Le président IBK a fait de l’agriculture, le moteur de la relance économique. Le secteur connaît, en ce moment, des turbulences qui pourraient, toutefois, empêcher de réaliser ce grand défi.
Pays sahélien, le Mali n’en demeure pas moins riche en ressources naturelles. Ses capacités agricoles, font de lui, un grenier potentiel pour toute la sous-région. Pourvu qu’elles soient exploitées à bon efficient. Les vastes plaines de l’Office du Niger, suffisent, à elles seules, à nourrir les Maliens. Sans ajouter, les étendues territoriales de la région de Sikasso, riches en terres exploitables pour l’agriculture ; celles de la région de Ségou…Bref, la terre pourrait nourrir les Maliens. Et c’est pourquoi, le président IBK a décidé de faire de l’agriculture, le moteur de la relance économique du pays. A peu près 15% du budget national, est alloué à ce secteur.
La CMDT, le fleuron de l’économie nationale
La compagnie malienne du développement des textiles, a fait ses preuves par le passé. Elle est, devenue, aujourd’hui, aux yeux de certains observateurs, un géant aux pieds fragiles. Créée pour promouvoir le coton malien, la CMDT a été victime de sa mauvaise gestion. Elle tente de se relever.
Le défi majeur pour ce géant de l’industrie du textile, est, d’abord, la réconciliation du monde rural. Réconcilier les paysans entre eux et les paysans et les responsables de la société, demeure la priorité des priorités pour les dirigeants de la société qui doivent aussi faire face à l’influence du politique à cause de l’électorat que représente le monde paysan.
Le nouveau patron de la boîte se nomme Modibo Koné. Il prend les rennes de la société au moment où l’espoir reprend à naitre dans les esprits. Son prédécesseur, loin d’avoir démérité, a laissé quelque chose dans les caisses (27 milliards de FCFA déclarés à la presse) avant de rendre le tablier, victime de la crise qui secoue actuellement le monde paysan. Peut-il faire autant que son prédécesseur sinon faire plus ?
Récemment en tournée à l’intérieur du pays afin de s’enquérir de l’état des choses, Modibo Koné nourrit des ambitions qui pourraient être à l’avantage du secteur. Le nouveau PDG place la barre à 800 000 tonnes de coton contre 600 000 tonnes la campagne précédente. La question que tout le monde se pose, est : comment compte-t-il s’y prendre pour atteindre ces objectifs vu que le monde des paysans est actuellement divisé à cause de la personne de Bakary Togola, président de l’APCAM, dont la gestion est décriée par certains paysans et responsables du monde rural (l’affaire de l’engrais frelaté en est un exemple illustratif). Deux têtes sont déjà tombées, même s’il est difficile d’établir un lien entre leur départ et cette affaire d’engrais frelaté qui continue de polluer l’atmosphère autour des paysans. Il s’agit de Bocari Treta, ex ministre de l’Agriculture et Kalfa Sanogo, ex PDG de la CMDT. C’est dire que le défi est énorme pour Modibo Koné qui doit également éviter de diviser davantage.
Pour réaliser ses rêves, le nouveau PDG de la CMDT doit se faire entourer d’une équipe fidèle et engagée pour la cause des paysans. Une équipe qui œuvre plus pour le retour au calme au sein de la grande famille des paysans que d’être des pyromanes. Enfin, une équipe qui saura résister aux pressions politiciennes et n’avoir comme objectif que le développement du monde rural.
La CMDT est un poids lourd de l’économie nationale. Certaines personnes se plaisent à dire que quand la CMDT va, l’économie nationale va ; mais quand elle tousse, c’est tout un pays qui est enrhumé. Plus de deux millions de paysans vivent grâce à la CMDT. L’apport de la CMDT à la caisse de l’Etat, est considérable. Cette société emploie des milliers de personnes et contribuent ainsi à réduire le chômage et endiguer l’exode rural. Rien que pour ça, on ne doit pas jouer à fragiliser cette société qui demeure le fleuron de l’économie nationale.
Tièmoko Traoré