Dans son dernier rapport, l’ex-Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, incriminait le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Jeamille Bittar, accusé d’avoir détourné plus d’1 milliard de nos francs Profitant de la clôture des assises de l’Assemblée consulaire, le 22 décembre 2011, Bittar a apporté un démenti formel aux commérages de Sidi Sosso. C’était à la faveur d’une conférence de presse, en présence de tous les membres du bureau de la CCIM.
C’est un Bittar visiblement détendu et bénéficiant de toute la confiance de ses mandants au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) qui était face à la presse, à l’occasion de la clôture de l’Assemblée statutaire des élus consulaires. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, rappelons-le, est un établissement public à caractère professionnel, dirigé par un bureau de treize membres à la tête duquel se trouve un Président. La CCIM compte également des délégations régionales. Lors de son passage pour la vérification de la gestion des fonds de la Chambre, Sidi Sosso Diarra n’aurait pas procédé à une vérification digne de ce nom car, selon Bittar, il n’a interrogé personne et n’a procédé à une aucune descente sur le terrain, jusque dans les régions, pour savoir exactement la manière dont les fonds sont gérés. En d’autres termes, Bittar rejette, comme il l’a d’ailleurs toujours fait, le rapport pondu par le Bureau du Vérificateur général (VEGAL) qui l’accuse de détournement de plus d’un milliard de nos francs.
Pour rappel, Jeamille Bittar dira que c’est grâce à sa bonne volonté que le Vérificateur a pu travailler à la CCIM car les autres membres du bureau avaient refusé qu’il procède à la vérification de la gestion des fonds de la CCIM. En effet, pour eux, l’Etat ne contribuant qu’à 7 millions FACFA dans le budget de fonctionnement de la chambre qui s’élève à des milliards FCFA, n’a pas le droit de se mêler de leurs affaires. « Malgré cet état de fait, nous avons été surpris par la mauvaise volonté et l’amateurisme avec lesquels l’équipe du bureau du VEGAL a effectué son contrôle. Je ne sais même pas comment ils ont fait cette vérification car il n’y a pas eu de séance de travail entre nous », a déploré le président de la Chambre de commerce.
Pour réfuter les accusations de détournement, Bittar citera, entre autres exemples, le cas de l’acquisition du siège de la Délégation de Kidal: « Pour la réalisation du siège de la Délégation de Kidal, nous avons demandé un préfinancement. Partant, un de nos frères a réalisé le travail. Ainsi, nous avons adressé une correspondance au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce pour racheter le local. Après l’accord du Département, nous avons dépêché une mission pour négocier avec le propriétaire. L’accord auquel nous sommes parvenus a été validé par le Ministre Amadou Abdoulaye Diallo. N’ayant pas d’argent, la Chambre a demandé et obtenu le financement de l’opération par la BMS pour pouvoir payer ledit siège à plus de 319 millions FCFA ». Aux dires de la Délégation de Kidal, leur siège est plus confortable que celui de Bamako. Selon Bittar, au lieu d’aller vérifier les informations à la source, Sidi Sosso et ses acolytes sont restés dans leurs bureaux pour écrire ce qui leur passe par la tête. « C’est facile d’écrire et de ternir l’image des honnêtes citoyens » a-t-il dit.
En ce qui concerne le terrain pour le centre de formation à Mopti, le président de la Chambre a précisé que la parcelle a été achetée à 15 millions de nos francs et la somme a été virée au compte de la Délégation de Mopti. « Pour Sidi Sosso, cela aussi est un détournement de fonds. Mais de grâce, qu’on arrête ! ». S’exclame-t-il.
Par ailleurs, il a aussi souligné que toutes les délégations régionales ont leur budget de fonctionnement. Se voulant plus précis, il dira que le budget de fonctionnement mensuel de la Délégation de Kayes, en 2007, était de 1.600.000 FCFA, 1.073.000 FCFA pour Sikasso, et 1.500.000 FCFA pour Gao. Bittar a donc vraiment du mal à comprendre comment le Vérificateur a pu faire des allégations aussi graves sans effectuer le moindre déplacement sur le terrain. « Il paraît que le dossier est chez le Procureur. Je suis pressé d’être entendu afin que la vérité éclate », conclura Jeamille Bittar.
Oumar KONATE