CMDT: La privatisation toujours à l’ordre du jour 

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Toujours sur la table des négociations, la question relative à la privatisation de la filière coton reste d’actualité. Et nu doute que toute personne tenue pour responsable de la vente de la filière coton répondra tôt ou tard de ses actes devant le peuple. Compte tenu du redressement amorcé en son sein depuis novembre 2008, il paraît aujourd’hui imprudent de « bazarder » la CMDT.

En effet, la vente de la filière coton pourrait constituer une grossière erreur à ne pas commettre. La CMDT et la filière coton ne sont pas à brader, et une quelconque liquidation de cette filière risquerait de provoquer un désastre pour des dizaines de chefs de familles qui seront ainsi contraints de faire valoir leur droit à une retraite forcée. Et que deviendraient les membres de leurs familles, notamment leurs femmes et enfants?
En dépit des performances enregistrées par la filière cotonnière au cours de la campagne 2011-2012, la question relative à la privatisation du secteur reste toujours d’actualité. D’où cette interrogation : Si la CMDT parvenait à redresser la situation, la privatisation sera-elle nécessaire ? La réponse est non !
Aussi, très nombreux sont les producteurs de coton du pays à voir déjà d’un mauvais œil une quelconque privatisation de la CMDT et de la filière coton. Il paraît donc très imprudent de privatiser aveuglement la filière cotonnière, car la pilule risque d’être très amère à avaler..

Jusqu’ici, aucune privatisation n’a été réussie dans notre pays !
A ce jour, le constat reste amer : jusque-là, toutes les privatisations entreprises au Mali n’ont jamais donné satisfaction ni aux travailleurs, ni à l’Etat. Que dire alors de la privatisation de HUICOMA ? Vendue de façon nébuleuse et à moins de 20 milliards de CFA à l’opérateur économique Alou Tomota, l’HUICOMA est de nos jours « enterré ». Et le grand mal dans tout cela, c’est que les travailleurs de cette boîte ont presque tous été licenciés. Le résultat de cette vente « anarchique » est à la base de la misère dans laquelle des dizaines de chefs de familles vivent actuellement. Malgré tout, Alou Tomota n’en fait pas une préoccupation, car il a d’autres « chats à fouetter » plutôt que de s’occuper du sort de ces pauvres gens.

C’est pourquoi il serait mieux que les autorités compétentes, en premier le garant de la survie du secteur agricole (le Chef de l’Etat) analysent mûrement tous les paramètres de cette privatisation avant de se lancer éperdument dans une aventure dont l’avenir ne sera aucunement meilleur et pour les producteurs, et pour l’Etat. Une étude que nous avons menée démontre que durant ces dernières années, toutes les privatisations opérées entre l’Etat et les privés n’ont donné aucun bon résultat. Alors, pourquoi vendre la filière coton, surtout au moment où le redressement en cours au sein de la filière semble réussir ?

Toute personne tenue pour responsable de la vente de la filière coton rendra tôt ou tard compte aux Maliens !
En réalité, une quelconque vente de la filière cotonnière sera une catastrophe, un désastre, voire même une descente aux enfers de la production cotonnière. En effet, la filière coton est un secteur trop important pour l’économie nationale pour être liquidé n’importe comment. La vente de la filière coton est tout simplement une trahison envers les producteurs de l’or blanc.

En jetant un regard sur l’évolution actuelle des choses, l’espoir est permis quant au sauvetage de la filière, car l’équipe dirigée par Tiènan Coulibaly semble détenir des solutions adéquates pour sauver la filière du coton au Mali. Il ne faudrait alors qu’on « jette du sable dans les yeux » des producteurs. En clair, la vente de la filière n’est pas une bonne chose pour l’économie nationale.

Des privés incohérents qui n’ont aucun souci du bien-être de leurs employés !
Un privé qui achète une telle structure ne pourra pas satisfaire les besoins des cotonculteurs autant que l’Etat. Le constat peut être paraître amer pour certains. Mais en réalité, pour un privé qui achète par exemple une action au niveau de la filière et qui ne parvient pas à atteindre son objectif au cours d’une campagne, il est difficile de continuer ensuite à financer quelque chose qui ne lui rapporte rien.
La fermeture de HUICOMA est passée par là : Alou Tomota a décidé de fermer cette boîte parce qu’il a jugé qu’elle ne lui rapporte rien. Dans ce cas, qui sont les véritables perdants ? Ce sont les travailleurs !
Alors, en bradant la CMDT (la filière coton), il va sans dire que celui qui sera tenu pour responsable de cette mascarade rendra tôt ou tard compte aux populations maliennes en général, et aux acteurs du secteur agricole en particulier.
Par Zhao Ahmed A. Bamba

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