Célébration de la journée de l’industrialisation de l’Afrique sous le thème : « Les sources de financement alternatives »

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La Direction Nationale de l’Industrie en collaboration avec l’Organisation Patronale des Industriels du Mali (OPI), avec l’appui de l’organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a organisé les 22 et

23 novembre derniers au Centre International des Conférences de Bamako la journée de l’industrialisation de  l’Afrique sous le thème : «Les sources de financement alternatives».

 

Présidée par SE M. Moussa Mara, Chef du Gouvernement, la cérémonie d’ouverture de cette journée, s’est déroulée en présence de M. Moustapha Ben Barka, ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, d’autres membres du Gouvernement, de M. Cyril

Achcar, président de l’OPI et de plusieurs autres personnalités.

En effet, le 20 novembre de chaque année, la communauté internationale et plus particulièrement les pays africains célèbrent la journée de l’industrialisation de l’Afrique décrétée par les Nations Unies (résolution 44/237) à l’occasion de la proclamation de la deuxième Décennie du développement industriel de l’Afrique, le 22 décembre 1989.

Ainsi, dans son message, M. Cyril Achcar, Président de l’OPI a avoué que l’objectif recherché par cette célébration est d’inciter les pays africains à s’engager dans le processus industriel et de susciter une prise de conscience au niveau international en faveur du développement industriel de l’Afrique.

«Chaque année, la célébration de cette journée permet aux pays africains de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour développer l’industrie et rattraper le faussé qui nous sépare des pays développés communément appelés pays industrialisés » a-t-il souligné avant d’ajouter que l’édition 2014 innove par le choix de son site, le CICB, par sa durée de deux jours avec une journée professionnelle et une journée grand public pour faire connaitre les productions nationales et par l’éclat avec 300 invités de marque pour l’ouverture et 40 stands industriels à visiter.

Le livre blanc de l’OPI

 

  1. Cyril Achcar a par ailleurs indiqué que le livre blanc de l’industrie produit par l’OPI est un recueille synthétisant la situation industriel de notre pays avec un PIB de la manufacture de 4% contre 11% pour la moyenne UEMOA, 15% pour le Sénégal, 18% pour la Cote d’Ivoire et

24% pour le Maroc, un nombre d’unité industriel de quelques centaines quand les voisins sénégalais et ivoiriens sont à cinq mille en moyenne, un déficit de la balance commercial de près de 400 milliards de FCFA équivalent au montant de l’aide public au développement et des politiques industrielles théoriques menées par le passé sans réelles convictions que l’industrialisation de notre pays est la voie obligée de son développement.

En effet, l’OPI qui a été créée depuis 1976 propose 21 solutions de relance de l’industrie dans le livre blanc nourris par les difficultés rencontrées à l’occasion de 38 ans de pratique de la transformation industrielle d’investisseurs regroupés au sein de cette organisation.

«Ces 21 solutions sont une réponse, nous sommes persuadés aux maux de l’industrie actuelle à savoir : la mauvaise application des textes communautaires et nationaux, la banalisation de l’industrie dans l’exercice quotidien, le déficit de culture industriel, le manque d’audace dans les réformes à mener» a fait savoir le président de l’OPI.

  1. Achcar a exhorté les industriels à faire preuve d’imagination pour être compétitif à un moment où les accords de libres échanges des produits manufacturés se sont élargis à la CEDEAO en plus de l’UEMOA. Car dit-il «Il y va de la survit de nos industries».

«Nous ambitionnons une relecture des traités afin de mieux cerner les problèmes des industriels de l’hinterland et permettre à nos pays sans littoral de pouvoir s’industrialiser à égalité avec nos homologues qui sont installés proches des ports maritimes et sollicitons de nos Autorités la mise en œuvre des clauses de sauvegarde en attendant la relecture du traité pour que cesse les fermetures d’usines dans nos rangs» a-t-il conclu.

Quant au ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, il a dans son discours affirmé que cette journée offre, aux responsables et acteurs africains du développement industriel l’occasion de mener des réflexions sur les progrès réalisés et les efforts à accomplir en vue d’un développement industriel durable de l’Afrique, continent qui accuse un gros retard dans ce domaine.

Le ministre Moustapha Ben Barka dira en outre que la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique se tient cette année au Mali dans un contexte de relance économique du pays et au moment où des pourparlers inclusifs sont en cours en vue d’une réconciliation nationale et un retour définitif et durable de la paix.

Notons que le thème international retenu cette année par les Nations Unies pour la Journée de l’Industrialisation en Afrique et qui porte sur le “Développement industriel inclusif et durable : l’agro-industrie africaine pour la sécurité alimentaire ” appelle les autorités à porter une attention plus accrue au développement de l’agroalimentaire, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de générer plus de revenus, en faveur des couches vulnérables, notamment les femmes et les jeunes en milieu rural.

Pour atteindre cet objectif, dira le ministre Ben Barka «nous devons, d’une part accroitre substantiellement la production et la productivité agricoles, à travers la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole et, d’autre part renforcer l’articulation entre l’Agriculture et l’Industrie, à travers la mise en œuvre de la Politique de Développement Industriel et la

Stratégie Nationale pour le Développement de l’Agroalimentaire».

Selon le ministre, pour résoudre l’épineux problème de financement qui entrave la marche de l’industrialisation de l’Afrique et de notre pays, nous devons nous tourner vers la recherche de sources alternatives.

Et, c’est dans ce cadre, qu’il a été retenu au niveau national le thème du “financement alternatif” du secteur industriel qui été présenté aux industriels par des experts de la Bourse

Régionale des Valeurs Mobilières de l’UEMOA.

Pour sa part M. Moussa Mara a dans sa prise de parole demandé l’engagement des industriels dans la lutte contre la maladie à virus d’Ebola avant de dire que l’industriel est indispensable pour le développement d’un pays. Il s’est engagé pour la mise en œuvre du livre blanc de l’OPI dont les axes forts sont contenus dans sa Déclaration de politique générale. M. Mara a exhorté les industriels à être très actifs, d’être des lobbies et bien organisés pour beaucoup de leurs préoccupations puisent être prises en compte.

A souligner que la journée a été mise a profit pour des communications sur la maladie à virus Ebola, sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières et des présentations de deux panels sur le «développement Industriel et durable : l’agro-industrie pour la sécurité alimentaire» et le «rôle de commande publique dans le développement industriel».

Notons enfin que la journée a été marquée par une visite guidée des stands par son SE M. Moussa et d’autres officiels.

Indiquons par ailleurs qu’à l’occasion de cette journée, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, a affirmé que si de nombreux pays africains ont enregistré des taux de croissance impressionnants ces dernières années, cette nouvelle prospérité n’a pas toujours entraîné la création de richesses pour tous.

«Trop souvent, le développement économique reste tributaire de l’extraction de ressources naturelles et d’une main-d’œuvre peu qualifiée, qui s’accompagnent d’un secteur manufacturier peu développé et d’une répartition inégale des richesses », a affirmé M. Ban dans son message pour la journée.

L’agriculture, qui représente encore l’essentiel des ressources des familles dans les zones rurales, emploie plus de 60% de la main-d’œuvre africaine, dont une majorité de femmes. La faible productivité agricole continue d’être une menace pour la sécurité alimentaire de l’Afrique dans son ensemble. Pour le Secrétaire général, l’Afrique a besoin d’une industrialisation propre, respectueuse de l’environnement, qui tourne le dos aux procédés périmés et polluants au profit de technologies nouvelles.

L’industrialisation inclusive et durable est une étape cruciale de la croissance économique, de la sécurité alimentaire et de l’élimination de la pauvreté en Afrique.

Dieudonné Tembely

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