La production est passée de 440 000 à 548 695 tonnes, soit une augmentation de 4%. Elle a aussi enregistré un bénéfice de 14,168 milliards dont 2 milliards de dividende pour l’Etat, une première dans l’histoire. La bonne nouvelle a été annoncée par son Président directeur général, Kalifa Sanogo. C’était le samedi 18 avril 2015 à l’hôtel Salam à la faveur d’un point de presse en marge de la 77ème session ordinaire de la structure.
A en croire le Patron de la CMDT, tous les signaux de la compagnie sont au vert. Selon les responsables de la Compagnie, sur une production comptage de 547 700 tonnes, il a été transporté 548 715 977 kg sur lesquels 548 695 157 kg ont été enregistrés, soit 100,18% de la prévision initiale. Il a été enregistré une production fibre de 232 748 027.5 kg avec un rendement de 42,42% pour une prévision de 42% soit 101% ; une production graine de 290 106 356 kg avec un rendement de 52,87% pour une prévision de 53,16% soit 99,45%. Aussi, il a été obtenu un taux de grade de tête de 83,2% contre une prévision de 81,2% soit 102,4%. A cela s’ajoute une cadence moyenne en jour calendaire de 3305 tonnes pour une somme de la moyenne des usines de 3678 tonnes contre une prévision de 3499 soit un record absolu pour la CMDT. A cette longue liste s’ajoute le raccordement des usines de Sikasso 2 et Koutiala 4 sur un réseau interconnecté d’EDM-SA.
Le PDG Sanogo précisera que le rendement est passé de 916 Kg/Ha à 1000 kg/Ha. Malgré l’augmentation de la production, se félicite M. Sanogo, toute la quantité a été égrenée à la date du 3 avril contrairement à la campagne précédente où l’égrenage n’a pu fini, qu’au 13 avril. Ce qui dénote du dynamisme et la motivation de l’équipe de Sanogo.
Deuxième producteur du coton en Afrique après le Burkina Faso, le Mali est aujourd’hui envié. C’est la quatrième fois dans son histoire que la CMDT atteint un tel niveau de production. Ce n’est pas aussi fréquent à la CMDT d’avoir plus de 14 milliards de bénéfice aux termes de l’exercice d’une seule campagne, soulignera le conférencier.
Impressionné par l’ascension de la Compagnie malienne pour le développement des textiles, une mission burkinabé, affirme le PDG Sanogo, a séjourné au Mali à la mi-novembre pour s’inspirer le l’expérience de la production et la commercialisation du coton malien. Car, explique Kalifa Sanogo, en plus de l’augmentation de la quantité de notre production, la qualité du coton malien attise la jalousie. « Au moment où certains voisins ont du mal à trouver preneur à leur produit, de par la qualité de son coton, le Mali peine à satisfaire sa clientèle», s’est-il vanté.
L’autre fait marquant la vie de la CMDT, poursuivra-t-il, est le remboursement par anticipation de ses dettes même si cela n’arrange pas certaines banques. En plus, contrairement au passé, les producteurs entrent en possession de leur argent dans les délais raisonnables. « L’année dernière, tous les paysans ont eu leur argent en Avril», indiquera-t-il.
Nonobstant ces acquis, dit le PDG, la compagnie n’entend pas baisser la garde. Elle travaillera à maintenir le cap, voire le dépasser en terme de rendement au champ et à l’égrenage ainsi que la bataille pour la qualité du produit.
Forts de ces résultats plus qu’encourageants, le PDG a salué l’engagement des paysans et de leur encadrement. Avant d’ajouter que le meilleur est à venir, car la hausse du dollar face à l’Euro est favorable pour nous.
Toutefois, il regrette l’absence d’unités de transformation de la fibre qui, aujourd’hui, demande une grande ingénierie de vente. A savoir : choisir le bon moment et la bonne destination.
La Cmdt, un soutien à l’autosuffisance alimentaire
Selon le président directeur général de la Cmdt, outre les prouesses commerciales et son influence sur l’économie nationale, la compagnie contribue beaucoup à l’autosuffisance alimentaire au Mali. Grâce aux fertilisants utilisés dans les champs de coton, à la faveur des rotations de cultures, les céréales y trouvent leur compte. La cotonculture contribue à la production de 600 000 tonnes de céréales, expliquera le conférencier. Donc un véritable levier pour l’autosuffisance alimentaire.
Le recouvrement des dettes en cours
Longtemps victime de non paiement de ses dus, la Cmdt a pris le taureau par les cornes. Selon son patron, elle a engagé des procédures pour récupérer tous ses dus qui sont encore récupérables. Dans cette logique, à la suite d’une procédure judiciaire, il a été demandé au Groupe Tomota, propriétaire d’Huicoma, de rembourser les 23 milliards qu’il doit à la Cmdt. Le même scénario s’est produit au Togo où son débiteur a été sommé par la justice togolaise de lui payer 1,5 milliard. D’autres actions sont en cours contre ses autres débiteurs.
Des perspectives ambitieuses pour la promotion de la compagnie
En dépit de son succès, à l’occasion de sa 77ème session, la Cmdt a tracé des perspectives aussi bonnes qu’ambitieuses pour la promotion de ses services au grand bonheur de ses clients. Ainsi, elle s’est fixée comme objectif: la production de 650 000 tonnes de coton graine au titre de la campagne 2015-2016. Ce qui exige une meilleure préparation de l’outil industriel pour la prise en charge notamment de transport et d’égrenage de la production à bonne date.
Pour ce faire, des dispositions adéquates ont été prises. Il s’agit du renforcement du parc de transport de la Cmdt par l’acquisition de 23 camions multi bennes et de 10 engins de manutention ; du renforcement de la capacité d’égrenage suite au remplacement prévu de deux kits d’égreneuses, 158 scies par kits de 170 scies à Dioïla et Koumantou ; l’augmentation de la capacité d’égrenage par l’installation d’une nouvelle usine de 3×161 scies d’une capacité de 45 000 tonnes. A cela s’ajoute, la recherche de financement pour la réhabilitation des pistes cotonnières, le vaste programme de formation professionnel pour améliorer la prise en charge de la maintenance afin d’améliorer certains ratios d’exploitation de l’outil de production de la compagnie.
Oumar KONATE
Quand on met l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut, il n’y a pas de miracles mais des réalisations. Si toutes les entreprises publiques pouvaient être géré de cette manière, il n’y aurait pas de raison que des générations entières se sacrifient au large des côtes européennes. La pauvreté n’est pas une facilité mais la corruption et la mal gouvernance ne font que l’accentuer.
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