Bakari TOGOLA, Président de L''APCAM, face à la Presse : «Nous ferons tout notre possible pour arrêter la privatisation de la CMDT»

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La première session du conseil d”administration de l”Union nationale des sociétés coopératives des producteurs de coton (UN-SCPC) vient de se tenir dans la salle de conférence de l”APCAM. A la fin des travaux, le vendredi 18 mai, Bakari Togola, président de l”UN-SCPC et également de l”APCAM, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué la naissance de la nouvelle organisation paysanne, les contestations dont elle fait l”objet et la crise que traverse la filière cotonnière.

L”Union nationale des sociétés coopératives des producteurs de coton (UN-SCPC) est une nouvelle organisation paysanne qui vient de voir le jour au terme d”un long processus d”élections auprès des structures de base des régions cotonnières.

L”UN-SCPC ainsi portée sur les fonts baptismaux vise la promotion, la valorisation de la culture du coton, plus particulièrement des revenus des cotonculteurs à travers la gestion durable des ressources naturelles, l”approvisionnement des producteurs en intrants et équipements, la commercialisation du coton graine, et enfin la recherche et la diffusion de l”information sur les prix du coton fibre sur le marché mondial. La première session de cette structure qui permettra aux producteurs de jouer pleinement leur rôle dans la privatisation, a pris fin la semaine dernière. Cette session qui a regroupé les membres du bureau et du conseil d”administration a permis à l”UN-SCPC de se doter d”un programme d”activités pour 2007 et d”un budget de plus de 226 millions de FCFA.

Occasion pour son tout nouveau président, Bakari Togola entouré des membres de son équipe, de donner des explications sur la mise en place des structures. A l”en croire, l”UN-SCPC a été créée au terme d”un long processus d”élections paysannes. Ce processus est parti du niveau local au niveau national en passant par les secteurs, communes et régions. Pour Bakari Togola, à tous ces niveaux, les élections sont déroulées dans la plus grande transparence en présence des différentes autorités politiques, administratives et judiciaires.

Cependant, comme dans une élection il faut des gagnants et des perdants, le président dira que ceux qui ont été battus démocratiquement ou qui se sont retirés en refusant de payer la cotisation obligatoire pour être éligibles, se sont regroupés sous la houlette de Tahirou Bamba et Keffa Diarra pour constituer une Fédération nationale des producteurs de coton. Quoi qu”il arrive dira M. Togola, la porte est ouverte à tout le monde car le monde rural doit pouvoir surpasser ses différends et travailler dans l”union et l”entente.

Dans on exposé, le président de l”APCAM a soutenu que la question du monde rural n”est pas une affaire politique. Chose curieuse si l”on sait que c”est lui Bakari Togola qui avait été le premier à appeler les paysans à soutenir le candidat ATT. Comme explication, il dira, sans d”ailleurs convaincre, que cela n”était pas un acte politique mais l”expression d”un choix en fonction des faits.

Autre sujet évoqué : la fixation du prix d”achat du coton graine dont le kilo sera acheté à 160 F CFA contre 165 F la campagne précédente. Pour l”orateur les producteurs ont accepté ce prix après explications.Le grand problème est la chute de la production et du rendement constatée lors des deux dernières saisons.

Pour la privatisation de la CMDT, le président de l”UN-SCPC a indiqué qu”aucun producteur de coton n”y est favorable et que les paysans l”ont manifesté. «Mais comme c’est une exigence des bailleurs, on est contraint d”y aller et de nous préparer. Mais si on pouvait surseoir à cette privatisation cela serait mieux car elle n”augure aucune perspective pour la filière. Nous ferons tout notre possible pour l”empêcher» a t-il expliqué.

La flambée des prix des céréales malgré la bonne production de l”année dernière a été soulevée. Le conférencier a donné l”assurance qu”il n”y a aucun risque d”insécurité alimentaire cette année, au contraire il y a un excédent que les producteurs ont du mal à vendre. Quant aux prix, soutient-il, cela dépend des commerçants qui jouent à la surenchère.

Youssouf CAMARA

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