Cherté des produits agro-alimentaires importés au Mali : Le ras-le-bol

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Pendant que les importateurs maliens de produits agro-alimentaires payent plus de 7 millions de FCFA comme frais de douane pour un camion de 60 tonnes, d’autres de la CEDEAO (comme la Côte d’Ivoire, le Niger et le Sénégal) ne versent qu’environ 2 millions de FCFA à leurs autorités douanières pour le même camion de 60 tonnes.

Ce qui explique la cherté des produits agro-alimentaires importés au Mali. L’association des importateurs des produits agro-alimentaires au Mali (AIPAM) accusent le ministère de commerce d’en être à la base.

 C’est au cours d’une conférence de presse tenue samedi dernier à la chambre de commerce que les représentants de l’AIPAM ont crié leurs ras-le-bol à travers leur secrétaire général, Mr Broulaye  Balo. Celui-ci était entouré de la vice-présidente de l’AIPAM, Mme La Kadiatou La, Mme Alimatou Diop et Ismail Bamba tous membres de l’association.

Dans sa déclaration, Mr Broulaye Balo, secrétaire général de l’AIPAM, a expliqué l’augmentation de la valeur douanière au Mali par rapport aux autres pays de la CEDEAO qui n’ont pas encore ratifié le texte de 35% tandis que le nôtre est déjà à près de 62% avec 200F/kg des produits agro-alimentaires importés.

En claire, Mr Balo explique : « de 1997 vers 2006 avec 15 tonnes ou 20 tonnes la valeur était estimée à 20f/kg soit un droit de douane de 2.000.000 de FCFA et 30f/kg pour les 40 tonnes soit un droit de 3.000.000.

De 2006 à 2012 toujours avec la pression fiscale de 44,88% la valeur était de 80f/kg et le droit s’élevait à plus d’un million pour le camion de 30 tonnes et plus de 2 millions de FCFA pour les 60 tonnes.

De 2013 à 2014, la valeur était 130f/kg avec un droit de douane de plus 2 millions pour les 30 tonnes et près de 5 millions pour les 60 tonnes.

A la date d’aujourd’hui, la valeur au Mali est de 200f/kg, soit près de 4 millions de droits de douane pour les 30 tonnes et plus de 7 millions de FCFA pour les 60 tonnes avec la pression fiscale de la CEDEAO de 61,98%. Tout cela sans les frais de transport et les produits avariés.

En somme, le camion de 30 tonnes, en Côte d’Ivoire, est de 100f/kg soit 67500f, au Niger  66f/kg  soit 780.000f  et au Sénégal, 76f/kg soit 680.000 f ».

Selon les conférenciers, aujourd’hui les produits agro-alimentaires importés comme la pomme de terre, l’oignon, la carotte coûtent très chers, parce que, avec le prétexte de protéger la production locale et le des textes de la CEDEAO.

Ils ont aussi dénoncé le manque de volonté du ministre de commerce de respecter l’accord signé entre son département, les commerçants et les producteurs et d’exiger ce nouveau droit de douane. « Le ministre a demandé à la douane d’augmenter ses droits  sur les produits agro-alimentaires importés parce que nous avons refusé d’acheter les produits de Modibo Keita de GDCM qui commençaient à se pourrir », a dénoncé Mr Balo.

Pour sa part, Mme La Kadiatou La, vice-présidente de l’AIPAM indiquera que la moindre des choses, c’est de faciliter l’importation des produits agro-alimentaires durant cette période de soudure où les légumes se font rares et coûtent chers au marché. « Au lieu de cela, la douane se permet d’augmenter son droit.  Trop c’est trop ! Il faut qu’on se dise la vérité. Nous avons tout simplement été trahi par le ministre de commerce », a-t-elle martelé.

Enfin, la vice-présidente de l’AIPAM a invité la première Dame du Mali à prendre son panier de ménagère pour constater elle-même sur le terrain combien les fruits et légumes sont si chers.

Djibril Kayentao

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