Lors d’un point de presse à la clôture des travaux de la session 2011 de l’assemblée consulaire de la Ccim:Jeamille Bittar et Hama Aba Cissé ont rejeté en bloc les accusations de fraudes contenues dans le Rapport du BVG

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Le président et le vice président de la CCIM, Jeamille Bittar et Hama Cissé

Au cours d’un point de presse qu’il a animé à la clôture des travaux de la session ordinaire 2011 de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), le président de l’Institution, Jeamille Bittar, a rejeté en bloc les accusations de fraudes contenues dans le Rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG) sur la ” Vérification financière de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali “. Quant au second vice-président de la CCIM, Hama Aba Cissé, président de la Coordination des commerçants détaillants du Mali, il a vu en ce rapport du BVG ” une manipulation politicienne ” visant à briser les ambitions présidentielles de Jeamille Bittar. Le point de presse a eu lieu, le jeudi 22 décembre 2011 au CICB, en présence notamment des membres du Bureau et des présidents des Délégations régionales.

La session 2011 de l’Assemblée Consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) a clos ses travaux le jeudi 22 décembre 2011 au CICB par une conférence de presse animée par le président de l’Institution, Jeamille Bittar. Compte tenu de l’importance des sujets qu’il allait aborder, le président Bittar était entouré de ses vice-présidents et des présidents des Délégations régionales en présence d’une trentaine de journalistes.

      Au cours de ce point de presse, les questions des confrères ont porté essentiellement sur la crise alimentaire, les accusations de fraude relatives à la vérification financière de la CCIM par le Bureau du Vérificateur Général en 2010 et sur la situation au Nord du pays.

A la question d’une consœur relative à des propos de Jeamille Bittar, selon lesquels le ” secteur privé est instrumentalisé “, le président de la CCIM a répondu : ” Je l’ai dit dans mon discours à l’ouverture des travaux de cette session de l’Assemblée Consulaire. Les opérateurs économiques sont souvent instrumentalisés. C’est vrai. Nous avons toujours été les parents pauvres. Quand il y a des élections, nous sommes sollicités. C’est le secteur privé qui est le bailleur de fonds, qui finance en réalité les campagnes électorales. On nous promet terre et ciel. Mais, au finish, quand ces personnes sont élues, il s’avère très difficile d’avoir un rendez-vous avec elles. Je ne suis pas le seul à faire ce constat, mais c’est l’ensemble du secteur privé qui le dit aujourd’hui. Cet état de fait a existé longtemps et nous pensons maintenant être assez matures pour nous prononcer par rapport à notre avenir. Cela est très important “.

 

Se prononçant sur la situation qui prévaut au Nord du pays, Jeamille Bittar a condamné tous les actes criminels qui s’y sont déroulés ces derniers temps. Avant d’ajouter que ” ceux qui sont en train de prendre des armes aujourd’hui contre leurs frères au Nord-Mali sont sur le mauvais chemin. Nous les invitons à déposer les armes pour vivre en communion avec toutes nos populations. Au niveau de la CCIM, nous avons prévu des activités, des manifestations pour dénoncer cet état de fait et témoigner notre soutien, notre engagement aux autorités afin de trouver des solutions à cette crise”

 

 

D’autre part, selon le président de la CCIM, dans le cadre de la crise alimentaire, son institution ” va venir en aide à nos frères opérateurs économiques qui sont en proie à des difficultés dans certaines localités. Dans le cadre de l’approvisionnement du pays, nous avons déjà tiré la sonnette d’alarme afin que des dispositions soient prises rapidement. Il y a un problème de planification, de prévision. C’est maintenant qu’il faut faire passer les commandes. On attend les dernières minutes pour accorder des facilités afin que des opérateurs économiques puissent importer. Cela peut être la cause des difficultés….C’est donc maintenant qu’il faudra prendre des mesures allant dans le sens souhaité. Tout le monde a conscience aujourd’hui de la situation de crise qui pointe à l’horizon. C’est maintenant donc qu’il faut donner des exonérations et accorder des avantages si tel doit être le cas. Il ne faut pas attendre l’épuisement du stock dont nous disposons aujourd’hui pour ensuite chercher à palier la situation. C’est ce qui amène l’opérateur économique à vendre cher parce que la marchandise est revenue chère “.

Hormis ces questions d’actualité, ce sont celles ayant trait au Rapport du BVG de juin 2010 sur la vérification financière de la CCIM, qui ont été au centre des préoccupations des confrères. De l’autre côté, c’est comme si le président de l’Institution s’était armé de réponses pour battre en brèche toutes les accusations de fraudes dont la CCIM est incriminée dans ce rapport du BVG. Jeamille Bittar sera appuyé dans ses réponses notamment par le deuxième vice-président de la CCIM, Hama Aba Cissé, président de la Coordination des commerçants détaillants du Mali et des Centres de gestion agréés du Mali.

Un bref rappel des faits : en 2010, sur dénonciation, selon des sources concordantes, de certains travailleurs de la CCIM, le BVG s’est fait inviter à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali dans le but de procéder à une vérification financière. Quand on sait que la CCIM est un Etablissement Public à caractère professionnel, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, des membres du Bureau de l’Institution se sont d’abord opposés à cette sorte “d’intrusion” et se sont ralliés à la position défendue par le président Jeamille Bittar.

Même si l’Etat ne contribue au budget de la CCIM qu’à hauteur de sept (7) petits millions F CFA sur un total de 1,8 milliard F CFA, le Bureau a, de plein gré, accepté que l’autorité indépendante qu’est le BVG aille voir dans sa gestion. Dans le but,  a soutenu le président Jeamille Bittar, d’un accompagnement pour une gestion toujours plus performante, condition sine qua non pour atteindre les objectifs assignés.

 

Les observations de la CCIM à transmettre au président de la République

 

C’est ainsi que le BVG a mis en mission le Vérificateur Moumouni Guindo, le Chef de mission Zeinabou N’Diaye et le Vérificateur adjoint Abdramane Maïga pour aller fouiner dans la gestion de la CCIM. Ils y passeront quelques trois semaines, principalement, auprès des services financiers pour passer en revue la gestion financière des exercices 2007, 2008 et 2009. Un rapport de 20 pages est produit le 24 juin 2010. Avec en annexe 26 autres pages constituées des observations et commentaires de la CCIM sur le Rapport provisoire du BVG.

Des conclusions et recommandations du Rapport du BVG, on retient principalement que  ” les documents à caractère comptable tenus par la CCIM ne donnent pas une image fidèle de ses opérations de recettes et dépenses pendant la période 2007 à 2009 “.

Mais, parmi les 11 recommandations formulées par le BVG à l’issue de son travail, la recommandation qui a indigné voire révolté le président de l’Institution, les autres membres du Bureau et les présidents des Délégations régionales est celle qui demande à la CCIM de “recouvrer un manque à gagner de 1 315 100 850F CFA”. Ce montant incluant, par exemple, la somme de 292,44 millions FCFA ayant servi à l’acquisition du siège de la Délégation régionale de la CCIM de Kidal, la TVA qui devait être reversée à la suite de cette transaction, des contributions collectées mais non reversées au Trésor ou à entité, des frais de fonctionnement des Délégations régionales pour 487,08 millions F CFA, la somme de 143 millions F CFA pour frais de représentation du président de la CCIM, des autres membres du Bureau et des présidents des Délégations régionales, …Pour le BVG ” aucune loi ni aucun règlement ne prévoie le paiement de ces frais et …l’exécution des dépenses comporte de nombreuses irrégularités”.

En réaction à ces graves accusations de fraudes, la CCIM a, dans un document de 200 pages – que son président mettra, d’ailleurs, à la disposition des médias présents lors du point de presse – et intitulé “Observations sur le rapport du Bureau du Vérificateur Général , le premier responsable de l’Institution a tenu à battre en brèche toutes les accusations de fraude contenues dans le Rapport du BVG.

A l’appui des décisions prises, par exemple, en ce qui concerne les frais de représentation, la CCIM rappelle dans sa réplique que “les décisions et recommandations issues de l’Assemblée Consulaire sont souveraines et exécutoires sauf avis contraire du ministère chargé de la tutelle…de même que l’article 28 du décret n°98-228/P-RM du 6 juillet 1998 dispose que les fonctions de membres du bureau sont gratuites. Elles peuvent cependant donner lieu à des remboursements de frais engagés à l’occasion de ces fonctions “.

 

En ce qui concerne les pièces justificatives des sommes mises à la disposition des Délégations régionales, le président de la CCIM rétorque que c’est auprès desdites délégations qu’il faudra aller les chercher. Par rapport aux documents relatifs à l’acquisition du siège de la Délégation régionale de Kidal, le président de la CCIM a brandi le TF (titre foncier) et la photo de l’immeuble considéré comme le plus beau de Kidal. Il est donc loin d’être “un manque à gagner”. De même qu’il justifie amplement son prix d’achat négocié à la suite d’une expertise des agents de l’Etat. 

 

 

Rappelons que dans les conclusions des travaux de cette session ordinaire 2011 de l’Assemblée Consulaire, il a été recommandé de ” transmettre les observations de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali sur le Rapport du BVG au président de la République “. Ce qui sous-entend l’intérêt particulier que l’ensemble des élus consulaires accordent à ce dossier.

Le vice-président Hama Aba Cissé, a dit lors du point de presse que les allégations contenues dans ce rapport ressemblent fort à une manœuvre politicienne visant à contrarier les ambitions présidentielles de Jeamille Bittar. C’est dire que les élus consulaires sont prêts, chacun dans sa localité, à défendre, avec à la clé tous les éléments de réponse, l’image et la notoriété de la CCIM auprès de n’importe quelle instance.

En tout cas, c’est là un engagement qu’a pris Jeamille Bittar devant les journalistes venus assister à ce point de presse qui a finalement duré 1 heure 30 au lieu des 15 minutes initialement prévues. Une occasion qui a permis au président de la CCIM d’éclairer la lanterne des hommes de médias.

                                  Mamadou FOFANA

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