Depuis des années, le monde des opérateurs économiques maliens est en train de chercher une solution durable à même de préserver son unité au sein de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. En vain. Une situation qui ne pouvait laisser indifférent le nouveau ministre de tutelle, Me Ahmadou Touré.
C’est une lapalissade de dire que les opérateurs maliens ne soufflent pas dans la même trompette et cela depuis belle lurette. Une situation qui s’est, naturellement, répercutée sur la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), qui est censée regrouper tous les acteurs du secteur privé national.
En dépit des efforts des uns et des autres et, principalement, ceux déployés par le président du bureau Jeamille Bittar – depuis 2002 qu’il est à la tête de l’institution – le fossé entre les différentes tendances n’a cessé de s’élargir.
Les démarches menées dans le sens de l’unité et de la cohésion sont restées vaines. Et cela au grand dam de tous les acteurs des secteurs du commerce, des industries et des services regroupés au sein de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Le président de la CCIM, Jeamille Bittar, qui s’est battu sur ce terrain comme un beau diable, n’a vu ses efforts couronnés que par très peu de succès. Qui furent, d’ailleurs, parfois très éphémères.
Afin de trouver une solution à cette crise qui n’a que trop duré, le nouveau ministre du commerce, des mines et de l’industrie, Ahmadou Touré, s’est investi dès son arrivée à la Cité administrative pour trouver un terrain d’entente entre les différents protagonistes.
Jeamille Bittar, dont le second mandat court jusqu’au 28 juillet prochain, a été le premier, avec son bureau au grand complet, à être reçu par l’autorité de tutelle.
C’était le 7 juin dernier lors d’un entretien empreint de respect mutuel et qui a été jugé franc et constructif par les deux parties. Ce jour-là, le ministre Touré, dans un langage sincère et de respect qui a failli même dérouter ses interlocuteurs, était allé droit au but en demandant à Jeamille Bittar de lui faire part des propositions en vue de la mise en place d’un bureau consensuel. Quelques jours après, il a reçu l’autre partie composée d’opérateurs économiques qui avaient eu à croiser le fer avec Jeamille Bittar lors des élections à la Chambre de commerce et d’indistrie du Mali (CCIM) en 2006.
Après des semaines de négociations, il est attendu que le ministre Touré rencontre autour de la même table l’ensemble des protagonistes afin de dégager une solution de sortie de la situation de ni guerre ni paix entre des acteurs dont le souci premier est quand même : le Mali d’abord. Comme cela a été constaté lors des différents entretiens que le ministre a eus avec les uns et les autres.
Au vu des démarches – déjà pleines de promesses – entreprises par le ministre Ahmadou Touré avec l’ensemble des acteurs, on peut parier que le secteur privé malien se retrouvera dans les prochains jours, beaucoup plus uni, beaucoup plus soudé. En tout cas, tel est le vœu que le président Jeamille Bittar a toujours nourri, au cours de ses deux mandats, sans pour autant y parvenir.
Cette fois-ci sera, certainement, la bonne.
Mamadou FOFANA