A l’issue du 83è conseil d’administration de la CMDT :« Faire des efforts pour rationaliser les dépenses … améliorer le rendement à l’hectare !»

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83ème conseil d’administration de la CMDT
Baba Berthe, PDG CDMT

La Compagnie malienne du développement des textiles (CMDT) a tenu, mercredi dernier, la 83è session de son Conseil d’Administration à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Elle s’est déroulée en présence des administrateurs dont le représentant de Géocoton, Ibrahima Diack et présidée par le PDG de la CMDT, Baba Berthé, qui nous rappelle dans cette interview les grandes décisions issues de cette session. Il s’agit entre autres de la rationalisation des dépenses et subséquemment, de l’amélioration des rendements du coton à l’hectare.

Pourriez-vous, à l’issue de cette 83è session ordinaire de la CMDT Holding, nous dire quelles sont les grandes décisions qui ont été prises ?

En réalité, cette session, elle est dédiée à l’examen des documents financiers et, de ce point de vue, je pense que l’exercice a réussi parce qu’au cours de cet exercice, on a présenté le bilan de l’exercice 2016. C’est-à-dire, l’exercice qui commence le 1er janvier 2016 et qui prend fin le 31 décembre 2016. Je le précise. Et donc, la gestion financière. Qu’est-ce qui s’est passé et qu’est-ce qu’on a eu comme résultats ? On a un chiffre d’affaires qui s’élève pour à 216 milliards 600 millions de F CFA. On a un total bilan qui est légèrement supérieur à 213 milliards 100 millions de F CFA.

La différence, le résultat net, est autour de 2 milliards 100 millions. Ce qui, comparé à l’exercice 2015, est important. Il y a quand même lieu de se poser des questions à savoir : pourquoi, en 2015 nous étions à 7 milliards et en 2016 nous sommes à 2 milliards ?

Le résultat net, il ne faut pas le confondre avec le solde de trésorerie qui est ce que vous avez dans les caisses et dans les comptes bancaires à l’instant ‘’T’’. Le résultat net d’un exercice est figé alors que le solde de trésorerie évolue de jour en jour.

De ce point de vue, il y a effectivement des questions à se poser à savoir, est-ce que le circuit des dépenses a été suffisamment maîtrisé ? La réponse des administrateurs c’est évidemment non. D’où la principale recommandation des administrateurs : faire des efforts pour rationaliser les dépenses. Et, la deuxième recommandation qui permet d’améliorer le revenu de la CMDT, c’est, vous vous en doutez certainement, c’est l’amélioration du rendement à l’hectare.

Nous avons un rendement à l’hectare qui tourne autour de 900 kg de coton graine à l’hectare, qui n’est pas une sacrée performance ! Ça veut dire que si nous voulons améliorer le revenu des paysans, améliorer le volume de la production. Il y a pour cela deux pistes : soit on augmente les superficies et en ce moment, ce n’est pas une bonne chose ni pour l’environnement ni pour le producteur, soit il faut aller vers une amélioration du rendement. Et si vous allez à un rendement à l’hectare d’une tonne et demie, c’est comme si vous avez une fois et demie le prix du kilo de celui qui n’a pas une tonne à l’hectare.

Ça rend donc votre exploitation rentable et contribue à améliorer de façon significative le volume de la production et, c’est pour cela que le conseil a recommandé l’amélioration du rendement et, pour le faire, les agronomes ont une solution. Ils nous ont proposé cette solution et au cours de notre tournée, nous en avons parlé et nous en avons rendu compte à notre autorité de tutelle qu’est le ministère de l’agriculture.

Ce sont les principales recommandations qui sont issues de cette 83è session du Conseil d’Administration de la CMDT.

En quoi le processus de modernisation enclenché à la CMDT profitera-t-il aux cotonculteurs ?

La CMDT est l’outil des producteurs. S’il n’y avait pas de cotonculteurs, il n’y aurait pas d’usine. Maintenant, la modernisation dont vous parlez, il s’agit, j’imagine de la modernisation de l’outil industriel, qui a vocation à égrener le coton parce que nous restons au stade d’égrenage. Nous ne transformons pas le coton. Peut-être la modernisation pourrait se poursuivre vers une transformation significative du coton au-delà de la fibre que nous transportons aujourd’hui. Or, ce marché de la fibre, est un marché volatile. Un marché à termes, parce que, figure-vous : nous vendons la production de la campagne 2017-2018.

Il en est de même pour le café, le cacao. On le vend aujourd’hui parce que quand nous nous rendons compte que le prix atteint un seuil qui est rentable pour la CMDT, pour les producteurs, nous vendons par anticipation. Et quand la production sort des champs et des usines, celui à qui nous l’avons vendue nous lui fournissons la qualité de la fibre qu’il avait demandée.

Je pense que la modernisation de l’outil, le perfectionnement de l’outil industriel est à l’avantage du paysan parce qu’au lieu de vendre notre kilo à moyen terme ou à long terme, au lieu de vendre de la fibre, c’est plutôt le fil ou le tissu que nous allons vendre. La chemise que vous portez et que vous achetez à 10.000 F CFA fait à peine un kilo de coton, vendu aujourd’hui à moins de 1000 F le kg. Et la chemise, vous la rachetez dans un pays étranger à 10.000, 20.000 voire 30.000 F CFA. Ça veut dire que nous avons des progrès à faire et je suis un partisan de ceux qui pensent qu’il faut améliorer notre outil industriel, il faut moderniser la CMDT. C’est ce dont le Mali a besoin. C’est ce dont le producteur a besoin.

 Propos recueillis par Habi Kaba Diakité

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