Un siège moderne de deux niveaux sortira de terre dans 6 mois pour abriter la délégation régionale de la chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) à Ségou. La pose de la première pierre a eu lieu ce samedi 30 août 2014 à Ségou sous la présidence du ministre du commerce Abdel Karim Konaté dit Empé.
Pour immortaliser l’instant, c’est une forte délégation composée du Président du collège transitoire de la Ccim, Mamadou Tiéni Konaté, de l’ensemble des présidents de chambres consulaires du Mali et du monde des affaires, qui accompagnait le ministre.
Souhaitant la bienvenue à la délégation, le maire de la commune de Ségou, Ousmane Karamoko Simaga dira que c’est un honneur pour sa commune d’abriter une telle infrastructure, qui, dit-il, contribuera à l’aménagement et à embellissement de sa commune.
Mamadou Tiéni Konaté, Président de la Ccim, lui a souhaité camper les perspectives et donner la vision de ce projet. Ainsi, il dira que Ségou est au Mali la seule ville qui a une grande capacité agro-industrielle avérée. Selon lui, si notre pays se relance économiquement, Ségou constituera le fer de cette lance, et pour preuve, il ajoute que c’est la ville au Mali où les opérateurs économiques ont réalisé des œuvres gigantesques sans avoir été chercher à Bamako. De cette chambre de commerce, Mamadou Tiéni affirme qu’il est attendu une infrastructure devant permettre aux secteurs du commerce et de l’industrie le maximum de services possibles et d’être en symbiose pour faire d’une réalité le potentiel agricole dont recèle Ségou.
Au tour du ministre Abdel Karim Konaté de rendre un vibrant hommage au doyen du monde des affaires malien, Salia Ndao dont il a décidé de donner le nom à la salle de conférence de la nouvelle infrastructure une fois achevée. Une façon pour lui d’immortaliser l’homme. Il lance un appel aux commerçants pour la Paix, la solidarité et l’entraide, car c’est sur eux que repose l’économie du pays et que sans eux rien n’est possible. Le ministre Konaté salue les efforts inlassables des opérateurs économiques de rendre les denrées de premières nécessités moins couteuses que partout dans la sous-région. Il n’a pas oublié les commerçants détaillants dont il loue l’engagement de tous les jours. Pour revenir à la Ccim, le ministre soutient que les textes d’organisation et de fonctionnement ont été révisés et assainis. Quant à l’élection d’un nouveau bureau de la Ccim, il pense que les conditions ne sont pas réunies pour y aller à cause des régions du nord dont la non participation revient à cautionner la partition du pays.
Mieux structurer le monde des affaires
Après avoir annoncé les nouvelles mesures prises devant permettre la transparence et la bonne gestion de la Ccim, le ministre Konaté a tenu à informer les populations de Ségou que désormais, pour éviter l’inflation des prix de la viande au Mali, l’exportation des animaux est réglementée. Il en est de même pour l’aliment bétail qui, dit-il, ne sortira plus du pays en période de soudure, car il faut nourrir nos animaux d’abord. La coupe du bois et l’exportation du charbon de bois sont également interdites. Pour ce qui est de la loi pour la protection des consommateurs, Empé réaffirme la volonté du gouvernement à réglementer le secteur. C’est ainsi qu’il a annoncé que désormais l’Etat va s’immiscer pour arrêter la fixation arbitraire des prix par les commerçants. Même le secteur de l’immobilier n’échappera pas à cette mesure car désormais l’Etat s’engage à réglementer le secteur et fixera les prix de la location des maisons.
Empé, le messager de la Paix et de la réconciliation
Nombreux étaient les Ségoviens émus par le message du ministre du commerce, tellement la teneur et la pertinence étaient grandes. Empé commença par demander des bénédictions à l’ensemble des populations de Ségou pour le pays et la réussite des négociations inter-maliennes, qui commencent cette semaine. Selon lui, nous devons nous engager à éviter l’amalgame pour ne pas aggraver la situation que l’on connait, car personne n’a intérêt à ça aujourd’hui. Tous les Tamasheqs ne sont pas des rebelles, ajoutera t-il, avant de dire que le seul combat qui vaille aujourd’hui, c’est d’œuvrer main dans la main pour sortir notre pays de la situation actuelle.
A noter que la construction de la chambre de Ségou intervient après celle de Kayes. Cette infrastructure sera bâtie sur deux niveaux et coutera près de 300 millions de nos francs. Les travaux sont confiés à l’entreprise Général Entreprise Sissoko, la durée des travaux est de 6 mois. La Ccim, pour cette année, dispose d’un budget d’investissement de 5,250 milliards de F Cfa et elle est actionnaire de la nouvelle banque de développement de l’Union de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, filiales de la BDM.Sa. Bientôt ce sera le tour de la construction du siège de l’école de la Ccim. Tout pour permettre au monde des affaires d’évoluer dans un cadre confortable.
Harber MAIGA (Envoyé Spécial)
