La cotonculture qui constituait une pouesse pour notre économie, est plongée dans des difficultés depuis les années 2000, suite aux effets conjugués des aléas climatiques et à la baisse des cours du coton sur le plan international. Cette descente aux enfers est perceptible actuellement. Pour la campagne en cours, la production sera en deçà des attentes.
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LES ANNEES DE GLOIRE DU COTON
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Depuis la création de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) en 1974. La culture cotonnière s’était hissée à un niveau extremement élevé. Ce qui s’était traduit d’une part par une prospérité sans précédent des populations des zones productrices de coton. Dans ces contrées les pistes rurales, l’habitat et les moyens d’équipement ont largement bénéficié des retombées de la cotonculture.
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D’autre part, ce progrès s’est traduit par une amélioration de la santé financière de l’Etat malien. Avant l’avènement de l’exploitation à grande échelle de l’or malien, le coton était l’épine dorsale de l’économie malienne eu égard à son apport dans les exportations et le Trésor public ne faisait que renflouer ses caisses. Après des années de succès, la production cotonnière s’est engouffrée.
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LA CRISE ACTUELLE DU COTON
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La crise qui sécoue le secteur coton depuis les années 2000 cause de sérieux préjudices à tous les acteurs concernés (producteurs aussi bien que Etat). Elle se manifeste à différents échelons et chacun entrave sérieuse l’épanouissement du coton.
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LES ALEAS CLIMATIQUES
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Au cours de ces dernières années le climat est devenu plus rigoureux à cause de la fréquence de la secheresse. Cette dégradation est aussi la conséquence d’une déforestation sans précédent qui est un facteur favorisant les perturbations climatiques.
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Cette perturbation a eu des effets pervers sur l’ensemble de la production agricole mais singulièrement sur la cotonculture qui nécessite une pluviométrie abondante et équilibrée. Pour cette campagne les semis ont été tardifs et ne sont apparus qu’au mois de juillet, ce qui a été un facteur de découragement de certains producteurs.
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LA BAISSE DES COURS DU COTON
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Actuellement, un nombre important de producteurs de coton estime que le coton n’est plus rentable à cause de la baisse des prix de cette matière première sur la marché mondial. La chute des cours de ce produit à l’international est imputable aux effets des subventions du gouvernement américain aux producteurs de coton. La baisse des cours de l’or blanc met de l’eau dans le gaz du côté de l’économie nationale.
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Pour la précédente campagne cotonnière les prix du coton graine aux producteurs étaient 165 F CFA; 140 F CFA et 125 F CFA pour respectivement le premier choix, le second choix et le troisième choix. Pour celle en cours, les prix sont presque similaires. Et de l’avis de certains producteurs, certains ont jugé nécessaire de s’abstenir de produire le coton cette année.
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LE SURENDETTEMENT DES PAYSANS
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De façon générale dans le monde rural et singulièrement dans les zones cotonnières le le constat est que les paysans sont fortement endettés. La culture cotonnière nécessité l’utilisation d’une importante quantité d’intrants. Les paysans n’ayant pas des moyens financiers importants s’endettent auprès des banques intervenant dans le secteur (principalement la BNDA et Kafo Jiginew).
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Si les recoltes sont moins bonnes ou si les prix chutent, les paysans ont des problèmes auprès de ces institutions financières. Dans les contrées où la culture cotonnière occupe une place prépondérante les paysans sont de plus en plus sceptiques pour la production du coton.
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LES PREVISIONS EN BAISSE POUR LA CAMPAGNE EN COURS
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Dans la quasi-totalité des zones de production agricole (ZPA) les attentes sont en deçà des prévsions. Cette situation trouve son explication dans les facteurs que nous avons déjà énumérés.
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Le coton malien est d’ores et déjà dans l’impasse. Pour résoudre ces problèmes qui minent de façon durable le coton malien une restructuration profonde est nécessaire.
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Mamoutou DIALLO (Stagiaire)
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