoré