Rebondissement dans l’affaire de la Ccim : Le Collège transitoire mis en place cette semaine

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S’achemine-t-on vers la fin de la crise au sein de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim)? Au regard des résultats obtenus lors des consultations initiées par le ministre du Commerce et de l’industrie, Abdel Karim Konaté, tout porte à le croire. Il nous revient en effet de source sûre que 95% des intervenants, à savoir les acteurs du secteur privé, ont estimé que le Gouvernement a même mis du temps pour la mise en place du Collège transitoire. D’où la détermination du Département en charge du Commerce et de l’industrie à mettre en place, dès cette semaine, ledit collège transitoire à la tête de la Ccim en lieu et place de l’actuel bureau dirigé par Bittar et dont le mandat a pris fin depuis le 31 juillet 2012.

Siège de la CCIM

Les concertations initiées par le ministre du Commerce et de l’industrie avec les acteurs du secteur privé malien ont été très intenses et ce fut un ballet d’organisations professionnelles dans la salle de conférence dudit ministère le mercredi et le jeudi derniers. Il s’agissait, pour le Ministre Konaté, de faire le point du dossier de la Ccim avec tout le gotha du secteur privé. Faute de pouvoir regrouper en même temps les nombreuses organisations professionnelles pour traiter de la question, le Département du  Commerce et de l’industrie a initié cette forme de concertation qui a donné librement la parole aux acteurs du secteur privé.
A en croire certains participants auxdites concertations, les échanges ont été enrichissants, aussi bien pour les opérateurs économiques que pour le Département. Le Ministre Konaté, dans son introduction, a fait l’historique de la crise en rappelant que le premier élément déclencheur de toutes les interrogations d’aujourd’hui est une lettre adressée par le président sortant de la Ccim, Jeamille Bittar, à son prédécesseur, le Ministre Me Hamadou Touré. Dans cette correspondance datée du 5  juin 2012, Jeamille Bittar signifiait au Ministre que le mandat du bureau qu’il dirigeait devrait expirer le 31 juillet 2012 et exhortait en conséquence le Ministre de prendre toutes les dispositions utiles pour la passation de service.
Dans l’impossibilité d’organiser de nouvelles élections consulaires, au vu de la situation nationale de crise à dimension multiple, de bonne foi, le Ministre Touré a aussitôt commencé les consultations pour trouver une solution transitoire, notamment par la mise en place d’une équipe consensuelle chargée de gérer la période de transition. Quoi de plus normal !
Entre temps, le président sortant de la Ccim, Jeamille Bittar, a adressé un courrier à la Cour suprême du Mali pour solliciter son avis sur une éventuelle prorogation de son mandat, faute d’élection. Ce que la Cour refusa, en lui indiquant qu’il n’a pas qualité en la matière à la saisir autour de ce sujet. Toujours dans la recherche de solution, le Ministre sortant a cru bon  d’avoir l’avis de la Cour suprême qui, dans sa réponse, a estimé que faute d’élection, il sied de laisser le bureau sortant continuer jusqu’à la fin de la crise.
Sachant qu’une crise couve depuis les dernières élections consulaires de 2006 à la Ccim et a même conduit les protagonistes devant les tribunaux; estimant également qu’une grande partie du secteur privé ne se sent plus concernée par les activités de la Chambre, le Ministre Touré, en son temps, avait jugé bon de  continuer les concertations pour aboutir à la mise en place d’un bureau consensuel, conformément aux instructions du Conseil des ministres du 1er août 2012.
Le Ministre Abdel Karim Konaté, toujours dans ses propos liminaires, a fait comprendre à ses invités que c’est dans cet esprit que son prédécesseur a envoyé un courrier à la tendance Bittar et un autre courrier à celle du Groupement des commerçants du Mali, pour leur demander de proposer des noms afin que le bureau consensuel puisse être constitué. Le choix de ces deux camps s’explique par le fait qu’ils se sont affrontés dans les urnes en 2006 lors des dernières élections consulaires. Le Groupement s’est exécuté, répondant ainsi favorablement à la lettre du Ministre. Quant au camp de Bittar, il a estimé s’en référer à l’avis de la Cour suprême du Mali. D’où l’impasse actuelle dans laquelle la Ccim est engagée.
C’est justement pour éviter que la désinformation ne prenne le pas sur la réalité du dossier, que le Ministre Konaté a cru bon de rencontrer tous les acteurs du secteur privé pour recueillir leurs avis et suggestions. Le Ministre a bien raison car la première qualité d’un responsable, c’est de savoir écouter, même s’il faut après faire preuve de jugeote pour ne pas avaler n’importe quelle couleuvre.
Une initiative salutaire
A la suite des différents échanges certes houleux, mais très fructueux, des propositions et suggestions ont été faites au Ministre. Il faut révéler que 95% des intervenants ont estimé que le gouvernement  a même mis du temps pour la mise en place du Collège transitoire, non sans fustiger la gestion actuelle de la Ccim. Ils ont rappelé qu’au lieu de songer aux vraies préoccupations du secteur privé, très nombreuses en ces temps de crise, certains sont en train de sombrer dans des querelles de personne.
C’est pourquoi d’ailleurs, certains intervenants très indignés, ont dit avoir honte d’être des opérateurs économiques au vu du spectacle désolant que le monde des affaires offre aujourd’hui, notamment à travers ce dossier de la Ccim. Raison pour laquelle, ils ont estimé, avec force et conviction, que le Collège transitoire est aujourd’hui la seule solution de sortie de crise. Ne pas mettre ce Collège en place aura des conséquences incalculables sur le secteur privé malien, si l’on en croit les avis de la majorité des groupements professionnels et organisations du secteur privé national. Ils ont ainsi rassuré le Ministre Abdel Karim Konaté de leur soutien total, tout en lui demandant de prendre toutes ses responsabilités, en lui conseillant de ne pas prêter oreille à ceux qui disent qu’ils ont fait partir son prédécesseur à cause de ce problème et que lui-même le suivra. De même un message de sagesse et de retenue a été adressé à ceux qui, sur certaines radios, appellent les opérateurs économiques à la désobéissance fiscale et au rejet du Collège transitoire. Comme si la Ccim était leur seule raison de vivre et que la situation du pays ne les concernait guère.
En conclusion, le Ministre Konaté a remercié les uns et les autres pour avoir fait le déplacement et les a rassurés de son engagement ferme pour résoudre cette question. Il dit ne jamais céder à l’intimidation,  encore moins aux menaces. Il a rassuré être en phase avec le Premier ministre pour la gestion de cette crise. En effet, le Gouvernement avait déjà instruit à son prédécesseur de mettre en place une équipe chargée de gérer la transition, en attendant des moments plus propices à l’organisation d’élections consulaires.
Avec cette évolution du dossier, on peut espérer que ce feuilleton connaîtra son épilogue au cours de cette semaine avec l’installation des membres du Collège transitoire de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Birama FALL          
 
PLAIDOYER
Avenir de la Ccim: des réformes profondes à envisager
Avec l’installation d’une équipe consensuelle en lieu et place de l’actuel bureau, on résout seulement un pan important de la Ccim qui, à y voir de très près, a besoin d’être nettoyée au karcher.
D’abord, pour redéfinir son rôle et sa mission car on a l’impression, en l’état actuel des choses, que c’est une pieuvre à la tête des affaires du Mali pour happer toute initiative qui ne serait pas du goût de ses dirigeants qui se sont beaucoup plus distingués ces derniers temps dans la culture de situations de rente. L’argent du Transit routier inter-états (Trie) attire et est englouti, sans qu’aucun aménagement au titre de la facilité des échanges ne soit réalisé. Alors que c’est vraiment cela l’objet du Trie-Cédéao. Sans compter les facilités de voyage et le rapprochement avec les banques et autres partenaires au développement qui sont utilisés non pas pour promouvoir le secteur privé national, mais pour gérer des projets personnels.
Ensuite, prévenir des dérapages comme ceux connus lors des dernières élections consulaires transformées en foire d’empoigne entre des clans qui se regardaient en chiens de faïence au grand dam du secteur privé national qui se retrouve en lambeaux.  Alors qu’au regard des défis imposés au jour le jour par les règlementations communautaires (Uemoa et Cédéao) c’est seulement dans une atmosphère plus sereine que le secteur privé malien pourrait relever les nombreux défis qui s’imposent à lui.
En outre, il convient de revoir le système électoral de la Ccim pour éviter le gonflement du fichier électoral par des chômeurs et étudiants inscrits frauduleusement dans le but de récupérer ensuite leurs voix par le truchement du vote par correspondance. En effet, puisque l’inscription sur la liste électorale se fait sur la base des copies de patentes et de registre de commerce,  avec un outillage d’édition approprié, on peut facilement installer une véritable industrie de la fraude par le procédé du scanning et du copier-coller. C’est pourquoi, non seulement il faut verrouiller le fichier, mais il faut de la rigueur dans la gestion et le contrôle de ce fichier pour être à l’abri de fraudes et manipulations.
Par ailleurs, il est important de revoir le problème de la représentativité des élus et des membres du bureau, en érigeant des conditions qui permettraient d’éviter que de soi-disant opérateurs économiques qui ne réalisent même pas 20 millions FCFA de chiffre d’affaires annuel ou ne gèrent même pas cinq employés, puissent s’accaparer de cette chambre consulaire pour en faire une vache à lait. Laissant en rade les vrais opérateurs économiques qui sont les icônes des affaires dans notre pays.
Plus aberrant encore, le fait de voir dans le processus de décentralisation avancé du Mali, que l’on puisse encore garder une seule et unique Chambre de commerce et d’industrie à la tête de laquelle le président, se sentant très fort en terme de représentativité et d’influence nationale, utilise sa position à d’autres fins. A l’image des chambres d’agriculture et des chambres de métiers, pourquoi ne pas envisager un système d’organisation qui permettrait de prendre en charge les réalités et préoccupations de développement commercial et industriel à la base par des chambres consulaires locales qui se regrouperaient par la suite en union des chambres de commerce et d’industrie ? Comme c’est le cas maintenant dans beaucoup de pays moins avancés que le Mali en matière de décentralisation ?
Voilà, autant de préoccupations, parmi tant d’autres, sur lesquelles devra se pencher le Département pour en finir avec les conflits et blocages au niveau de la Ccim.
LYNX

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous suggérons qu’un AUDIT URGENT et MINUTIEUX soit effectué par le VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL:
    1°) de la CECIM
    2) du Conseil Économique et Social, (C.E.S).
    Les résultats de cet AUDIT exigeraient d’autres commentaires et révélations.
    L’on disait tantôt, qu’au Mali, pour avoir une promotion sociale économique et financière, il faut un Parti qui vous envoie à l’Assemblée; aux Collectivités, à la CECIM , au C.E.S., etc., et se la couler douce en faisant les éloges du Grand Manitou.

  2. Mr le ministre, vs avez trop duré avec cette situation jusqu’à une impasse qui ne profite qu’à ce battar de bittar et ses accolytes qui continuent à rever car croyant être à l’ère ATT.
    Mettez un terme à leur diversion et amalgame.Il est clairement dit dans les textes de la CCIM que seul en cas de contentieux (qui sont vidés)l’ancienne chambre demeure en fonction; nous sommes loin d’être dans un tel cas; ici c’est une fin de mandat, un point/ligne.

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