D’autres acteurs également méritent un coup de chapeau comme la tête de la liste B malheureuse, Boubacar Tandia, qui a su mettre la sagesse en avant pour éviter une nouvelle fracture au sein des opérateurs économiques déjà fragilisés.
Le département, comme premier mérite, a pu réaliser la relecture du décret fixant organisation et modalités de fonctionnement de la Chambre de commerce et d’industrie. Ce toilettage a permis de corriger les lacunes de l’ancien décret entre autres, l’interdiction du vote par procuration qui a causé beaucoup de problèmes en 2006 ; l’interdiction du cumul de poste de membre consulaire ; la création de deux collèges. Cette relecture s’est faite avec l’ensemble des acteurs concernés et de permettre d’arriver à de tels résultats au grand dam des plus sceptiques.
Une organisation à la hauteur des attentes
Contrairement à 2006, où les opérateurs économiques sont sortis plus divisés que jamais avec une bataille, politico-médiatique et judiciaire, celles de cette année se sont passées dans un calme olympien. Cela parce que l’ensemble des acteurs étaient bien préparés psychologiquement pour se mettre en phase avec les nouvelles dispositions réglementaires.
Ainsi, le dimanche l’ambiance était bon enfant, l’ensemble des acteurs étaient présents. Les bureaux de vote ont ouvert à l’heure indiquée, sous l’œil vigilent des forces de sécurité. Les opérations de vote se sont déroulées normalement sans incident majeur pouvant remettre en cause la régularité et la crédibilité du scrutin. A la clôture, toutes les listes avaient leurs représentants, devant lesquels, s’est fait le descellement des urnes et le dépouillement.
Ce qu’il faut ajouter contrairement aux autres élections précédentes où, les opérateurs économiques partaient en rang dispersés, cette fois ci, le consensus a primé avec la présentation d’une seule liste partout, sauf à Bamako, où on avait deux listes. Cela est une grande victoire des opérateurs économiques eux-mêmes.
Le mérite de Boubacar Tandia
Tête de la liste B malheureuse, le jeune opérateur économique a su contenir et digérer sa défaite. Il a n’a pas souhaité se lancer dans une bataille judiciaire contrairement à certains en 2006. Jouant la carte de l’apaisement du rassemblement, Tandia n’a pas du tout démérité au vu de son score plus qu’honorable. Il n’est pas ridicule du tout. Car individuellement pris, il battrait sans coup férir les trois têtes de liste de l’autre camp. Les chiffres en disent long. Dans la section commerce par exemple, il a eu 58 voix contre 102 pour la liste A. Dans la section industrie, il a perdu de justesse face à l’autre camp 33 contre 29. Dans la section service, il lui a manqué juste 9 voix pour terrasser ses adversaires.
Aussi, il faut noter que le camp d’en face était composé de vieux très expérimentés en la matière. Mais, rien n’est perdu pour le jeune opérateur économique, car son score prouve à suffisance qu’il a plus de légitimité dans le monde des opérateurs économiques que n’importe lequel des trois autres têtes de liste pris individuellement. Il a certes perdu à Bamako, mais dans les autres capitales régionales, il n’a pas perdu. Fort de cela, il est sûr maintenant que l’avenir de ce monde des affaires se fera certainement avec lui. Il est jeune, il a beaucoup d’expérience en affaires, même s’il n’est pas élu, il sait que le monde des affaires malien ne se fera pas sans lui. Cette défaite, est une expérience pour lui qui va lui permettre de mieux se préparer et de revenir dans un quinquennat avec ses armes bien affutées.
L’enseignement important qu’il faut retenir, est que ces élections se sont déroulées sans incident. Une première en République du Mali, depuis plus de 20 ans. En attendant la convocation dans deux mois maximum des membres consulaires élus pour la mise en place du bureau de la Ccim, cette première manche a été une véritable réussite.
Harber MAIGA