C’est dans une atmosphère de grande convivialité qu’une importante délégation du Port Autonome d’Abidjan, conduite par Abley Jean, a été reçue, avant-hier lundi, à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) par le Vice-président de l’organisme consulaire, Hamoudi Sidi Ahmed. Au cours des débats, le représentant de la CCIM a soumis à la partie ivoirienne plusieurs sujets de préoccupations allant, principalement, dans le sens de la levée du paiement des faux frais auxquels sont soumis les camionneurs maliens.
Rappelons que depuis mai 2011, les activités au Port Autonome d’Abidjan ont repris et une note d’information allant dans ce sens avait été adressée aux autorités maliennes et aux structures intéréssées. Cela fait suite à la fin de la crise postélectorale qui avait notamment paralysé les activités audit Port. Le séjour des responsables de l’autorité portuaire ivoirienne vise principalement, selon le chef de délégation, à informer, d’une part, l’ensemble des opérateurs économiques maliens de la réouverture du Port Autonome d’Abidjan et, d’autre part, à recueillir les préoccupations de la partie malienne et les attentes de celle-ci par rapport à l’amélioration des prestations offertes aux usagers maliens du Port Autonome d’Abidjan.
Dans ses propos liminaires, le chef de la délégation ivoirienne, Abley Jean, a tout d’abord informé de la nomination d’un nouveau Directeur du Port Autonome d’Abidjan. Compte tenu du rôle et de la place de la clientèle malienne, selon Abley Jean, le tout nouveau Directeur Général du Port Autonome d’Abidjan envisagerait d’effectuer une visite de travail dans notre pays et cela entre le 25 et le 30 de ce mois-ci. D’autre part, la délégation ivoirienne a également déclaré souhaiter recueillir, lors de cette rencontre, les préoccupations de la partie malienne concernant les prestations fournies.
Prenant à son tour la parole, le Vice-président de la CCIM, Hamoudi Sidi Ahmed, a, au nom du président Jeamille Bittar, souhaité la bienvenue aux responsables du Port Autonome d’Abidjan venus préparer la visite de leur Directeur dans notre pays. Il a dit apprécier cette visite qui entre dans le cadre des bonnes relations de coopération entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Il a salué la volonté politique des autorités maliennes et ivoiriennes à rendre cette coopération beaucoup plus dynamique dans l’intérêt de nos deux pays. S’agissant des préoccupations du monde des opérateurs économiques maliens, des chargeurs et des transporteurs qui, a-t-il dit, ont les mêmes intérêts, Hamoudi Sidi Ahmed a évoqué certaines difficultés auxquelles sont confrontés les Maliens au niveau du Port Autonome d’Abidjan.
Parmi celles-ci, il a souligné la suppression, sans motif valable et sans contrepartie, du magasin n°14 ou magasin du Mali, les difficultés d’accès même au Port, le manque de parking digne de ce nom et le manque de sécurité pour les camionneurs maliens. Il a également insisté sur les faux frais que les routiers maliens payent au Conseil Ivoiriens des Chargeurs, à savoir 50 000F CFA par camion et 95 000F CFA par citerne payés à cette structure qui ne fait rien pour mériter ces milliards FCFA ainsi perçus. Pour le vice-président de la CCIM, cela est tout simplement anormal et, ajouté à d’autres frais, cela fait que le Port Autonome d’Abidjan est devenu aujourd’hui plus cher que celui de Dakar ou celui de Tema (Ghana). " Au Conseil Ivoirien des Chargeurs, ils ne font rien pour mériter de prendre un tel montant sur nos camions. Il faudrait donc que disparaisse le paiement de tout frais à ce niveau. Surtout que, selon les autorités ivoiriennes elles-mêmes, il n’y a plus de problème de sécurité sur le corridor Abidjan-Bamako. De ce fait, nous ne sommes pas d’accord que les camionneurs maliens continuent à payer ces faux frais. Ils ne doivent rien payer du tout ; surtout que les autorités ivoiriennes reconnaissent, elles-mêmes, que la paix est de retour et que la sécurité règne sur l’axe Abidjan-Bamako " s’est indigné le vice-président de la CCIM.
Hamoudi Sidi Ahmed a également fustigé l’attitude de certaines personnalités, à l’instar de Ousmane Daou dit Babalaye, président du Conseil Malien des Chargeurs (CMC) tendant à réduire à néant, notamment à travers les médias, le rôle joué par le gouvernement et les autres partenaires, parmi lesquels la CCIM naturellement et le CMTR (Conseil Malien des Transporteurs Routiers) dans le rabattement de ces mêmes coûts qui étaient, durant la crise, respectivement de 100 000F CFA pour les camions et de 150 000F CFA pour les citernes. C’est pourquoi, lors de ladite rencontre, le Vice-président de la CCIM a tenu, devant les autorités du Port Autonome d’Abidjan, à saluer le gouvernement malien et singulièrement le ministre des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, qui a associé des représentants de la CCIM, du CMC et du CMTR à la réunion de travail qu’il a eue, le 6 août 2011, avec son homologue ivoirien, le ministre d’Etat Daniel Kablan Duncan. Parmi les membres de la délégation ivoirienne, il y avait également le Chargé de Communication du Directeur général du Port, Boubacar Toto Ouattara, et un Chef de département, Alexis Guie.
A la suite de fructueux échanges entre la CCIM et les responsables du Port Autonome d’Abidjan, le Vice-président Hamoudi Sidi Ahmed a suggéré que le nouveau Directeur Général du Port Autonome d’Abidjan trouve une solution aux problèmes évoqués avant sa visite prévue courant fin septembre. Il s’agit, principalement, de la mise à disposition du Mali d’un espace de stockage plus important au regard des volumes de son trafic ; des meilleures conditions d’accueil pour les routiers maliens avec des parkings aménagés et sécurisés. Et, bien évidemment, de la suppression pure et simple du paiement des faux frais auxquels sont soumis nos routiers.
Mamadou FOFANA