Election a la chambre de commerce et d’industrie du Mali : Les favoris, les secondes chances et les outsiders

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Monde des operateurs économiques : La nouvelle Ccim est née
Siège de la CCIM

C’est parti pour la désignation des membres consulaires de la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (Ccim), après le décret du 21 août 2014 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Ccim, et l’arrêté n°2015-0066/MCI-SG du 10 février 2015 organisant les élections et fixant le jour ainsi que les heures d’ouverture et de clôture du scrutin des membres de l’assemblée consulaire de la Ccim, la procédure d’enregistrement des candidatures et d’enrôlement des électeurs vient de commencer ce matin. Il y a déjà plusieurs candidatures déclarées dans les régions et le district de Bamako.

C’est le 10 mai prochain qu’auront lieu les élections consulaires de la Ccim. Ils sont nombreux à vouloir présider aux destinées de l’instance consulaire, qui dans sa région, qui dans le district de Bamako et au bureau national. C’est cette instance suprême qui attirait le plus d’attention, car les enjeux sont énormes et le rapport de force entre les différents candidats qui se sont prononcés est presqu’égal. Ce qui laisse présager une bataille rude, il n’y aura aucun cadeau à se faire à ce niveau. Chacun se battra avec ses armes et les moyens de bord. Nous avons recensé ces candidats de Kayes à Kidal en passant par Bamako.

Le consensus l’emporte dans les régions

Ainsi, à Kayes, c’est un consensus qui se dessine autour du président sortant Diaby Doucouré, mais une opposition timide qui ne s’est pas encore affichée gesticule dans les coulisses. Il s’agirait de Mamadou Lamine Djittèye et de Seyba Lamine qui se réclament du secteur commerce. Le secteur service serait aussi prétendant au poste de la présidence régionale à travers Diakou Konaté, pharmacien de son état. Le secteur industrie souhaiterait aussi présider aux destinées de la Ccim régionale, Drissa Konaté porterait ce flambeau. L’actuel Président Diaby Doucouré, qui est à son deuxième mandat, pense que son bilan plaide largement en sa faveur. Vu son ambition de doter la chambre consulaire d’un siège digne de ce nom, il croit qu’il mérite d’être plébiscité.

La 2ème région, Koulikoro, semble la plus paisible quant à ces élections. Ici, il n’y a aucune opposition, c’est un véritable consensus qui prévaut autour du président sortant Baba Sanogo, qui visiblement est incontestable dans la région.

A Sikasso, c’est plus compliqué. Plusieurs candidats se sont annoncés, à commencer par le Président sortant, Oumar N’Diaye, ce dernier a hérité du fauteuil après le décès du Président élu Daouda Konaté. Il a assuré l’intérim et la gestion du collège transitoire. Le pétrolier et propriétaire d’une huilerie, Boubacar Bagayogo dit Bébé, est un opérateur économique très connu en 3ème région.

Un autre candidat, pas des moindres, est Bemba Ouattara, pharmacien, il était le challenger de Daouda Konaté lors des élections de 2006. Il est candidat très sérieux avec beaucoup d’expérience en la matière. Dans les coulisses, on annonce la candidature d’Abdoulaye Diawara dit « Blo », promoteur d’Hôtel du Cinquantenaire et opérateur économique très influent dans la région. Si sa candidature se confirmait, les autres auront du fil à retordre.

Une seule candidature est en lice dans la région de Ségou, celle d’Adama Kouma, frère du richissime Amadou Baiba Kouma. Sa force est le consensus que les jeunes commerçants de la région ont décidé de faire autour de lui. Il semble peinard car le vieux Salia Daou, président sortant, a décidé de ne pas briguer un autre mandat. Donc Kouma se voit dérouler un tapis rouge sur lequel, il est le seul à marcher.

C’est en principe à Mopti que les choses semblent plus compliquées. Ils sont cinq prétendants pour le même fauteuil : l’industriel Gory Tapo, Vieux Traoré, Yaya Koutam, Badjé Kouma et Dramane Diakité, tous commerçants et milliardaires. La bataille s’annonce très serrée.

A Tombouctou, Papa Faye est le seul candidat. Même chose à Gao où Ould Nema, opérateur économique et transporteur, est le seul candidat connu.

Kidal sera représentée par Sidy Amar, évoluant dans le secteur des services et promoteur de boulangerie, est le seul candidat de la Région. Il est le président sortant. Il a hérité ce poste en tant que vice-président au décès du président Abdoul Salam Ag Assaleh, lors d’un accident de la route en 2010.

Bureau national : chacun voit midi devant sa porte

S’il y a une chose qu’il faut craindre lors de ces élections consulaires de la nouvelle chambre du district de Bamako et du bureau national, c’est que l’enjeu ne tue pas le jeu. Pour le moment, ils sont cinq prétendants qui ont rendu officielle leur candidature. Ils sont tous de grosses pointures et de gros calibres qui devront s’affronter. Il s’agit de Mamadou Tiéni Konaté, président du collège transitoire et auteur d’un bilan élogieux en deux ans de transition. Il est l’un des candidats les plus sérieux. Il ne souhaiterait pour rien au monde laisser passer l’occasion d’achever ce qu’il a commencé. En face de lui, l’opérateur économique et industriel malien très connu, Tahirou Sy. Avec l’expérience qu’il a accumulée au Mali et à l’extérieur, il serait le plus sérieux et le plus craint à cause de son langage de la vérité. Il est très respecté dans le milieu des affaires, car il dit tout haut ce que les autres pensent très bas. Il faudra compter avec lui. Il aurait déjà avec lui plusieurs groupements de commerçants, d’industriels et d’opérateurs favorables à sa candidature. Avec son aura, cette occasion est certainement la bonne pour lui. Il dispose en tous cas d’atouts pour remporter ces élections haut la main.

Une autre candidature à suivre de très près est celle du jeune Boubacar Tandja, un jeune loup aux dents très longues. Au sommet de sa gloire, le jeune et ambitieux Tandja est un opérateur économique à qui tout semble réussir. Commerçant très influent dans la sous-région, Tandja ferait trembler plusieurs candidats en face de lui. Avec un programme très ambitieux et viable pour la relance économique tant chère aux plus hautes autorités du pays, il se donne comme mission de révolutionner le secteur économique du Mali. Il a les idées et les ressources nécessaires pour cela. Sa jeunesse aidant, il a toutes ses chances pour présider aux destinées de la Ccim. Il aura son mot à dire.

De l’autre côté se positionne un géant du monde des services, il s’agit de Diadié Sangaré, PDG de Mali Créances et de Saer emploi. Il semblerait avoir une bonne lecture du monde des affaires et,  surtout, des ambitions pour redresser la Ccim. Sa casquette de politicien aidant, il disposerait d’un carnet d’adresse très fourni. Des relations qu’il pourrait certainement mettre à contribution pour drainer les investisseurs étrangers vers la destination Mali. Diadié Sangaré a beaucoup de cartes en main qui font de lui un sérieux prétendant. Sa candidature compte.

S’agissant d’Ousmane Guittèye, c’est une grosse pointure, un habitué de ce genre de combat pour avoir affronté Jamille Bittar à l’époque dans un combat similaire. Il représentait ce que l’on a appelé le groupe des 8 milliardaires qui ont fini par perdre la bataille les armes à la main. Il revient cette fois certainement avec d’autres arguments plus convaincants en espérant ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en 2006. Ousmane Guittèye est un richissime homme d’affaire ayant fait fortune dans la fabrication des filets de pêche. Avec l’expérience accumulée durant sa première mésaventure, il saura certainement où mettre les pieds et surtout avec qui composer.

En tous cas les dés sont jetés, les états-majors sont en train de se mettre en place. Chacun croit en son étoile et sa force. Les campagnes vont bon train. Les uns et les autres font feu de tout bois. Midi est devant la porte de tout le monde. Les jours à venir promettent d’être très chauds, surtout lorsque des mastodontes s’affronteront.

Les règles du jeu : Les listes électorales et les listes de candidature

Suivant l’arrêté n°2015-0066 du 10 février organisant les élections de l’assemblée consulaire de la Ccim, les listes électorales comportent les indications suivantes : nom, prénom, âge, lieu de naissance, nationalité, résidence, profession, qualité pour laquelle l’électeur est inscrit. Les listes de candidature doivent être présentées sur des listes comportant chacune un nombre de candidats qui ne saurait être supérieur à celui des sièges à pourvoir. Elles sont affectées des lettres A, B, C, suivant l’ordre chronologique dans lequel elles sont enregistrées. Chaque liste doit être accompagnée de la déclaration de candidature de chacun des candidats. Toute réclamation formulée par  un électeur ou un candidat doit être écrite et parvenir au président de la commission d’enregistrement dans les 15 jours qui suivent la publication des listes. Lorsqu’une réclamation est rejetée, elle est notifiée au requérant avant les élections.

Le bureau de vote et le déroulement du scrutin

Le décret cité ci-dessus souligne que chaque bureau de vote est composé, en plus du Président, de 3 membres dont un représentant du maire assisté du plus jeune et du plus âgé des électeurs présents à l’ouverture du scrutin. La date du scrutin est fixée au 10 mai 2015, de 08h à 18h. Le vote est secret et chaque votant doit émarger sur la liste électorale. Dès la clôture du scrutin, le bureau procède au dépouillement des bulletins de vote après s’être assuré de la concordance entre le nombre des électeurs ayant émargé sur les listes électorales et celui des bulletins trouvés dans les urnes. Les résultats du dépouillement sont proclamés par le président du bureau de vote et consigné dans les procès-verbaux qui relatent les opérations électorales.

Le procès-verbal mentionne la date du scrutin, le nombre des électeurs inscrits, celui des votants d’après l’émargement de la liste, le nombre de bulletins trouvés dans les urnes, le nombre de voix obtenues par chaque liste de candidats.

Il est signé par les membres de chaque bureau de vote. Aussitôt après la proclamation du scrutin, le président du bureau de vote transmet le procès-verbal des opérations accompagné s’il y a lieu des bulletins contestés au Gouverneur du District ou de la Région qui l’adresse au ministre de tutelle.

La composition des membres de l’assemblée consulaire

L’assemblée consulaire de la Ccim est composée de cent quarante sept (147) membres titulaires et autant de suppléants repartis comme suit : section commerce : 86 titulaires et autant de suppléants ; la section industrie : 35 titulaires et autant de suppléants et la section services : 26 titulaires et autant de suppléants.

Harber MAIGA

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