«Les grands hommes ne retiennent jamais rien de l’histoire», disait le philosophe allemand, Hegel. Cette assertion pourrait bien illustrer le comportement de Mamadou Tiéni Konaté, président du Collège transitoire de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim).
En effet, il semble n’avoir rien retenu du sort de tous les hommes qui ont géré des institutions en période de transition, et qui avaient voulu se présenter pour se succéder. Le récent cas de l’ancien Premier ministre de la transition, Cheik Modibo Diarra, en est un exemple.
Après une transition de 3 ans, les opérateurs économiques se préparent à mettre en place un nouveau bureau, cette fois-ci, issu d’une élection. Nommé à la tête du Collège transitoire de la Ccim en 2012, Mamadou Tiéni Konaté veut se présenter à ces élections contre vents et marrées. Informées de la volonté du président du Collège transitoire de se présenter, certaines voix se sont levées pour s’opposer à cette candidature. Ces détracteurs avancent l’argument selon lequel le ministre du Commerce de l’époque, Ahmadou Touré, aurait, dans une correspondance adressée à toutes les parties, souligné que le président de la transition ne pourrait se présenter à l’élection qui se tiendra à la fin de ladite transition.
Mamadou Tiéni Konaté et ses soutiens avancent l’argument contraire en affirmant que la décision de non-candidature du président de la transition était verbale et non matérielle. Pourtant, cette correspondance existe bel et bien. Nous avons pu nous en procurer une copie. Dans la correspondance, N°906/MCM1/CAB du 8 août 2012 (voir fac-similé), adressée au président du Groupement des commerçants et ayant pour objet : désignation de 6 membres pour le bureau consensuel de transition de la Ccim, le ministre Touré a écrit : «J’ai l’honneur de vous informer que le Conseil des ministres du mercredi 1er août 2012 a décidé de la mise en place d’un bureau consensuel de transition à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Ce, au regard des dates de fin de mandat de l’actuel bureau de la Ccim et de son Assemblée consulaire depuis le 31 juillet 2012. Au regard de ce qui précède, je vous demande de me faire parvenir la liste de 6 noms représentatifs de toutes les tendances de votre camp pour être vos représentants désignés dans le futur bureau consensuel de la Ccim. Le président de ce bureau, non-candidat aux prochaines élections de la Ccim, sera désigné par Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement». Le contenu de la lettre est donc assez clair ! Et à ce que nous sachions, aucune disposition contraire n’est venue remettre en cause cet engagement de l’État à travers un ministre de la République.
L’administration étant une continuité, l’actuel ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, doit tout mettre en œuvre pour que la mesure soit respectée, en décourageant toute volonté tendant à nuire à la sérénité des prochaines élections. En tout cas, il y va de sa crédibilité.
Zakariyaou Fomba