Le Collège transitoire a été installé à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali dans un contexte marqué par une profonde division des milieux d’affaires, suite au contentieux électoral consulaire de 2006. En effet, le Groupement malien des commerçants, tête de file des frondeurs, n’a jamais accepté Jeamille Bittar déclaré vainqueur de ce scrutin de 2006, après un feuilleton judiciaire.
C’est dans cette logique que le même Groupement sera un des grands artisans de l’installation d’un Collège transitoire composé d’un nombre égal de membres désignés au niveau de chacun des camps qui se regardaient en chiens de faïence et auxquels devaient venir s’ajouter des membres désignés par le ministère pour suivre la bonne gestion des affaires. C’était une façon de rapprocher les positions des uns et des autres et de réussir les premiers pas vers l’unité. Mais finalement, le Groupement sera trahi dans sa recherche d’une dynamique unitaire. Le doyen Soya Golfa, président du Groupement, en a versé des larmes.
Le groupe de Bittar avait récusé ce principe de Collège transitoire qu’il jugeait inopportun, préférant prolonger son mandat dans le cadre d’une transition, comme ce fut le cas dans les autres chambres consulaires, notamment au Conseil malien des chargeurs et au Conseil malien des transporteurs routiers.
Bittar se prévalait d’un avis de la Cour suprême qui allait d’ailleurs dans ce sens. Mais le ministre du Commerce d’alors, le même qui est devenu ministre du Commerce et de l’industrie et a donc géré le dossier de bout en bout, ne se considérait pas comme lié par un simple avis de la Cour suprême et le Collège transitoire fut installé.
Mais quelle contradiction ! Parce que lorsqu’il s’est agi d’écarter de la course le président du Collège transitoire Mamadou Tiéni Konaté, au profit de Youssouf Bathily, l’avis de la même Cour suprême a été mis sur la table. Pourtant, lorsque l’équipe de campagne électorale de Boubacar Tandia avait posé le cas de la non opportunité de la candidature de Konaté au niveau du Département, la réponse était de s’en tenir à l’Arrêté ayant mis en place le Collège transitoire et qui était muet par rapport à cette question. A quelle tutelle la CCIM devrait-elle se fier au regard de ce cas ?
De toute façon, le Collège transitoire s’est transformé en un des camps en conflit au niveau de la CCIM et si vraiment Youssouf Bathily et consorts étaient venus en sapeurs pompiers, ils se révéleront par la suite comme de véritables pyromanes pour avoir mis davantage le feu à la CCIM par leur participation aux élections.
En effet, dans le contexte de leur arrivée à la CCIM, le Collège transitoire devait être animé par deux objectifs essentiels qui justifiaient son installation : d’une part recoudre les morceaux du secteur privé en lambeaux et d’autre part organiser des élections sans reproche et en mesure d’empêcher les déchirements émanant des contentieux postélectoraux. Pour tous ces deux objectifs : échec et mat !
En effet, en entendant Youssouf Bathily et Mamadou Tiény Konaté parler lors de leur campagne électoral en ces termes : « Notre équipe…notre bilan… » on se demande au nom de qui ils parlaient car l’Arrêté les ayant installés précise qu’ils gèrent sous l’autorité et les orientations du Département de tutelle, seul donc habilité à s’adjuger le bilan du Collège transitoire. Il y a eu donc une totale confusion entretenue à dessein et dont les conséquences se feront sentir dans les jours à venir.
De toute façon, on s’est rendu compte que ces membres du Collège transitoire assimilent leur présence à la CCIM à un mandat, alors qu’ils n’ont aucune légitimité. Parce que n’étant jamais élus. En participant aux élections, ils ont torpillé tous les efforts entrepris dans le sens de la réconciliation et le Département a laissé faire, pour les accompagner dans un jeu de chaises musicales afin de tromper les apparences.
En effet, le trio d’enfer qui a organisé la Febak sans jamais présenter un bilan : Mamadou Tiéni Konaté, Youssouf Bathily et Mamadou Baba Sylla, a voulu faire une opa sur la CCIM. Si le poste de président de la CCIM au niveau du District a échappé à Mamadou Baba Sylla pour échoir à Cheick Oumar Sacko, le reste du plan a marché : Youssouf s’installe aux commandes avec la bénédiction de la tutelle. Il ne s’occupera que des finances, comme il sait toujours le faire à la CCIM. Mamadou Tiéni Konaté devient vice-président et de ce fait, le vrai gestionnaire de la CCIM. Un président par procuration en quelque sorte.
En réalité, Konaté n’arrangeait pas le Département eu égard à son esprit frondeur, comme lors de ce jour de la visite des installations de la Febak où il a fait poireauter le Ministre, obligé de le menacer de perdre son strapontin s’il n’amenait pas sa tronche dans les quinze minutes qui suivaient.
Nous reviendrons en détail sur les enseignements à tirer de ces élections qui laissent encore un goût très amer dans les milieux d’affaires.
ABN
un Jue d’interet.
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