Le samedi 25 mai 2013, la maison de la presse de Bamako a servi de cadre la tenue d’une conférence de presse organisée par la chambre des mines du Mali. Présidée par le Président de la chambre des mines Abdoulaye Pona, la conférence a regroupé les élus municipaux des localités de FOROKO et KOBADA, les représentants des villages et les orpailleurs. L’objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale sur la situation des orpailleurs dans le cercle de Kangaba.
Rappelons que depuis le 11 mai dernier, notre pays le Mali a mal à une de ses mamelles. Celle qui lui a procuré beaucoup de ressources qui ont contribué à l’encrage de la stabilité et de la paix sociales au Mali, ces dernières années. Il s’agit du secteur minier.
Vue la place et rôle du secteur minier dans le processus de développement socio-économique de notre pays, le Président de la chambre des mines, dans son discours a souligné que tout ce qui affecte ce secteur affecte profondément son département. A commencer par l’Etat à travers le ministère des mines et aussi les compagnies minières parmi les plus prestigieuses au monde qui nous font l’amitié de venir investir chez nous et enfin les orpailleurs. C’est entre ses trois entités que la chambre des mines du Mali joue le rôle d’une courroie de transmission.
En vue de s’enquérir de la situation sur le terrain, suite aux événements survenus sur les sites d’orpaillage de Forogo et Kobada dans le cercle de Kagaba le 11 mai dernier, il a été dépêchée une délégation par le Président de la chambre des mines. Ainsi, elle a approché toutes les parties prenantes et le déroulement des événements a déjà fait l’objet d’un constat d’huissier commis par la chambre des mines. Selon le Président, outre ce témoignage d’un homme assermenté, il a été constater que : – aucun élu, aucun chefs de village encore moins les orpailleurs n’ont été prévenus du déclenchement de cette « opération coup de poings » ; – les populations des villages environnants sont encore sous le choc, traumatisées par ce qui leur est arrivé ; – il n’y a plus aucune activité d’orpaillage sur les deux sites ; – il n’y a plus une âme qui vive ou presque sur les deux sites tout comme d’ailleurs tout au long des 46 kilomètres entre le barrage de Sélingué et lesdits sites ; du matériel confisqué est encore sur place ainsi qu’une quantité impressionnante de gîtes et de matériels roulants abandonnés ; – des témoignages de femmes, d’enfants et personnes âgées rudoyés, des exactions y compris sur des chefs traditionnels, d’interpellations intempestives et des restrictions de la liberté de circuler. Le Président et sa délégation ont appelé la population au calme et à la sérénité avant de notifier ses vérités en quatre points. Il s’agit du respect des engagements de l’Etat envers toutes les sociétés minières ; le devoir de respect de la part de l’Etat envers sa population ; que l’intégrité physique et la vie humaine sont sacrées ; et enfin que la situation ne doit faire l’objet d’aucune récupération politicienne.
Prenant la parole, les victimes intervenant se sont succédées pour dénoncer les exactions commises par les gendarmes entre autres les cas de vols, de viols ; de maltraitances, etc. Selon Mari Coulibaly, orpailleur, quatre ans de chômage après les études supérieures et huit ans à l’extérieur s’est retrouvé par la suite au site d’orpaillage au Mali où il parvenait à gagner son quotidien. Avec cette opération coups de poings, il a perdu selon lui, 7.850.000 de nos francs. Pour le maire de Forogo, il ne peut y avoir une telle débandade sans qu’il ait de mort et encore moins dans une telle zone où il n’y a pas d’autorité présente pour délivrer un certificat de décès dont réclame la chambre des mines à titre de preuve en vue d’une poursuite. Au finish, le Président des mines du Mali a rassuré que l’orpaillage ne sera pas arrêté et que son département est entrain de s’investir pour que le travail continu.
Mamadou BALLO