Ouverts le mercredi dernier, les travaux de l’assemblée consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) ont pris fin hier. Si cette rencontre annuelle a permis aux délégués consulaires venus de Bamako et des huit régions du pays de débattre les différents documents relatifs à l’exercice écoulé et de se projeter dans l’exercice 2011, les travaux ont été mis à profit par le président de la CCIM pour réagir au dernier rapport du Bureau du vérificateur général sur la gestion de cette institution. Le patron de la CCIM, qui s’est vu décerné le prix 2010 de la conférence international des assurances destiné aux leaders africains pour sa gestion, s’est déclaré sidéré et dégoûté par ce rapport, le comportement de certains agents de la CCIM et les interprétations malveillantes faites du rapport.
Dans son dernier rapport publié l’année dernière, le BVG de Sidi Sosso Diarra avait épinglé le bureau de la CCIM de mauvaise gestion. Plusieurs insuffisance avaient été signalées tant sur le plan administratif, comptable et financière pour un manque à gagner évalué par les vérificateurs à plus de 1,3 milliard de FCFA. Des constats qui avaient fait coulé beaucoup d’encre et de salive tant dans la presse qu’au niveau du secteur privé en proie à l’époque à ses dissensions internes.
Ayant toujours gardé le profit bas par rapport à tout ce qui a avaient été dit à l’époque, le patron de la CCMI a décidé hier, lors des travaux de l’assemblée consulaire de consacrer, en divers un thème à ce fameux rapport dont la crédibilité, comme tous les rapports précédents du bureau de Sidi Sosso Diarra, a été mis en cause par plusieurs autres structures vérifiées.
Les vérificateurs avaient surtout retenus contre la gestion de la CCIM, entre autres, l’absence de manuelle de procédure, le non versement de la TVA, l’absence des documents relatifs à l’acquisition des terrains pour les sièges des organismes consulaires régionaux de Kidal et Mopti, lles détournements lors de la construction et l’acquisition de matériels pour la siège de Kidal, la justification des frais de mission , primes et l’indemnité de fonctionnement, de mission des chambres régionales. Touts ces avantages ont été jugés illégaux par les vérificateurs, au motif que le travail de membre consulaire est bénévole.
D’entrée de jeu, Bittar a souligné que la venue du BVG à la CCIM a été demandée par certains agents de la Chambre à travers une lettre envoyée à cet effet. Un comportement qu’il a jugé indigne après tous les avantages et amélioration qu’il a accordé à ces agents qui étaient surtout animé par la volonté de nuire sa personne.
Répondant au contenu de ce rapport, Jeamille Bittar a d’abord reproché au travail du BVG le principe de contradiction qui veut que le rapport provisoire soit envoyé au service concerné qui réagit aux constatés en apportés des réponses avant le rapport final. Ce qui n’a pas été le cas et c’est dans la presse, qu’il a vu ces révélations et les mauvaises interprétations qui l’ont été faites.
Parlant des chiffres, dira que les 487 millions de FCFA de manque à gagner évoqués relatifs aux huit chambres régionales correspondent à leur frais de fonctionnement pris entièrement en charge par la Chambre de Bamako. Cependant, en absence d’un manuel de procédure, les vérificateurs pensent tout simplement que ces opérations ne sont pas fondées, alors qu’elles sont fondées sur le principe de gestion des services publics que la CCIM a adopté pour suppléer à l’absence du manuel. Aux dires de Bittar, ces agents n’ont jamais été détournés, ils ont toujours été donnés aux bénéficiaires qui mettent souvent du temps à les justifier.
Evoquant, le cas du siège de la chambre régionale de Kidal pour lequel le BVG parle d’un manque à gagner de 277 millions de FCFA, l’orateur a été sidéré par les constats des vérificateurs. En effet, le siège de la délégation de Kidal est aujourd’hui le plus beau bâtiment de la ville de l’Adrar des Iforas. Au lieu qu’on reconnait ce mérite, le vérificateur trouve le projet anormal. Bittar de préciser que la réalisation de ce bâtiment a bénéficié du soutien politique du gouvernement compte tenu de la spécificité de Kidal. Ainsi, l’argent de construction a été entièrement prêté auprès d’une banque de la place et n’a pas aucun moment transité par la CCIM.
Autre constat, est le non versement de la TVA retenue par la CCIM à l’Etat pour 66 millions de FCFA. Pour ce cas, le président dira que le bon sens aurait été de faire un pointage pour voire ce qui a été versé ou non. Mais tel n’a pas été le cas. Cependant, il a tenu à préciser aux vérificateurs qu’on ne peut pas parler de TVA dans l’acquisition de matériels informatiques dans la mesure où ceux-ci est exonérés de même que les autres matériaux entrant dans le cadre de la construction du siège de Kidal.
Les frais de mission à l’extérieur du président ont été aussi épinglés par le BVG. A ce sujet, Bittar a répliqué : "je ne souhaite même pas faire de mission à l’extérieur au nom de la CCIM car elle me coûte personnellement très cher. En effet, dans nos missions qui sont généralement sur des invitations, mes homologues présidents consulaires prennent des suites présidentielles dans les plus grands hôtels (coutant 900 à 1000 euros par nuitée) et sont accompagnés d’une forte délégation y compris la presse. Certes je ne peut pas me mettre à leur niveau, mais le bon sens veut que je ne me décrédibilise pas aussi. Donc je suis obligé de complété mes frais de missions avec mon propre argent.
Les vérificateurs ont aussi jugé anormal les frais de transports remboursés aux délégués lors des assemblées consulaires, les séminaires et autres rencontres organisées par la CCIM. Alors que cela est consigné dans les recommandations des assemblées consulaires, organe suprême de la CCIM. Si le BVG reproche aussi au président d’avoir perçu 50 millions de FCFA sans fondement, Bittar explique que cela a été décidé par l’assemblée consulaire au titre des frais de représentation, de carburant et de téléphone pour le président et les autres membres du bureaux. A ce sujet, l’orateur révélé même que les délégués consulaires avaient placés à barre à 100 millions de FCFA, mais c’est son bons sens qui a amené le montant à 50 millions.
Après avoir justifié point par point, les sommes reprochées et préciser que les insuffisances administratives ne relève pas du président mais du secrétaire général de la CCIM, Bittar de conclure : " c’est très décevant. Je ne dis pas que les autres présidents de la CCIM n’ont pas travaillé, mais avant mon arrivé aucun d’entre eux n’avaient posé une brique. Dieu merci, aujourd’hui on a pu construire des sièges dans de nombreuses régions, le parc des expositions à Bamako. Auparavant, la CCIM suventinnait la FEBAK à coût de millions, mais aujourd’hui la CCIM puise dans les recettes de la FEBAK. Je pense que j’ai donné le meilleur de moi-même par rapport à la CCIM. Mais je suis dégoûté par tout cela. Ce que nous faisons, nous le faisons dans la transparence. Certes aucune gestion n’est 100% parfaite, mais nous faisions de notre mieux à la CCIM. Vous pouvez compter sur moi et je compte pour vous pour le reste de ce mandat. Le reste Dieu en décidera ".
A la suite du président, nombreux délégués ont pris la parole pour exprimer leur soutien à Bittar et l’ont exhorté à faire fi des ces agitations malveillantes pour se consacrer à l’essentiel, c’est-à-dire le bien être des opérateurs économiques.
Youssouf CAMARA
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