Organisés par l’AJVC en collaboration avec la CMDT, les travaux du colloque sur la valorisation du coton ont démarré hier jeudi 27 avril à l’hôtel Azalaï Salam pour deux jours. Avec comme thème : ’’ le rôle du genre dans la transformation locale du coton’’. La cérémonie d’ouverture était présidée par la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Wallet Intallou en présence du président de l’AJVC, Abdel Rahamane Sy, du directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Tidiane Doucouré, du représentant du ministre de l’Agriculture, Dramane Sanogo et de la représentante du ministre du Développement Industriel, Maïga Mariam Maïga.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’AJVC, Abdel Rahamane Sy, a déclaré qu’environ une superficie de 134,518 km2 est destinée à la culture du coton au Mali. Soit plus de 3.500 villages cotonniers enregistrés par la CMDT. Selon lui, 24% de la population malienne vit dans la zone cotonnière. Et d’après lui, parallèlement à la culture du coton, plusieurs petites unités de transformation artisanales se mettent en place en vue de relever le niveau actuel de transformation du coton qui est de l’ordre de 2%. A l’en croire, sur instruction du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, le plan stratégique de développement de la filière coton prévoit en 2018 une production 800.000 tonnes, soit une valeur ajoutée d’environ 15%.
Pour lui, ce colloque est un évènement professionnel à caractère scientifique, technologique qui traitera des problèmes que connait le secteur. Mais aussi, fera des recommandations pour la promotion du secteur coton en appui au gouvernement.
« Nous prenons l’engagement que les résultats de ces travaux seront remis au gouvernement du Mali pour notre accompagnement à l’atteinte des objectifs 15 à 20% à l’horizon 2021 », a-t-il laissé entendre.
Le directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Tidiane Doucouré a quant lui, affirmé que ce colloque est d’une importance capitale pour le secteur du coton au Mali. Car dit-il, il traduit la volonté manifeste des autorités à faire de l’agriculture, le moteur de la croissance économique. Dans cette dynamique, il a révélé que la CMDT à travers son programme d’extension des infrastructures industrielles a prévu la construction de trois nouvelles usines avec une capacité de production de 50.000 tonnes de coton graine chacune, par campagne. Cependant déplore t-il, la transformation de la fibre reste un souci majeur pour les autorités de ce pays.
A sa suite, la représentante du ministre du Développement Industriel, Maïga Mariam Maïga a souligné que ce colloque réunit tous les acteurs du secteur du coton afin d’évoquer la problématique liée à la production du coton. Selon elle, bien que le Mali soit grand producteur de l’or blanc en Afrique, seulement 2% de la fibre sont transformés localement. Et c’est pour rehausser le taux de transformation de la production nationale de coton et créer de la valeur ajoutée dit-elle, que l’Etat a décidé de soutenir les entreprises évoluant dans ce secteur à travers la signature de contrats de performance.
Le représentant du ministre de l’Agriculture, Dramane Sanogo a, quant à lui, apprécié les résultats atteints au cours de la campagne agricole 2016-2017. Il s’agit de 647000 tonnes de coton graine et 2.143.000 tonnes de céréales sèches.
La ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Wallet Intallou, ajoutera que cette initiative de l’AJVC permettra non seulement de contribuer au développement social et économique local par la valorisation du coton. Mais également de booster la production nationale de coton par la valeur ajoutée de la transformation. Selon elle, le coton occupe 25% du PIB national et constitue la première ressource des exportations du Mali avec plus de 600.000 tonnes de coton par an voire 800.000 à l’horizon 2018.
« Le Mali figure incontestablement dans le peloton de tête de la production cotonnière africaine. L’organisation d’un tel colloque ayant pour thème ‘’ le rôle du genre dans la transformation locale du coton’’ regroupant l’ensemble des acteurs de la filière du coton est une opportunité pour traiter des questions relatives à l’accès des femmes et des jeunes aux activités liées aux secteurs du coton avec comme perspectives, la valorisation de ce fleuron de notre économie », a-t-elle expliqué. Avant d’ajouter qu’ils sont très honorés de travailler en parfaite cohésion avec cette jeunesse ambitieuse, porteuse d’objectifs salutaires pour la valorisation du coton.
Aoua Traoré