Cet ancien ministre de l’agriculture sous la transition en 2012 et natif de Sougoumba dans la commune de Konigué, cercle de Koutiala, est en terrain connu. Homme réputé intègre et travailleur M. Baba Berthé aura en charge de donner à l’une des fiertés du fleuron industriel malien toute sa grandeur des années 1994. Il aura la lourde responsabilité de redonner confiance et espoir à toutes ces populations qui vivent de la contonculture et permettre à l’Etat de renflouer ses caisses. M. Berthé pourra-t-il réussir là où Kalifa Sanogo a trébuché sur l’affaire des engrais frelatés ? Et Modibo Koné n’aura survécu que 9 mois ? Réussira-t-il, lui qui est plus technocrate que politique, à déjouer la pression des caciques du régime et du RPM ? Aura-t-il l’étoffe de redresser la grande malade qu’est devenue la CMDT après ses reformes ratées ?
En trois ans de gestion de pouvoir, le Président IBK est toujours à la recherche des compétences rares, d’où les multiples changements de ministres et des directeurs généraux. La CMDT ne fait malheureusement pas exception. C’est pourquoi elle vient de connaitre son troisième commandant de bord en trois ans. Ce fut d’abord Kalifa Sanogo qui bat pour le moment le record de longévité à la tête de la Compagnie sous IBK, ensuite Modibo Koné, limogé après seulement 9 mois de gestion. Aujourd’hui, c’est M. Baba Berthé qui arrive aux commandes du bateau du géant des textiles au Mali, la CMDT. Si Baba Berthé a les atouts pour donner un nouveau souffle à la CMDT, pour avoir été ministre de l’Agriculture sous la Transition dans le Gouvernement de Diango Sissoko, sa tâche ne sera pas pour autant aisée, tant de nombreux obstacles se dressent devant lui. Il aura à gérer la forte pression des caciques du régime et celle du syndicat des travailleurs, mais surtout la grogne des coopératives de cotonculteurs. Administrateur chevronné issu des sérails du Commandement et professeur émérite de Droit Public à l’ancienne ENA de Bamako, il saura certainement trouver les astuces nécessaires pour prendre les décisions qui s’imposent fussent-elles impopulaires pour combler le vide laissé par ses prédécesseurs en sauvegardant les intérêts de tous les acteurs.
Portrait du nouveau PDG de la CMDT qui cristallise les espoirs du monde paysan
Baba Berthé est né vers 1961 à Sougoumba dans la commune de Konigué, cercle de Koutiala. Après des études fondamentales dans son village natal puis à l’école fondamentale privée de Koutiala, il poursuit ses études au lycée de Sikasso où il obtient le BAC. Il entre ensuite à l’École Nationale d’Administration de Bamako.
Il intègre la fonction publique en 1987 en qualité d’Administrateur Civil et accomplit son service national des jeunes avec un stage à la Direction centrale du personnel de l’Administration et des finances de l’État-major de l’Armée de l’air. En 1989, il est nommé secrétaire général au Gouvernorat de Tombouctou et devient entre mars 1989 et janvier 1991 chef d’arrondissement à Gargando et Razelma dans la région de Tombouctou. Il est fait entre janvier et août 1991, chef d’arrondissement à Gossi.
Il étudie à l’Université des sciences sociales de Toulouse où il obtient un DEA en Droit Public fondamental, puis un doctorat en Droit Public en 1998. De retour au bercail, il est chargé de cours à l’Université de Bamako. Entre 2000 et 2004, il est professeur invité à l’Institut d’études politiques de Toulouse où il donne des cours relatifs notamment à l’évolution des pratiques démocratiques en Afrique au cours de la décennie 1990-2000, à la problématique de la sécurité en Afrique de l’Ouest et à l’économie rurale au Mali.
De 2000 à 2004, il est chargé de mission à la présidence de la République, puis conseiller technique au Secrétariat général de la Présidence et adjoint au secrétaire général de la Présidence de 2008 à 2011. Le 16 mai 2011, il est nommé secrétaire général de la Présidence de la République où il succéda à Diango Sissoko. Le 15 décembre 2012, il est nommé ministre de l’Agriculture.
En définitive, si l’habit ne fait pas le moine, il n’en demeure pas moins que c’est à travers l’habit qu’on reconnait le moine. Son fort ancrage dans le monde rural et son expérience du commandement sur le terrain et dans l’Administration lui serviront très certainement de boussole pour remettre les pendules à l’heure à la CMDT. Il devra relever d’énormes défis pour hisser la CMDT au rang de compagnie pilote dans la sous-région et au service exclusif du monde paysan.
Youssouf Sissoko
Certes, il est originaire de a principale zone de production du coton, il fut aussi Ministre de l’Agriculture, mais ce monsieur n’a aucun encrage dans le monde rural! C’est un bon prof et un bureaucrate pure et simple qui ne connaît rien de l’Entreprenariat Agricole. Il va devoir apprendre avant d’avoir à prendre de bonnes décisions. Je lui souhaite bonne chance et surtout beaucoup de courage!
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