Fichier électoral de la CCIM : Les opérateurs économiques invisibles

0
Monde des operateurs économiques : La nouvelle Ccim est née
Siège de la CCIM

« A coup sûr, on ne peut atteindre à Bamako le nombre d’électeurs enregistré lors de la dernière élection », confie un homme d’affaires, faisant allusion à un fichier électoral qui semblait exceptionnellement gonflé lors des élections consulaires de 2006. En effet, selon lui : « On a enregistré cette année-là un nombre record de votants, surtout dans les sections commerce et services. A tel point que, nous opérateurs économiques, nous demandions où pouvaient bien se trouver cachés tous ces gens qui attendent les élections consulaires pour se manifester ».

Il ajoute ensuite : « Avec l’usage abusif des procurations, nous avons compris ce qui se passait car il y a des gens inscrits, mais qui ne pouvaient jamais se présenter devant nous pour espérer participer aux opérations électorales de la CCIM. Ils allaient être identifiés, voire démasqués».

Alors est-ce à dire que le fichier était alors truffé de gens qui n’avaient pas droit de participation et ont pu ainsi contribuer à biaiser les opérations ? Au vu des confidences reçues de cet opérateur économique, un homme d’affaires à la tête de plusieurs grandes entreprises qui ont pignon sur rue, il est difficile de répondre par la négative.

Et notre interlocuteur de nous rappeler que chacun des deux camps opposés a eu à recourir massivement à des procurations au nom de gens aux qualités d’hommes et de femmes d’affaires qui forçait le doute. Pour étayer son argumentaire, il nous rappelle que le tribunal administratif qui connaissait du contentieux électoral de la Ccim en 2006, a renvoyé à ce sujet les deux parties dos à dos, à travers une formule que notre interlocuteur dit particulièrement admirer : «Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude».

C’est peut-être fort de cela que les autorités ont pris le soin de mettre des garde-fous pour les élections de cette année, en prenant le soin d’étoffer les conditions d’inscriptions sur les listes électorales pour s’assurer de la régularité des opérations. En effet, comme le laisse entendre un ami commerçant détaillant, il a été exigé à l’inscription sur le fichier électoral, un dossier digne d’une soumission à un appel d’offres.

C’est certainement la raison pour laquelle il y a moins d’inscrits n- de très loin- que lors de l’élection passée. Et selon nos investigations auprès de sources proches de la commission chargée de la confection du fichier électoral, c’est parce que les opérateurs économiques ont du mal à répondre aux critères qui, selon lui, ne sont rien d’autres que la fourniture de documents légaux exigés pour exercer une activité dans le secteur privé. Il cite comme exemple, l’attestation de l’INPS que de gros bonnets du commerce et des services ainsi de grosses légumes des industries n’ont pu fournir, faute d’être en règle. Ils en sont réduits à solliciter l’intervention exceptionnelle du ministère de tutelle,  le Département du Commerce et de l’industrie, pour alléger les formalités d’inscriptions sur le fichier électoral.

Alors, si le secteur privé en est réduit à cette situation, qu’il se débrouille pour passer le cap de ces élections sans trop de tapages car celui qui a été repêché pour accéder à un certain stade doit se garder ensuite de contrarier les autres. Malheureusement, cela risque d’être le cas pour la plupart des électeurs et éligibles à la Ccim cette année.

Cheick Mouhamed Diarra

Commentaires via Facebook :