La Chambre des mines du Mali (CMM) a solennellement lancé ses activités jeudi dernier au Centre international de conférence de Bamako au cours d’une cérémonie présidée par Amadou Cissé, le ministre des Mines.
C’était en présence de Abdoulaye Pona, le président de cette chambre consulaire ainsi que de Eli Justin Ouédraogo, ingénieur des mines, ancien ministre burkinabè des Mines et porte parole des présidents des Chambres des mines amies. Celui-ci a rappelé combien le contexte mondial imposait aux différents secteurs d’activités de s’organiser, de mettre en synergie leurs efforts pour défendre leurs intérêts. La Chambre des mines du Mali est justement une instance représentant tous les opérateurs miniers de notre pays et des exploitants de matériaux de construction. Elle propose, à ce titre, aux pouvoirs publics, toute mesure propre à favoriser le développement des activités de recherche, de production et de commercialisation des produits miniers. Le lancement officiel des activités qui consacre la volonté active des opérateurs miniers de faire de ce secteur un levier du développement de notre pays était placé sous le signe de « la modernisation du secteur minier malien » La CMM qui se veut être un outil précieux et indispensable à l’amélioration de la rationalisation et au perfectionnement de l’activité du secteur minier national, enregistre une évolution positive constante depuis 1991, a noté Abdoulaye Pona.
Aujourd’hui, l’activité des mines industrielles apporte à notre pays, 75 % de ces recettes d’exportation et représente près de 25 % de son Produit intérieur brut (PIB) , pour plus de dix mille emplois créés. Ainsi, de la Transition démocratique à nos jours, les pouvoirs politiques n’ont cessé de travailler à la consolidation des acquis économiques de l’essor du secteur minier malien. Dans ce sens, il a été entrepris de doter ce secteur de structures spécifiques. Les efforts engagés dans ce sens ont ainsi abouti à la création d’un ministère consacré à la gestion et à la promotion du domaine minier national. Ces efforts ont également conduit à la mise en place d’une chambre consulaire destinée à l’animation et à l’organisation des professions exercées dans les différentes branches d’activités du secteur minier. Dans cette optique, les autorités en charge des mines ont été très justement avisées de prendre des dispositions pour que soit dépassée la monoculture de l’or et que la recherche et l’exploration s’étendent au pétrole, aux gaz et à d’autres substances minérales de valeur. Cette vision de l’avenir a débouché sur la création de l’Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (AUREP). A cet effet, la volonté politique des autorités minières du pays s’exprime également à travers la relecture en cours du code minier afin de l’élaguer des imperfections et lourdeurs que la pratique quotidienne à mises à jour et d’introduire de nouvelles dispositions pour attirer les investisseurs, protéger l’environnement et préserver les intérêt des populations locales.
Le sous-sol de notre pays, a rappelé Abdoulaye Pona, regorge de minerais, parfois de valeurs stratégiques. Il s’agit notamment du diamant dont l’existence est avérée dans une vingtaine de pipes kimberlitiques dans la zone minière de Kéniéba, du manganèse avec plusieurs millions de tonnes de ressources prouvées, du fer estimé à 1,36 milliard de tonnes dans les secteurs de Kita et Naréna, du plomb dans le secteur de Tessalit et Tamanrasset avec 1,7 million de tonnes, du cuivre, du nickel, du gypse, du platine dont les indices ont été relevés respectivement à Nioro, Kadiolo et au nord de Tessalit. Le calcaire de Bafoulabé et Hombori totalise 50 millions de tonnes de minerai approprié pour la fabrication de ciment et de chaux vive. Le sous-sol de notre pays contient également du marbre au nord de Bafoulabé avec environ 10,6 millions de tonnes, de la bauxite à l’Est et au Sud-est avec un potentiel de plus de 1,2 milliard de tonnes, des phosphates avec une réserve prouvée de dizaine de millions de tonnes dans la vallée de Tilemsi notamment de Tamaguilet à Tinehina dans le cercle de Bourem. L’étain, l’uranium, le lithium, le kaolin, les pierres ornementales, l’argile, les sables de verrerie ont été découverts dans le lac Faguibine et les bassins sédimentaires favorables pour la recherche et l’exploitation du pétrole et du gaz, viennent s’ajouter à cette liste non exhaustive. Le ministre Amadou Cissé a rappelé les efforts des pouvoirs publics en vue de redynamiser le secteur minier et d’en faire le moteur de la croissance économique de notre pays. La cérémonie a été marquée par la remise d’une clef symbolisant la remise des attributs de la CMM à son président.