Le bureau de la section syndicale de la filière coton en zone CMDT n’entend pas baisser les bras tant qu’il n’ya pas satisfaction de ses revendications portant sur l’implication des travailleurs dans la commission technique de suivi mise en place par décision N° 06-00 102 MEF/SG du 24 novembre 2006, et dans toute autre commission créer à cet effet, la formalisation par écrit le financement par l’Etat du plan social de 2003 de la CMDT et l’application de ce plan social avant la filialisation de la compagnie.rn
En effet, après la grève de 48 heures des 20 et 21 mars 2007, la section syndicale de la filière coton en zone CMDT a décrété depuis hier une grève de 72 heures, qui prendra fin demain 05 avril 2007. Si à la suite de cette grève les responsables chargés du secteur restaient sourds à ce mouvement, le bureau syndical se propose de tenir une assemblée générale le mardi 10 avril 2007 pour évaluer ce qui s’est passé afin de décréter ou pas une grève illimitée dès le lendemain, 11 avril. Reste à savoir si on en arrivait là.
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En tout cas, malgré l’implication du ministre de l’Agriculture, du président de l’APCAM, du secrétaire général de l’UNTM et du ministre de la Fonction publique, aucun accord n’a pu être obtenu avec la section syndicale pour éviter la deuxième grève qui est en cours. Que réclame ce syndicat?
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De l’accord de 2006
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En effet, du procès verbal de conciliation de la commission mise en place suite au préavis de grève en date du 08 octobre déposé par la section syndicale de la filière coton, on avait trouvé un terrain d’entente sur les points de revendication exprimés. Au terme des négociations, les parties ont convenu de ce qui suit : sur la CMDT , la partie syndicale a demandé l’implication des travailleurs dans les étapes du processus de privatisation de la CMDT conformément au principe du dialogue social.
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Dans le même accord, la partie gouvernementale avait fait remarquer que les conclusions du consultant demeurent des propositions et de ce fait n’engagent pas le gouvernement. S’agissant du plan social qui semble être le point crucial pour lequel les travailleurs veulent se battre, il avait été clairement dit que le plan social de la CMDT est et demeure en vigueur dans toutes ses dispositions.
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Un rebondissement
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A en croire le contenu des termes du préavis déposé par le syndicat ; car dans la préavis de cette grève aussi les exigences du syndicat portent sur l’implication des travailleurs dans le commission technique de suivi mise en place par décision n°06 001 102 ministère de l’Economie et des finances du 24 novembre 2006 et dans toute autre commission créée à cet effet ; la formalisation par écrit le financement par l’Etat du plan social de 2003 de la CMDT et l’application de ce plan social avant la filiasation de la CMDT. Toutes ces revendications étaient exprimées par le syndicat en 2006.
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Par ailleurs, l’une des préoccupations de l’ensemble des travailleurs de la CMDT est contenue dans leur mémoire de défense. Depuis plusieurs années maintenant, dit ce document, la chute drastique des cours du coton sur le marché mondial, les subventions américaines, européennes et chinoises, ainsi que la parité euro/dollar défavorable ont entraîné pour la CMDT l’incapacité à faire face à toutes ses obligations. Cette situation a amené les partenaires techniques et financiers à obliger l’Etat, malgré la place stratégique de la CMDT dans l’économie du Mali, à décider de sa privatisation.
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Et dans le cadre de cette privatisation, le gouvernement du Mali a opté pour la solution de la filialisation. Celle-ci consistera à diviser la zone cotonnière en quatre parties, dans lesquelles seront créés quatre filiales autonomes, dont le capital sera détenu à 100% par la CMDT.
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Le gouvernement a en outre choisi de ne procéder à aucun licenciement et de redéployer tout le personnel de la CMDT , y compris les 206 agents de la Direction Générale , dans les filiales. Face à cette situation, les travailleurs de la CMDT sont inquiets par rapport à la non implication du syndicat au comité technique de suivi, à la volonté politique du gouvernement de ne pas faire de licenciement, et au financement du plan social par la CMDT.
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La non implication de la Section Syndicale Filière Coton dans le comité technique de suivi est très dangereuse pour les travailleurs. Les grandes décisions sur la privatisation seront prises sans tenir compte de notre avis, en particulier la discussion et la signature du cahier de charge.
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Moussa TOURE
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